CULTURE SANG & OR

Coup d’œil dans le rétro

La première moitié du championnat 2024-25 s’est achevée par un nul à Auxerre. Alors que la trêve hivernale se profile, un premier coup d’œil dans le rétroviseur offre quelques satisfactions, et encore beaucoup d’interrogations sur la valeur intrinsèque de ce RC Lens.

Joueurs RC Lens
Photo CSO
Un moteur Diesel capricieux

À l’échelle nationale, la saison n’a pas démarré sous les meilleurs auspices. Le fiasco des droits TV a fait l’effet d’un tremblement de terre dont les répercussions se font encore sentir — et pour combien de temps encore ? À Lens comme ailleurs, les recettes issues des droits audiovisuels revêtent une importance cruciale dans l’économie d’un club. Hélas, en six saisons, les droits pour la diffusion nationale pour la L1 sont passés de plus d’un milliard d’euros à un timide 400 millions d’euros. Nul n’était alors étonné de voir les clubs de l’élite française se montrer si réticents à passer à l’action lors du mercato estival, paralysé par la lenteur des négociations.

Au Racing, si la balance des transferts a finalement été positive, deux gros couacs ont freiné les ambitions de renflouage des caisses et de réduction de la masse salariale, à savoir les ventes avortées de Neil El Aynaoui à Monaco et de Kevin Danso à Rome. Ces deux joueurs à forte valeur marchande n’ont ensuite pu revenir sur les terrains que tardivement dans la saison. Et une recrue-phare du duo Dréossi-Lopez, l’Uruguayen Martín Satriano, a à peine joué, avant une grave blessure au genou.

D’un point de vue sportif, le bilan est nuancé. Pour un public qui s’est habitué au haut de tableau, il y a bien sûr quelques déceptions. À commencer par la plus notable, la non-qualification en Ligue Conférence après une défaite sur la pelouse du Panathinaïkos. Et il faut bien dire que le démarrage de ce nouveau Racing à la sauce Will Still ne nous a pas forcément aidés à tourner la page.

Pas d'Europe
Photo So Foot

Après une victoire par le plus petit des scores face à Angers et une autre face à Brest, notamment grâce à un contre son camp de l’ex-Lensois Julien Le Cardinal, les Artésiens ont entamé une traversée du désert qui, bien que loin d’être aussi affligeante que le début de saison 2023-24, ne nous a pas franchement rassurés non plus : cinq matchs nuls et seulement quatre pauvres buts à se mettre sous la dent, parmi lesquels un penalty arraché dans les derniers instants du temps additionnel au stade Louis-II. Les plus optimistes soulignaient tout de même que nous n’avions pas cédé face à Monaco, Lyon, Rennes et Nice. Une évidence s’imposait néanmoins : les matchs pourraient durer 180 minutes que Lens ne parviendrait sans doute pas à expédier bien plus de ballons au fond des filets.

Prise d’assurance

Heureusement, le vert a peu à peu fait son apparition dans le tableau des résultats, et le RC Lens affiche finalement un bilan comptable de trois défaites, six nuls et six victoires. Les prestations sont loin d’être idéales, et les joueurs pas exempts de tout reproche. Mais les Lensois engrangent enfin des points, la différence d’intensité abyssale entre la première et la deuxième mi-temps s’est quelque peu atténuée — même si des trous d’air subsistent —, et le passage en 4-4-2 décidé par Will Still et son staff semble avoir débloqué une attaque jusque-là en mal de confiance.

Parmi les satisfactions de la mi-saison, nul doute que les fidèles des Sang et Or pointeront unanimement du doigt Abdukodir Khusanov, le diamant brut ouzbek qui s’est désormais imposé, au propre comme au figuré, sur les terrains de la Ligue 1. Ses prestations ne sont pas passées inaperçues, si bien qu’à en croire certaines rumeurs, le joueur a éveillé la convoitise de certains requins. Si en tant que supporters lensois nous pouvions adresser une requête au Père Noël, nous serions probablement nombreux à lui demander de le laisser au moins terminer la saison avec le maillot sang et or sur ses larges épaules.

Khusanov
Photo L’Équipe

Le milieu de terrain, si critiqué la saison dernière, est aussi une source d’optimisme. Will Still a été bien inspiré de faire descendre Adrien Thomasson au poste de n°6. Andy Diouf prend de l’épaisseur, ce qui fait plaisir à voir, et le retour de Neil El Aynaoui dans le onze, face à Auxerre, est à souligner. Avec une septième place provisoire au classement pour une saison de transition — l’expression est parfois galvaudée, mais c’en est bien une —, le nouveau coach belgo-britannique, qui donne plutôt bonne impression au vu des éléments à sa disposition, a posé quelques jalons intéressants dans une succession qui s’annonçait difficile.

Maintenant, que pouvons-nous raisonnablement espérer en 2025 ? Sans surprise, le principal axe d’amélioration concerne l’efficacité offensive. La marge de progression du Racing est encore très large, bien évidemment dans les derniers gestes souvent imprécis, mais également dans les couloirs, où nos joueurs manquent encore trop d’impact. Face aux lacunes peut-être dues à des indisponibilités de longue durée, on attend de voir si ce mercato hivernal répondra à certaines interrogations. Mais avant cela, il reste encore un défi à relever : recevoir le tenant de la Coupe de France.

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