CULTURE SANG & OR

Le savoir-faire de la victoire

Lens enchaîne une cinquième victoire consécutive à Nantes, ça décoiffe (faut avoir la réf). Sur les trois dernières victoires, trois succès d’un petit but. Pierre Sage sait transformer ces matchs serrés en neuf points précieux avec la froideur d’un joaillier qui taille son diamant.

Un génie du ballon rond
Photo RC Lens

Lens sait être clutch, comme disent nos amis américains. Il faut se montrer décisif au bon moment, froidement, patiemment, à la Wesley Saïd. Ce match avait tout à fait l’allure d’un bon match nul. Typiquement la rencontre après laquelle naguère les chroniqueurs de Culture Sang et Or énuméraient chaque grosse occasion ratée le lundi soir, et se demandaient comment être plus efficace devant le but.

Samedi à Nantes, la première mi-temps a été une démonstration, une prise de pouvoir propre et nette. Thauvin a conclu le travail dans un nouveau match très réussi. Scénario idéal… jusqu’à cette erreur d’Ismaëlo Ganiou qui provoque le penalty. Un nouvel apprentissage pour lui, engranger les erreurs, c’est engranger de l’expérience. À condition de l’utiliser à bon escient, il pourra s’appuyer sur ça pour ne plus en commettre régulièrement.

pas de panique à bord

Mais à ce moment-là, on pense à cette première place qu’occupent les Sang et Or. La voir s’échapper si vite serait dommage. Continuer d’apprécier ce « 1. RC Lens ». Ce rêve est tellement immense qu’il peut faire peur et provoquer de la panique. Tu regardes le chrono, il reste quinze minutes, tu envoies les ballons devant, et tu pries les dieux du foot pour un exploit personnel ou une bourde.

Bulatović ne laisse jamais respirer ses vis-à-vis
Photo RC Lens

Ce n’est absolument pas ce qu’on a vu samedi. On aurait dit une équipe habituée à jouer le titre depuis cinq ans : pas de panique, pas de courses inutiles, pas de pertes de balle imbéciles, pas de chandelles désespérées. Pourtant, au milieu, un titulaire inédit : Andrija Bulatović, bientôt 19 ans. Une première titularisation de patron. Des coups de pieds arrêtés bien sentis, une sacrée activité, et Adrien Thomasson a des arrières assurés !

On construit, on tisse, on tricote même parfois et puis on accélère. On crée — merci Florian Thauvin pour l’élégance permanente, où chaque prise de balle ressemble à une caresse —, on percute, on recommence. Une sérénité presque insolente, et forcément, ça finit par craquer. Encore un caviar venu des pistons, cette fois déposé par Matthieu Udol. Encore trois points, encore premier, et cinq points d’avance sur l’OM et le LOSC. Assurés de finir l’année au moins deuxièmes : notre cadeau de Noël est déjà arrivé. 

Un formidable architecte
Photo CSO

quitte ou triple

Quand on apprécie cette sérénité collective, on ne peut pas s’empêcher de l’attribuer à Pierre Sage. Il la transmet parfaitement à ses hommes, qui n’ont pas la peur de perdre mais l’envie de gagner.

Et dans cette saison, ce qui est particulièrement agréable, c’est la rareté des matchs nuls. Elle est aussi là, la clé de notre réussite : dans cette volonté du coach d’essayer de gagner deux points, au risque d’en perdre un petit. Un seul 0-0 au compteur cette saison, et « match nul » n’est pas le nom qu’on donnerait à Rennes-Lens, une rencontre disputée à dix contre onze tout du long. Là aussi, l’équipe avait essayé de ramener les trois points de Bretagne. Pour être une équipe de haut de tableau, il faut gagner.

Lens avance, encore, encore et encore. Le rêve grandit, l’histoire s’écrit, prochain chapitre la semaine prochaine !

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