Touché mais encore loin d’être coulé. Le RC Lens a perdu son choc au sommet la semaine dernière au Parc mais il est encore loin d’avoir rendu les armes. Il reste 7 matchs pour faire de cette saison un rêve. 7 matchs où chaque club vendra chèrement sa peau soit pour ne pas descendre soit pour accrocher une meilleure place finale dans ce championnat. Rien n’est gagné mais rien n’est perdu non plus. Le Racing a une nouvelle chance de frapper un grand coup dans ce championnat et dire à la France entière qu’il n’est pas là par hasard. Marquer les esprits, prendre du plaisir et, ainsi, marquer l’histoire de notre club ; voilà les objectifs de notre RC Lens pour cette fin de saison. Samedi, c’est l’AS Monaco qui viendra défier les artésiens dans leur antre de Bollaert afin de tenter de contester sa place sur le podium. L’occasion pour nous de prendre le pouls de l’équipe du rocher avec La Diagonale (@LaDiagonale_).
Culture Sang et Or : Bonjour, Tout d’abord, pouvez-vous présenter La Diagonale en quelques mots ?
La Diagonale : La Diagonale est un site consacré à l’actualité de l’AS Monaco lancé en 2018 après une campagne de financement participatif. Malheureusement, le site n’a pas vraiment décollé et les bonnes volontés pour écrire ont été rares. Plutôt que de le voir fermer, je me suis proposé pour le reprendre et tenter de le professionnaliser. Je cherche à traiter l’actualité de façon journalistique en adoptant un ton le plus neutre possible, même si l’angle est monégasque. Outre l’actualité, on peut aussi trouver sur La Diagonale un contenu plus analytique et notamment tactique en après-match.
CSO : De l’extérieur, Monaco est capable d’alterner le bon et le moins bon. Votre équipe peine à se stabiliser autour du top 3 et navigue plutôt autour de la quatrième place. Comment jugez-vous la saison jusqu’ici ?
LD : Je trouve cette saison, dans sa globalité, plutôt décevante et je sais que beaucoup partagent cet avis. Outre le jeu développé qui ne plait pas à grand monde, les résultats ne sont pas vraiment à la hauteur de ce que les supporters espéraient. Est-on trop exigeants avec Monaco ? C’est bien possible. On peut être déçus de n’être que quatrième en championnat à ce stade de la saison mais l’honnêteté implique de dire que Monaco avance tout de même à un bon rythme, avec la deuxième meilleure attaque du championnat, et une réelle possibilité de finir dauphin du PSG, même si beaucoup de matchs et de scénarios se sont révélés frustrants et que l’animation offensive est plutôt ennuyeuse. C’est très paradoxal car depuis trois saisons, Monaco a retrouvé sa place en haut après deux saisons galères, et c’est déjà une très bonne chose. Pourtant, finir hors du podium voire troisième, ne va pas satisfaire la plupart de supporters.
Les vraies déceptions viennent surtout des autres compétitions. L’incapacité à passer un tour préliminaire de Ligue des champions, ne pas finir en tête d’une poule de Ligue Europa dont on attendait qu’elle soit une formalité, et enfin être éliminé par Leverkusen après avoir gagné l’aller en Allemagne (ce qui a été un des rares moments où une grande majorité de supporters ont vibré cette année), tout cela donne le sentiment que l’équipe n’a pas franchi un palier par rapport à la saison dernière. Et pour assombrir un peu plus le tableau, on peut ajouter la piteuse élimination en Coupe de France contre Rodez aux tirs au but après avoir mené de deux buts.
SCO : Une qualification en UEFA Europa League serait-elle une déception ?
LD : Une qualification en Ligue Europa serait un échec pour le club qui a besoin, pour pérenniser son modèle économique, des revenus colossaux que la Ligue des champions peut apporter dès la phase de poules, mais aussi de l’exposition qu’elle offre, à condition d’y être performant, pour pouvoir revendre au mieux les joueurs les plus prometteurs. La Ligue Europa ne semble pas faire vibrer grand monde, ni au sein du club, ni chez les supporters, même si le chouette scénario du match aller contre Leverkusen montre qu’on peut vite s’enflammer sur les matchs à élimination directe. À titre personnel, j’ai le sentiment que la Ligue des champions est peut-être désormais un peu surdimensionnée pour Monaco. J’aimerais autant faire un beau parcours en C3 que de me contenter de poules catastrophiques en C1, comme cela a été le cas en 17-18 et 18-19. Et je lis beaucoup de gens dépités par les deux dernières campagnes européennes qui se demandent à quoi bon jouer la C1 si c’est pour y faire de la figuration. Ce serait une déception, mais au fond, on serait peut-être à notre vraie place.
SCO : Comme l’a dit votre entraineur, Philippe Clément, ce Lens – Monaco est un match à 6 pts. S’agit-il pour vous de la rencontre la plus importante de la fin de saison ?
LD : Philippe Clement a également dit ce jeudi en conférence de presse que ce n’était pas encore un match décisif. Je ne crois pas que ce soit la rencontre la plus importante de cette fin de saison car une victoire n’offrira ni le podium ni la seconde place à Monaco après ce match, de même qu’une défaite n’empêchera pas Monaco de pouvoir continuer d’y croire, puisqu’il y aura un Lens-Marseille dans deux semaines qui vaudra tout aussi cher. Il faudra d’ailleurs être attentif au Lyon-Marseille de dimanche soir qui comptera beaucoup. Maintenant, ce sera une rencontre quand même très importante et il faut être assez honnête sur l’impact qu’une défaite à Bollaert peut avoir. Cela signifierait pour Monaco de se retrouver à cinq points potentiels de la seconde place, voire six, si Marseille bat Lyon, tout en ayant un calendrier difficile en fin de saison (Lille, Lyon et Rennes de la J35 à la J37). Je dirais qu’une défaite pourrait coûter plus cher que ce qu’une victoire pourrait nous rapporter.
CSO : Le match se jouera dans la forteresse imprenable de Bollaert (13V, 1N, 1D), à guichets fermés et avec un public qui connaîtra l’importance de ce match ; cela promet une ambiance de feu. Comment Monaco appréhende ce match ?
LD : Tout a l’air calme et sous contrôle du côté de La Turbie. Je ne sens pas une appréhension particulière avant cette rencontre du côté du groupe ni de l’entraîneur, qui a déjà voulu désamorcer les références au match du mois de mai. Comme l’an passé, Monaco arrivera bien mieux préparé qu’il ne l’était au mois d’août, où Monaco s’est fait cueillir à froid à domicile par Lens, et avec plus de confiance. Mais la gestion des émotions et des temps faibles est problématique du côté de Monaco, qui peut se faire renverser en quelques minutes.
CSO : Il y aura peu d’absents du côté de Monaco. Peut-on s’attendre à une surprise dans la composition ou le système mise en place par Philippe Clément ?
LD : Il y a tout de même une grosse absence puisque Breel Embolo est indisponible, victime d’une entorse à un genou. Pour la composition, le système est maintenant très clair et il n’y aura pas de surprises, avec le 4-2-3-1. À moins d’une absence de dernière minute, ce sera peu ou prou la même composition que contre Lorient. Le seul choix difficile pour Clement sera à faire entre Volland et Ben Seghir en soutien de Ben Yedder. Mais Clement a dit en conférence de presse ce jeudi que c’était pour lui un choix « positif » à faire. À mon avis, ce sera Volland.
CSO : Un pronostic ?
LD : J’imagine un scénario proche de celui de l’an dernier, donc un match nul avec des buts. Je pense que Monaco sera capable de marquer en transition ou coups de pied arrêtés, qui sont ses forces, et d’avoir une bonne maîtrise sur une partie de la rencontre avant de craquer sur des temps faibles que Lens saura exploiter.
CSO : Le mot de la fin ?
LD : Pour finir sur une touche d’humour, je ne rêve que d’une chose : voir Ben Yedder prendre le mégaphone des Ultras à la fin du match et chanter devant le parcage plein à craquer « Ohlélé, ohlala, mais qu’est-ce qui s’est passé, on les a chicotés ». Mais en moins gênant que Kimpembé, quand même. Le plus important c’est que cela reste bon enfant et festif. Bon match à vous et je vous souhaite de finir sur le podium car je pense que vous le méritez.😄
Un grand merci à Damien de La Diagonale (@LaDiagonale_) pour ses réponses et sa sympathie.