CULTURE SANG & OR

Défaite des familles

Remise en question, inquiétude, mauvaise passe, période difficile, crise… ce lundi, les maux ne manquent pas. Pourtant, au cœur d’une actualité chargée et d’un début de championnat agité, la vie de supporter du RC Lens continue. Dans 2 jours, le club fera son entrée en lice en Ligue des champions.

Photo RC Lens

la recherche de coupables

Recrutement tardif de trois joueurs, officialisation de l’entrée au capital d’un nouvel investisseur et départ précoce de la première recrue de l’été… ces dernières semaines n’ont pas été de tout repos pour le Racing. L’arrivée d’un actionnaire minoritaire est certes une excellente nouvelle. Mais après un début de saison raté, la physionomie et la clôture de ce mercato interrogent. Ces questionnements se sont particulièrement intensifiés depuis la défaite face à Metz. En temps de crise, l’un des premiers réflexes est de chercher le(s) coupable(s). Mais y-en-a-t-il vraiment un ?

L’échec Stijn Spierings et les niveaux de formes éparses suite à des arrivées tardives exposent naturellement Gregory Thil. L’article du quotidien L’Equipe affirmant une reprise en main du mercato par Arnaud Pouille à compter du mois d’août le fragilise d’autant plus. Pour autant, ceux qui critiquent le directeur technique lensois ne sont-ils pas les mêmes qui encensent le match d’Abdukodir Khusanov ? L’international ouzbèke de 19 ans, illustre inconnu au moment de son arrivée au Racing et trouvaille de la direction sportive, était de loin le meilleur élément sur le terrain samedi.

On se tourne alors vers les chiffres et le constat d’un bilan comptable catastrophique avec 1 point pris sur 15 possibles. Si on l’associe à l’incapacité des joueurs à réagir lorsqu’ils sont menés, les projecteurs s’orientent naturellement vers leur guide : Franck Haise. C’est un triste classique du football moderne. En cas de mauvais résultats, le coach est le premier fusible. Pour la première fois depuis sa nomination à la tête de l’équipe première, certains supporters se demandent s’il est toujours l’homme de la situation. Ainsi, après un peu plus d’un mois de compétition, nombreux sont ceux qui balayent d’un revers de la main plus de trois années d’idylle et l’une des meilleures saisons de l’histoire du club.

Une réponse collective


Samedi encore, dans un onze new-look, avec les débuts de Ruben Aguilar et Abdukodir Khusanov, mais aussi le positionnement d’Adrien Thomasson en 8, le Racing a livré une première mi-temps aboutie. Certes, la deuxième mi-temps le fût beaucoup moins et le match se soldera par une défaite face à un faible promu. Déroute de Monaco mise à part, on peut résumer le début de saison lensois à cela : des premières mi-temps intéressantes et des victoires absentes.

Arrivent alors les doutes, une crise de confiance et des analyses individuelles forcément plus sévères car réalisées par le prisme d’un début de championnat famélique. En effet, on ne peut nier les défaillances de certains cadres, ceux-là même qui doivent emmener le reste de l’équipe dans leur sillage. Franck Haise mentionnait en après-match l’importance de garder la tête haute, elle doit aussi être froide. Ce RC Lens doit de toute évidence changer des choses pour surmonter cette mauvaise passe. Mais doit-il pour autant tout bouleverser ?

Une partie de la réponse se trouvera dans la quête d’un nouvel équilibre, avec des locomotives qui ne seront peut-être pas celles attendues au départ. Les blessés et suspendus vont revenir et les automatismes vont s’affiner. Rien ne garantit que l’horizon s’éclaircisse rapidement ni même qu’il s’éclaircisse tout court. Mais ce staff et une partie de ce groupe ont déjà démontré de belles valeurs morales par le passé. Mercredi, le Racing Club de Lens entamera sa campagne en Ligue des champions face à un FC Séville lui aussi malade malgré son rebond dominical. Elle n’aura pas la même pression du résultat qu’en championnat. Le combo idéal pour enfin lancer sa saison ?

C’est en tout cas le souhait de tous les supporters lensois. Il est grand temps de sortir de cette spirale qui contient toujours les mêmes rengaines d’après-match : « on paye des erreurs individuelles », « à ne pas concrétiser on finit par s’exposer » ou encore « on en a pas fait assez ». Qu’importe l’équipe alignée. Qu’importe la manière. Finissons-en. Cette semaine. Car, comme le dirait presque Orelsan « j’déteste ces défaites des familles. »

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