CULTURE SANG & OR

Gestion des temps

Temps fort, temps faible, et pluie froide avant les fêtes de Noël. Le Racing, une nouvelle fois sorti de la Coupe de France avant même le bourgeonnement de sa campagne, présente un bilan mitigé qui ne demande qu’à être valorisé, à partir du 5 janvier.

Photo Icon Sport / Baptiste Fernandez

L’élimination d’hier soir n’est théoriquement pas une défaite : c’est compté comme un match nul. Le script de la rencontre aurait pu être tout autre, et bien plus défavorable, si la rencontre n’avait pas été un match de Coupe. Face au Paris Saint-Germain, le RC Lens s’attendait à une adversité forte, qui rencontre peu d’équivalents en France. Les hommes de Luis Enrique venaient de balayer l’AS Monaco d’un revers de main quelques jours plus tôt. Et au coup d’envoi, les Parisiens affichaient un onze type, preuve de la considération qu’ils portent à ce trophée.

Dix minutes de possession stérile, mais qui laissaient présager d’un long dimanche de résistance. Les Sang et Or sont cantonnés près de leur but, et semblent l’accepter. On démarre sur un long temps faible, qui aurait dû être sanctionné d’une ouverture du score parisienne si Hakimi n’avait pas été injustement signalé hors jeu. Mais hormis ce but invalidé, les Lensois réussissent à contenir la domination du PSG. Et lancent des bribes de contres, comme pour rappeler aux joueurs de la capitale qu’un match de football se joue à deux équipes. 

Le deuxième acte est tout autre. Comme rassuré de son assise offensive, et conscient qu’il faudra tout de même « tenter des trucs » pour déranger ces Parigots, le RC Lens se montre plus gaillard au point de provoquer des déséquilibres au sein de l’arrière-garde de son omnipotent adversaire. Mbala Nzola, souvent trop seul, voit Angelo Fulgini tenter à deux reprises de nettoyer la lucarne de Safonov. C’est finalement la plus belle émeraude des caravansérails de la route de la Soie qui viendra enflammer Bollaert-Delelis. Kodir Khusanov, encore lui, ouvre le score avec autorité sur un coup de pied arrêté offensif que l’on avait perdu l’habitude de voir décisif.

Pas de défaite encourageante

Oui mais les vents froids d’hiver soufflent en cette période hivernale. Et quelques minutes après la libération de l’antre des Sang et Or, Kevin Danso, solide jusque-là, commet une erreur assez grossière pour un défenseur de son statut. Le buteur portugais Gonçalo Ramos s’empresse de sanctionner. Une nouvelle fois, le roc autrichien s’érode et c’est toute l’arrière-garde lensoise qui est au tapis. La fin de rencontre, que l’on aurait pu imaginer parisienne, sera finalement assez équilibrée. Ce sont les tirs au but qui confirmeront le grand différentiel technique qui existe entre les deux effectifs. Les uns les ont transformés avec sang-froid. Les autres ont cédé sous la pression.

Il y a tout de fois des motifs de satisfaction à isoler. Si l’on déteste allègrement la formule de « défaite encourageante », on peut tout de même être joueur, et dire qu’une élimination aux tirs au but en Coupe, face à un tenant du titre qui y impose souvent sa loi, est davantage une désillusion qu’une déroute. Les hommes de Will Still ont su proposer un match plus que complet, gérant bien les temps faible et fort, dans deux périodes aux approches très différentes. Une seconde période consistante, c’est ce que l’on attendait sous le sapin de Noël, et que l’on espère revoir sur la deuxième partie de saison. Les trous d’air prolongés lors des seconds actes ont coûté trop de points depuis l’été dernier. Et l’attaque artésienne a fait passer un vrai test à la meilleure défense de L1 (14 buts encaissés, ex æquo avec un certain RC Lens).

Nous allons désormais entrer dans la période dite du mercato hivernal. La direction a mis les mots sur ce que l’on pense tout bas depuis de nombreux mois : il s’agira de vendre pour renflouer les finances, et réduire un effectif trop important. Et en parallèle recruter devant, afin de rééquilibrer un effectif, désormais orphelin de Jimmy Cabot, qui se cherche un centre de gravité stable.

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