Jonathan Lacourt était l’invité de l’épisode 32 de l’émission Culture Sang et Or. L’ancien joueur du Racing nous parle de son présent, du RCL d’aujourd’hui et de ses années en Sang et Or !
On a souvent des jeunes qui poussent pour intégrer l’équipe première, surtout en ce moment avec les absences dues au COVID-19. As-tu déjà eu ce type d’opportunités dans ta carrière ? A quel moment as-tu senti que tu pouvais intégrer l’effectif du RC Lens ?
« Me concernant, ce n’était pas la même époque… Au moment où j’étais au centre de formation, il s’agissait tout de même de la grosse équipe, même si je ne dénigre pas l’effectif actuel. Il y avait des joueurs comme Eric Carrière, Aruna Dindane, Vito Hilton ou encore Jérôme Leroy. Il était très compliqué de pouvoir entrer dans l’effectif professionnel. »
Quels conseils peux-tu donner à la jeune garde « Sang et Or » ?
« Qu’au-delà de la qualité technique, il faut beaucoup d’envie et de volonté. »
Beaucoup de personnes comparent Aruna Dindane et Ignatius Ganago, comprends-tu pourquoi ?
« Par la morphologie, la rapidité et la puissance, oui. Ganago y est pour beaucoup dans l’excellent début du RC Lens avec ses qualités de finisseur. Après, quand un joueur se blesse régulièrement, il perd le rythme et ça peut devenir compliqué. En tous les cas, il peut faire beaucoup de bien sur les derniers matchs s’il revient au top physiquement. »
As-tu le souvenir de matchs où l’arbitre est dans un jour sans ?
« Les arbitres… On pourrait en parler pendant des jours et des mois ! Cela étant, il y a le contexte où les 2 équipes ont besoin de prendre les 3 points avec Lens pour l’Europe et Brest pour se sauver. Il faut vraiment regarder le contexte du match, car il a pu entraîner une certaine tension. »
Es-tu plutôt victoire en Coupe Intertoto avec Lens ou exploit en Coupe de France avec Marssac ?
« L’Intertoto avec Lens, il s’agissait de mes débuts, j’y ai participé et c’est mon premier titre en professionnel. »
Plutôt un but avec le RC Lens ou sept buts avec Amiens ?
« Le but avec le RC Lens… »
Plutôt Marseille ou Paris ?
« Marseille. »
Plutôt finale Coupe de la Ligue ou Euro des – de 17 ans ?
« Euro des – 17 ans, car je représentais mon pays. Ça reste un très beau souvenir, avec une super équipe où il y avait Hugo Lloris, Abou Diaby ou encore Yohann Gourcuff. »
Plutôt Jonathan Clauss ou Jonathan Gradit ?
« Je suis plutôt Gael Kakuta ! »
Plutôt Jean-Pierre Papin ou Guy Roux ?
« Francis Gillot… »
Quel regard portes-tu sur ta carrière ? Y-a-t-il eu un avant et un après Jonathan Lacourt à la suite du tacle de Kader Mangane ?
« Ça reste une image collée à ma vie… Il y a forcément eu un avant et un après. Avant que ça se passe, je commençais à devenir un titulaire régulier de la Ligue 1. J’étais très sollicité par des équipes de haut niveau et par les sélections, car j’étais jeune. J’aurais préféré réussir à Lens, mais ça n’a pas pu se faire, donc je l’ai fait à Valenciennes. La blessure a ruiné ma carrière et tous les objectifs que je m’étais fixés. »
Restes-tu fier de ta carrière de footballeur ?
« Je n’ai pas eu une vraie carrière, car mon plan de carrière ce n’était pas ça… Je ne suis pas allé au bout des choses. Cette blessure est arrivée à l’âge de 22 ans. J’étais titulaire en Ligue 1 à 22 ans, donc j’avais un plan de carrière qui était tout autre. »
Après combien de temps, à la suite de la blessure, reviens-tu jouer dans le milieu professionnel ?
« Après 2011 suite à la fin de mon contrat avec Valenciennes, soit 27 mois après la blessure. »
Qu’est-ce qui fait que tu ressens que tu n’es plus le même qu’avant ?
« La vraie question à se poser c’est plutôt : « Qu’est-ce qui était ma qualité avant que je sois blessé ? ». Ma frappe de balle, mon pied gauche… Le problème est que c’est le tibia de cette jambe gauche qui a été touché. J’ai subi 3 opérations avec 2 greffes osseuses et l’articulation n’était plus identique, je n’avais plus la même souplesse. »
On imagine que cette période a été très délicate à vivre ?
« J’ai été très soutenu par Valenciennes, mais effectivement, quand tu connais les sélections jeunes, que tu joues en Ligue 1 et que tu vois des partenaires de sélections comme Hugo Lloris devenir capitaine de l’équipe de France, forcément que c’est dur à vivre. Surtout quand tu es jeune et que tu avais l’avenir devant toi. La déception ne peut qu’être inhérente à cette situation. »
Comment les choses se sont passées avec Kader Mangane à la suite de l’évènement ?
« Je lui en ai un peu voulu, mais quand je suis arrivé à l’hôpital je n’avais même pas revu les images. La seule chose qui m’importait était de savoir quand j’allais pouvoir rejouer au football. Le problème que j’ai rencontré, et c’est ce qui a mis le plus de temps, est que mon tibia n’était pas cassé en deux, mais en mille morceaux… Il fallait du temps pour que tout se consolide à nouveau. »
Quel est le joueur le plus talentueux avec qui tu as pu jouer à La Gaillette ou chez les pros de manière générale ?
« J’ai aimé des joueurs comme Jérôme Leroy ou Eric Carrière. Je me retrouvais dans leur façon de jouer. »
Que penses-tu du projet de SuperLeague fermée ?
« Compliqué, car je ne sais même pas ce qu’ils envisagent de faire… Je suis en accord avec ce que disait Ander Herrera, à savoir que le football appartient à tout le monde. »
Tu es originaire d’Avignon, mais qu’est-ce qui t’a fait débuter à Lens, plutôt que dans un club du Sud ?
« Je suis arrivé en 2001 à Lens. Ce sont eux qui sont venus me chercher chez moi à l’âge de 14 ans. J’ai suivi les conseils des parents, sachant que j’avais beaucoup de sollicitations autres que Lens. Ce qui a fait pencher la balance pour mes parents, ce sont les personnes, les valeurs. »
Toute à l’heure tu nous parlais de Francis Gillot, qu’est-ce qui t’a le plus plu chez ce coach ?
« C’est le coach qui m’a lancé et je lui en serai toujours reconnaissant. Avec lui, j’étais vraiment heureux d’aller m’entrainer et je l’appréciais énormément. »
A quel moment de ta carrière t’es-tu senti le plus fort ?
« Juste avant que je me blesse, à Valenciennes. Ça faisait 3-4 mois que je sortais de très bons matchs, que j’ai connu les sollicitations de grands clubs… »
Tu as participé à la saison catastrophique (2007-2008) du Racing, comment expliques-tu que vous ne vous en soyez pas sortis ?
« Il y a quelques paramètres à prendre en compte. Tout d’abord, la saison précédente on rate la Ligue des Champions à la dernière journée face à Troyes.
Ensuite, il y a l’arrivée d’un nouveau coach qui a fait l’ensemble de sa carrière dans un seul club et qui ramène ses joueurs en leur faisant signer de gros contrats alors qu’il ne restera même pas 1 mois… Ensuite, il y a 30-35 joueurs sous contrat pour Jean-Pierre Papin qui en plus voit arriver le regretté Daniel Leclercq lors de la période hivernale. En tant que joueurs, on ne savait plus qui dirigeait le groupe puisqu’ils n’étaient jamais d’accord sur quoique ce soit. Une période vraiment compliquée. »
Peux-tu nous parler du Jonathan Lacourt d’aujourd’hui ? Quelle est sa reconversion ?
« J’entraîne les U17 d’Albi qui sont dans la division juste en-dessous des nationaux. Je tente de transmettre ce que j’ai pu acquérir lors de mes années à La Gaillette. Je suis toujours en contact avec Olivier Bijotat qui me distille de nombreux conseils. Il s’agit de ma 3ème saison et j’adore vraiment coacher. »
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Retranscription | L’équipe Culture Sang et Or