CULTURE SANG & OR

Héros de guerre !

Le 28 juin 1914, l’archiduc-héritier de l’empire austro-hongrois est assassiné à Sarajevo. Ce qui aurait pu n’être qu’une guerre balkanique dégénère en conflit mondial. Le 10 août, l’Allemagne envahit la Belgique pour fondre sur le Nord de la France. Lens va se retrouver en première ligne d’une guerre qui fera près de 20 millions de morts. Ses habitants fuient. Le championnat du Nord USFSA et les compétitions de la Ligue d’Artois sont annulés. Le RC Lens va payer le prix fort, puisque la moitié de l’effectif ne reviendra jamais du front.

Qui sont ces héros footballeurs morts pour la France ?

Soldat Despagne 14-18
Gustave Despagne
©  Mémoire des hommes

Gustave Omer Despagne, chauffeur mécanicien, né le 9 octobre 1893 à Heudicourt dans la Somme, domicilié à Liévin.

Caporal du 47e régiment d’infanterie.

Mort pour la France le 16 septembre 1915 (22 ans) à Saint-Thomas dans la Marne. Plaques commémoratives 1914-1918 de l’ancienne mairie de Liévin. Tableau commémoratif de l’église Saint-Martin à Liévin.

« Tué à l’ennemi »

Maurice Charles Armand Lemetter, imprimeur, né le 8 juillet 1892 à Liévin dans le Pas-de-Calais, domicilié à Liévin.

Maître pointeur du 8e groupe d’artillerie de campagne d’Afrique.

Mort pour la France le 22 Juin 1915 (23 ans) à Camblain-l’Abbé dans le Pas-de-Calais. Plaques commémoratives 1914-1918 de l’ancienne mairie de Liévin. Tableau commémoratif de l’église Saint-Martin à Liévin.

« Suites de blessures de guerre »

Médaille coloniale agrafe « Maroc » et citation :
« Blessé le 23 août 1914, déjà blessé le 28 août 1914 à la fosse à l’eau, cet excellent soldat a toujours rempli avec la plus grande exactitude ses fonctions de pointeur pendant les temps difficiles en avant des premières lignes. Frappé mortellement à son poste le 22 juin 1915 ».

Soldat Lemetter 14-18
Maurice Lemetter
©  Mémoire des hommes
Soldat Coviaux 14-18
Robert Coviaux
©  Mémoire des Hommes

Robert Georges Coviaux, raboteur mécanicien, né le 21 octobre 1893 à Villers-Campeau dans le Nord, domicilié à Lens.

Soldat de 2e classe dans la 5e compagnie de mitrailleurs du 334e régiment d’infanterie.

Mort pour la France le 24 juillet 1917 (24 ans) au plateau de Californie (Craonne) dans l’Aisne. Monument aux morts de la Compagnie des mines de Lens.

« Tué à l’ennemi »

Croix de guerre et citation :
« Mitrailleur très courageux, a assuré le service d’une pièce avec beaucoup de sang-froid le 27 juin, alors que des obus de gros calibre tombaient à quelques mètres. S’était déjà distingué au plateau des Casemates ».

Émile Hector Vandenweghe, gazier, né le 30 Juin 1893 à Roubaix dans le Nord, domicilié à Lens.

Caporal du 3e régiment du génie.

Mort pour la France le 28 février 1916 (23 ans) à Douaumont dans la Meuse. Plaque commémorative 1914-1918 de l’église Saint-Léger à Lens. Plaques commémoratives du 3e RG à Arras.

« Suites de blessures de guerre »
Soldat Vandenweghe 14-18
Émile Vandenweghe
©  Mémoire des Hommes

Autres joueurs du club, les soldats Malaquin et Delahaye n’ont malheureusement pas pu être identifiés à ce jour.

La ville de Lens ne fut libérée qu’à la toute fin de la guerre. Elle est l’une des plus durement touchées par les bombardements sur le front ouest. Les rues, les édifices, des quartiers entiers ne sont plus qu’un amas de décombres. Tout est à reconstruire, y compris le RC Lens qui a disparu après seulement huit ans d’existence.

La ville de Lens en ruine en 1918
Lens 1918
©  Archives départementales du Pas-de-Calais
Citation de la ville de Lens en 14-18
Citation de Lens
©  Ville de Lens

Le 30 août 1919, Lens reçoit la croix de chevalier de la Légion d’honneur et la croix de guerre 1914-1918 avec palmes et citation :

« Ville glorieuse qui peut être considérée comme un modèle d’héroïsme et de foi patriotique. Tombée au pouvoir des Allemands dès les premières heures de l’invasion de 1914, a été, pendant quatre ans, tour à tour témoin ou enjeu d’une lutte sans merci. Organisée par l’ennemi en formidable réduit de défense, libérée en partie par une offensive alliée, mutilée et écrasée au cours de combats incessants, n’a jamais douté du sort de la patrie ».

À nos soldats tombés pour la France, nous rendons hommage. Leurs noms, aujourd’hui gravés sur les monuments, sont les témoins silencieux d’une histoire qui a transformé à jamais notre Nation. Chaque nom, chaque pierre, chaque croix, représente une vie interrompue, un rêve inachevé.

DESPAGNE 1893-1915, Lemetter 1892-1915, Coviaux 1893-1917, Vandenweghe 1893-1916, Malaquin, delahaye

Sources:

  • Archives départementales du Pas de Calais
  • Ville de Lens
  • Mémoire des hommes
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