CULTURE SANG & OR

Interviews

Lens-Clermont : une histoire de dynamiques

Bollaert-Delelis attend de pied ferme les Auvergnats… mais surtout les Lensois. Après une série de déconvenues, la victoire est impérative ce soir face aux derniers de Ligue 1. Présentation de la lanterne rouge et du match à l’aide de @SpaceCf63. Clermont va mal … Lens-Clermont, duel entre équipes en mal de points. Sur les cinq derniers matchs, les Clermontois suivent un rythme d’un point par journée… ni plus ni moins que le RC Lens. Malheureusement pour le Clermont Foot, cette vitesse de croisière est une accélération par rapport à l’ensemble de la saison. Les Auvergnats affichent une moyenne typique de relégué, à 0,75 point par match. @SpaceCf63 le reconnaît, c’est très décevant, même sans pouvoir compter sur deux internationaux qui ont quitté le club, Mateusz Wieteska et Saîf-Eddine Khaoui : « Avec la perte de deux cadres l’été dernier, on se doutait que ce serait difficile. Mais peut-être pas à ce point. Le mercato n’a pas été à la hauteur et on a vendu notre meilleur élément en janvier… » Il parle du défenseur Alidu Seidu, parti à Rennes. En plus de la perte de ces joueurs clés, il estime que l’entraîneur Pascal Gastien « fait la saison de trop ». Le technicien a souvent perdu ses nerfs cette année. On se souvient notamment du match aller où, hors de lui, il avait été exclu. Et lorsqu’on lui demande quelle est la plus grosse faiblesse de son équipe, le supporter clermontois pointe justement des failles mentales. « Le manque de combativité et l’absence de révolte sont flagrants. L’an dernier, on ne lâchait rien, on était difficile à battre et on encaissait peu de buts. Cette saison, c’est le contraire. »  Alors, si on essaye de trouver quelques rayons de soleil dans la saison auvergnate, @SpaceCf63 se mue en Évelyne Dhéliat. Et nous présente une météo digne de celle de Douchy-les-Mines un matin glacé de novembre. « Malgré quelques résultats positifs de temps à autre, on ne constate pas de réelle amélioration dans le jeu. L’équipe est capable de faire un très gros match (contre le PSG à l’aller par exemple) et de s’écrouler complètement ensuite. C’est assez inexplicable. Nous sommes derniers, presque condamnés à la Ligue 2, donc difficile de trouver ne serait-ce qu’un seul motif de satisfaction. » Lens dans une mauvaise passe De quoi nous rendre optimistes ? Eh bien non, car nos amis messins tenaient à peu près le même discours la semaine dernière. A suivi un véritable naufrage à Saint-Symphorien. Après la défaite à domicile face à Nice, où l’on a senti des lacunes dans l’envie de se dépasser, les joueurs nous en devaient une. Trois matchs plus tard, ils n’ont fait qu’augmenter leur dette. Bollaert-Delelis ne demande qu’une chose : retrouver une équipe conquérante. Cela passera par le retour sur le terrain d’une notion si chère à Franck Haise : le plaisir. Inutile d’être psychologue pour constater une certaine usure mentale chez les Artésiens. Un début de saison catastrophique, une remobilisation qui a demandé beaucoup d’énergie, une campagne européenne éprouvante et soldée par une forte déception. Ajoutez à cela un certain déséquilibre entre des joueurs usés par l’enchaînement des matchs, ceux qui paraissent en manque de rythme, et d’autres qui réalisent tout simplement une mauvaise saison, et les ingrédients sont là pour entamer le moral du groupe. Baisse de régime excusable, donc ? Oui mais non. Franck Haise l’a reconnu en conférence de presse : « On n’en fait pas assez. » Ce discours fait écho aux « il en manque » des matchs précédents. Les joueurs ont le droit d’être moins bons. Mais cette lassitude, cette incapacité à réagir observées en Moselle doivent être laissées au vestiaire. Cela pourrait-il passer par une modification du système ? Un changement d’hommes ? Les quatre remplacements et le passage au 4-3-3 tentés à la 60e minute face à Metz n’ont pas empêché le bateau sang et or de tanguer. Cycle qui se termine aujourd’hui ? Quel est l’une des plus grandes sources de plaisir (et d’ailleurs d’apprentissage) chez les petits comme les grands ? Le jeu. Quoi donc de mieux que de s’amuser avec ses dix meilleurs copains dans son propre jardin pour enfin retrouver le sourire ? Arrêtons les calculs et les projections. Il faut renouer avec la simplicité. Ainsi reverra-t-on sur le terrain de la vitesse, des courses et de l’intensité, qui sont les fondations indispensables. Côté clermontois, @SpaceCf63 reconnaît « qu’il y a encore un mini-espoir pour le maintien. Pour samedi, le coach a dit qu’on venait pour gagner. Espérons que vous serez dans un très mauvais jour. » L’Auvergnat le dit lui même, l’issue du match dépendra avant tout de la forme des Lensois. Enfin, ce n’est pas un hasard si Franck Haise a lancé un appel aux supporters. « Ceux qui aiment le club, je leur dis de continuer à le soutenir parce que les joueurs en ont besoin. » Tous ont passé un weekend bien pourri il y a une semaine. Il ne faut pas pour autant occulter ce qu’il y a eu de positif cette saison, par exemple ces moments où la situation paraissait très compromise, comme après la défaite à domicile face à Metz en septembre. Qu’importent le bilan des dernières journées et les bruits de couloir. Le Racing Club de Lens a toujours son destin entre les mains pour se qualifier pour la deuxième fois consécutive pour une Coupe d’Europe. Dans les passages difficiles, il est un refrain qui revient souvent dans les travées de Bollaert : « Dans le malheur ou dans la gloire ». Ce soir, joueurs comme supporters, il faudra être là dès le début. Et aussi pendant toute la rencontre, pour qu’à la fin du match, il ne reste que la joie et l’espoir dans les yeux des Lensois.

Lens-Clermont : une histoire de dynamiques Lire la suite »

FCM – RCL  : « Collectivement, on frôle le néant  »

En perte de vitesse depuis trois matchs, Lens s’en va défier une équipe de Metz qui est en difficulté depuis le début de la saison. Néanmoins, à six journées de la fin, les Messins sont encore à la lutte pour le maintien tandis que les Sang et Or sont toujours en course pour l’Europe. Présentation du match avec @sociosfcmetz. Deux équipes à la relance Dans une saison qui ne semble pas vouloir lui laisser de répit, le RCL connaît une nouvelle phase de turbulences. Entre les secousses en coulisses, la mauvaise dynamique comptable et surtout les contenus décevants depuis trois matchs, ce n’est pas le Racing le plus fringuant qui se présente ce soir à Saint Symphorien. En face, avant même d’entamer le championnat, le promu s’attendait à une saison compliquée. Et le déroulement du mercato estival a été très loin de rassurer @sociosfcmetz : « Nos deux joueurs clés, George Mikaudatze et Youssef Maziz, n’ont pas été correctement remplacés. Le premier cité est revenu après six mois sans jouer, dans un groupe en manque de confiance qui doit retrouver un semblant d’équilibre dans l’animation offensive. Le second était notre seul milieu créateur. Un vrai numéro 10 était attendu, mais ce dernier n’est jamais arrivé. On savait dès le départ que l’effectif n’était pas à la hauteur. On ne compte que sur la force mentale du groupe pour avancer, ou même résister. »   Pour autant, la saison de Metz n’est pas terminée. Les Grenats ne sont qu’à trois points de Lorient, en position de barragiste, et cinq de Nantes, premier non relégable. Le supporter messin le concède, « d’un point de vue numérique, nos espoirs ne sont pas enterrés. » Lorsqu’on lui demande s’il perçoit d’autres motifs d’espoirs, il mentionne « la bonne saison d’Alexandre Oukidja, un temps en deçà, mais qui nous évite plusieurs corrections. » Il salue aussi « l’état d’esprit du capitaine Mathieu Udol. Il vit lui aussi une saison difficile mais ne baisse pas les bras. Cela fait plaisir de le voir enchaîner une saison complète après s’être fait quatre fois les croisés. » Trop de manques pour inquiéter Lens ? Et sinon ? « Nous avons gagné deux rencontres depuis la mi-saison – Nantes (2-0) et Clermont (1-0). Mais avant cela, Metz a tout simplement réalisé la pire série de son histoire dans l’élite avec sept défaites consécutives et un seul point en dix rencontres. Pourquoi ? Parce que notre équipe est plus faible, voilà tout. Elle n’a pas su faire le poids contre ses concurrents directs. » Le supporter mosellan semble résigné :  « Pour aller plus loin sur l’effectif, il nous manque aussi cruellement un milieu de terrain expérimenté et capable d’organiser notre jeu. Danley Jean Jacques, (23 ans), Lamine Camara (20 ans) et Joseph Nduquidi (19 ans) n’en ont pas été capables jusqu’à présent. Seul Kévin N’Doram (28 ans) sort du lot, mais il est souvent blessé. C’est un gros point noir qui, je pense, nous coûte notre saison. Il nous manque aussi un coach avec de nouvelles idées qui provoquerait un électrochoc. Laszlo Bölöni est dépassé par la situation et enchaîne les mauvais choix. Semaine après semaine, rien ne s’améliore, la tactique semble inexistante, hormis celle consistant à mettre le bus derrière et espérer un contre chanceux. Chacune de ses prises de parole après les matchs est un calvaire à entendre pour les supporters. Collectivement, on frôle le néant. » Mais dans le football, l’incertitude de ce sport et le pessimisme quasi superstitieux qui accompagnent les avant matchs de nombreux supporters lensois incitent à la prudence. Tout comme le scénario du match aller. À l’époque, la réception de Metz représentait une aubaine pour enfin briser la spirale négative du mois d’août… Trente et un tirs lensois et deux tirs messins plus tard, le Racing repartait avec zéro buts marqués et surtout zéro point. Un scénario, plusieurs issues Aujourd’hui, le même type d’opposition attends les hommes de Franck Haise. @sociosfcmetz confirme : « Les joueurs sont différents, mais la tactique reste la même. On reste sur deux défaites en ayant encaissé neuf buts, j’imagine qu’on va resserrer fort derrière. Je vois une rencontre fermée, assez similaire à l’aller, même si j’ose espérer une moins grosse domination lensoise. » Côté lensois en avant match, Andy Diouf et Franck Haise ont souligné la nécessité de présenter un bloc équipe compact. En effet, les Sang et Or ont pris la mauvaise habitude de concéder des situations franches après des erreurs individuelles ou des mauvaises lectures de situation. @sociosfcmetz prévient : « Attention à ne pas vous faire surprendre par les contres messins, souvent emmenés par Georges Mikautadze. De notre côté, il faudra verrouiller comme a pu le faire Le Havre la semaine dernière, et jouer tous les coups à fond en attendant une erreur des Lensois. » Néanmoins, il reste pessimiste et s’attends à une victoire lensoise, ou au mieux un match nul : « Si on fait une belle entame avec un bloc haut et qu’on parvient à en planter un, peut-être qu’on pourra accrocher le nul. » On peut donc aisément imaginer une domination territoriale lensoise et des Grenats qui cherchent à les contrer. Au-delà des faits de jeu, les clés du match sont claires. Le RC Lens doit faire preuve de justesse à l’approche de la surface messine pour espérer prendre l’avantage. En parallèle, les Sang et Or devront se montrer sérieux dans le marquage préventif et bien lire les situations de contre pour éviter de se faire transpercer par une équipe de Metz qui n’attend que ça.   Il ne nous reste plus qu’à attendre les coups de 23h pour savoir quel goût nous laissera cette rencontre à la sauce Bölöni – Haise. Encore merci à Mounir et Arnaud pour leurs contributions.

FCM – RCL  : « Collectivement, on frôle le néant  » Lire la suite »

Lens-Le Havre : « Elsner est foufou »

Pas de temps à perdre, Lens doit à tout prix reprendre sa marche en avant en battant à Bollaert un mal classé, Le Havre. Mais il faudra pour cela déjouer les plans de l’entraîneur des Normands, Luka Elsner, franchement imprévisible, comme nous l’explique Alan, supporter du HAC depuis toujours. Photo Lou Benoist/AFP Un HAC à deux visages Qu’on se souvienne : à l’aller, au stade Océane, pour la 8e journée, Le Havre était devant Lens au classement. Les Normands sont même montés jusqu’à la 8e place de cette Ligue 1, avant d’enchaîner quelques défaites cruelles et d’être rejoints par les autres clubs qui visent le maintien. Alan, qui suit le HAC depuis une trentaine d’années, trouve beaucoup de mérites à son équipe. « Être champions de Ligue 2, ce n’est pas rien et ça donne beaucoup de confiance. Il ne faut pas oublier qu’on est le plus petit budget de cette Ligue 1. Nos joueurs sont arrivés sans bien savoir ce qu’ils allaient y trouver. Mais en prolongeant la dynamique de la saison passée, ça a d’abord bien fonctionné. C’est une équipe qui se bat, de la même manière qu’en L2, quand elle a arraché un nombre incalculable de victoires 1-0 dans des matchs très serrés. Ils ont joué le même jeu, qui a pu surprendre certains adversaires, comme Lens lors de ce match aller (0-0, ndlr), où ça avait été très disputé . On avait su embêter cet adversaire. » Lens n’est pas non plus dans sa meilleure période aujourd’hui, après une défaite à Lille (2-1) qui ne souffrait pas de contestation, et des remous au sein de sa direction pour savoir qui s’occupera du recrutement cet été. La préparation de ce rendez-vous a-t-elle été sereine ? C’est le message qu’a tâché de faire passer Franck Haise, interrogé par exemple sur l’accumulation de fatigue chez certains joueurs. « Je n’ai pas d’inquiétude par rapport à ça. Aucune. Après, ce qu’il faut, c’est que beaucoup de choses se déclenchent dans la tête des uns et des autres : l’aspect athlétique d’ailleurs, l’aspect tactique, l’aspect technique. Le mental, la confiance. L’exigence, la concentration, la remise en question. Beaucoup de choses découlent, et la performance découle de ces choses-là. » Coach capable de tout Le coach des Sang et Or, comme à son habitude, se concentre davantage sur son équipe que sur son adversaire. Et avec son vis-à-vis slovène, difficile d’anticiper. « À mon avis, chez un adversaire comme celui-là, on va un peu bétonner. Mais ce n’est pas sûr, parce que dans cette équipe, ils sont joueurs », souligne Alan. « Elsner n’est pas partisan des tactiques très défensives, il est même un peu foufou. Et à l’extérieur, on a parfois de bonnes surprises, ou alors on verrouille… Il peut aussi se dire que perdu pour perdu, autant y aller et prendre des risques à Lens. Si on regarde notre calendrier, ce n’est peut-être pas là qu’on va mettre toutes nos forces. A priori, le maintien se jouera surtout après, contre des rivaux directs. » Le HAC doit ensuite enchaîner avec la réception de Nantes, Metz et Strasbourg, avec un déplacement à Paris intercalé entre deux. Ce n’est pas un hasard si du port du Havre, Lens a ramené l’un de ses trois 0-0 de la saison en L1. Le casse-tête pour le club doyen cette saison a été l’attaque, qui manque cruellement de réussite. « Globalement, il y a un mélange de jeunes et de joueurs expérimentés comme André Ayew qui a bien pris. Mais offensivement, ça ne veut pas. On presse bien, on sait garder le ballon, on est assez joueurs. Et puis à la fin, on n’a personne pour la mettre au fond. Les meilleurs buteurs en sont pour l’instant à quatre pions, c’est tout. On a des joueurs comme Emmanuel Sabbi qui font la passe quand ils devraient tirer, ou qui tirent quand ils devraient faire la passe. Momo Bayo, c’est symptomatique, se fait siffler par le stade Océane quand il est remplacé. On aimerait vraiment que Mathieu Bodmer lui trouve un gars qui le débloque dans des ateliers face au but, ou un passeur qui lui met exactement les ballons dont il a besoin. Pour l’instant, ce n’est pas encore ça », résume Alan. Photo Lou Benoist/AFP S’appuyer sur la défense Les Havrais ont beaucoup plus de certitudes derrière, dont ils auront bien besoin à Bollaert-Delelis. « On ne prend pas des masses de but, ça c’est le point positif cette saison. Quand on perd, on est rarement balayés. Arouna Sangante, qui est maintenant sur le côté, Gautier Lloris et Étienne Kinkoué dans l’axe, c’est du solide. Forcément, c’est difficile d’aller à Lens. Mais on va s’appuyer là-dessus », d’après Alan. Lui croit très fort au maintien, comme l’ensemble de l’équipe et de la ville. « Il y a un engouement que j’ai rarement vu. Le Havre, c’est un public de râleurs, qui dès que l’équipe est menée va gueuler : “lui c’est une biquette”, etc. Depuis le retour en Ligue 1, on joue pratiquement tout le temps à guichets fermés à domicile, et il y a du monde dans les déplacements, ce qui est assez nouveau. Mathieu Bodmer nous a fait beaucoup de bien en tant que directeur sportif. Il a mis en place des choses qui ont secoué la routine dans laquelle on était, avec Paul Le Guen. J’ai peur que le HAC lui serve du tremplin pour briller ailleurs. Mais en attendant, le club fait du bon boulot. » Le pronostic de notre fan des Ciel et Marine ? « Si je suis optimiste, un nul 1-1. En étant réaliste, je pense 2-1. »

Lens-Le Havre : « Elsner est foufou » Lire la suite »

« Un match illisible »

Aujourd’hui, le RC Lens fait le court déplacement jusqu’à la Decathlon Arena pour y défier le LOSC. Un match pour la suprématie régionale, qui revêt aussi des enjeux européens. Zoom sur l’adversaire du soir avec le concours de Lucas (@LuluTSR). UnE équipe dominatrice Lille est en course pour l’Europe pour la deuxième saison consécutive, ce qui coïncide avec le mandat de leur entraîneur Paulo Fonseca. Le Portugais est l’un des hommes forts du club nordiste. Il a établi des principes de jeux clairs qui ont fait de son équipe l’une des plus dominatrices de Ligue 1 depuis deux saisons. Pour autant, Lucas souligne la situation complexe à l’arrivée du technicien : « Lille vient de finir 10e du championnat. De plus, le club sort d’un mercato estival où plusieurs joueurs clés sont partis, comme Sven Botman. Paulo Fonseca arrive dans ce contexte avec un projet de jeu ambitieux. Ce dernier va rapidement être remis en question avec une défaite 7-1 face au PSG dès la 3e journée ». Mais Lille va se relever et réaliser une excellente saison sur le plan du jeu. D’un point de vue comptable, la saison est bonne. Mais pour Lucas, « c’est la frustration qui domine, avec cette quatrième place qui nous échappe suite à un match nul en J38 après avoir mené au score chez un Troyes déjà relégué. » Comme beaucoup de supporters lillois, Lucas a des attentes élevées à l’entame de la saison 2023-24 : « Malgré les rumeurs, le maintien de Paulo Fonseca et donc sa capacité à continuer à faire grandir l’équipe a été acté assez rapidement. Nous avons conservé Jonathan David, et la fin de saison d’Edon Zhegrova était prometteuse. Personnellement, j’étais assez emballé par le recrutement de Hákon Haraldsson. » Le milieu kosovar avait notamment impressionné et délivré une passe décisive au match aller à Bollaert-Delelis (1-1). Le collectif lillois avait toutefois dégagé moins de force, moins de maîtrise que lors du précédent affrontement sur cette même pelouse. Comme la saison passée, le LOSC aime prendre le jeu à son compte. C’est ainsi, après le PSG, la deuxième équipe de Ligue 1 en terme de possession moyenne (56%). Cela est notamment dû à la qualité du milieu de terrain lillois et au système mis en place par le coach portugais. Ce dernier permet de créer des surnombres et des décalages dans le cœur du jeu. Cette structure avait l’an passé poussé Franck Haise à proposer une composition surprise, avec une défense à quatre. Le retrait d’un défenseur central avait permis de mettre davantage de densité au milieu de terrain et considérablement gêné la formation lilloise en première mi-temps. un manque d’efficacité chronique Cette année, de nouveaux joueurs se sont affirmés : « Edon Zhegrova représente le danger numéro un. Angel Gomes a beaucoup progressé et a un rôle majeur dans la conservation et l’utilisation du ballon. Enfin, Lenny Yoro est la révélation de la saison et le pilier de la défense », déroule Lucas. Mais malgré le maintien de son coach et l’avènement de nouvelles têtes, Lille empoche moins de points que l’an passé. Le club nordiste prend 1,65 points par match contre une moyenne de 1,76 points l’année précédente. Les Dogues sont ainsi à portée de fusil des Artésiens, avec seulement un point d’écart. D’après Lucas, cela peut s’expliquer par « le manque d’efficacité, qui reste le gros point noir. On en manque beaucoup trop à l’image de Jonathan David en début de saison. » Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si la bonne période lilloise depuis le début de l’année coïncide avec le retour en forme de son attaquant canadien. On peut aussi relever la perte d’un élément clé à l’intersaison : André Gomes. Le milieu de terrain portugais était le véritable maître à jouer du LOSC l’an passé. Il a été remplacé par Nabil Bentaleb, dont l’intégration a été fortement retardée par des problèmes de santé. La consistance de ses performances depuis janvier a elle aussi joué son rôle dans le regain lillois. Reste cependant un problème à régler pour Paulo Fonseca : trouver sur l’aile gauche le pendant à Edon Zhegrova . En effet, après une superbe saison, Remy Cabella est rentré dans le rang, et le jeune Hákon Haraldsson tarde à éclore. Un match indécis À l’image de la course à l’Europe, c’est dans l’indécision la plus complète que nous nous avançons vers le match de ce soir. D’un côté, nous avons Lille qui impressionne par sa capacité à dominer ses adversaires. Une équipe qui semble avoir résolu ses problèmes d’efficacité offensive. La troisième meilleure équipe du championnat à domicile. Et de l’autre, un RC Lens emballant jusqu’à Fribourg, enterré après Monaco, retrouvé face à Lyon et Brest, puis décevant contre Nice. Deux équipes intenses, candidates à l’Europe et aux dynamiques globalement positives. Deux fins tacticiens qui aiment être protagonistes des matchs qu’ils disputent. Même si le bilan tend vers le positif, Lucas résume l’avis des deux camps en évoquant des formations « capables du meilleur comme du pire. » Rajoutez à cela les incertitudes liées aux divers faits de jeux, et vous obtenez une rencontre absolument illisible. En toute objectivité, Lucas s’aventure à pronostiquer « une victoire lilloise deux buts à zéro. » La récente déception niçoise couplée à la solidité des Dogues à la maison pourrait en effet légèrement faire pencher la balance. Néanmoins, ce soir, ce n’est pas seulement un match pour l’Europe qui se tiendra à la Decathlon Arena. C’est un derby, un combat de boxe, une bataille de tranchées. Peu importe les guerriers présents sur le terrain, les plans de jeux ou encore les faits de matchs. Les Lensois devront se montrer vaillants et résilients pour percer les lignes adverses et rester imperméables face aux assauts lillois. Car un derby, ça ne se joue pas, ça se gagne.

« Un match illisible » Lire la suite »

Lens–Nice : « Envie de faire quelque chose à Bollaert »

Après la victoire en costauds face à Brest, le RC Lens se retrouve dans le top 5 et pourrait prendre de l’avance sur Nice. Depuis le retour en Ligue 1 en 2020, le Gym est l’équipe qui a le plus souvent battu Lens. Cette fois-ci la dynamique est largement à l’avantage des Artésiens. SkyNissa (@pantalon_blanc) parle de la mauvaise passe des Aiglons. Photo Johnny Fidelin/Icon Sport un OGC Nice en crise ? Si on ajoute sa défaite en Coupe de France à Paris, Nice sort de quatre défaites et deux nuls depuis début février. De quoi estimer que les Aiglons sont en état de crise avant le déplacement de ce samedi : « La crise n’a pas attendu la défaite de mercredi. On peine toujours à en dire le nom d’ailleurs, mais ça fait un bon moment que le Gym est en crise. En crise de résultats, de confiance, de jeu et probablement même en terme d’ambiance, mais si là-dessus on en saura davantage dans les prochaines semaines avec le maintien ou non de Francesco Farioli sur le banc », nous confie SkyNissa. Après un début de saison performant, les Niçois sont en chute au classement et le mécontentement va grandissant chez les supporters azuréens. Preuve en est la tension en fin de match contre Montpellier entre les supporter et les joueurs. SkyNissa avance : « En début de saison, nous avions une réussite défensive maximale. Mais une fois que la folle série d’invincibilité s’est achevée, le bloc équipe s’est lentement délité et n’a jamais réussi à retrouver la solidarité nécessaire. Plus généralement, les individualités au milieu de terrain, à commencer par Khephren Thuram, sont toutes très en deçà des attentes de début de saison. Et devant, nous demeurons l’une des pires attaques du championnat, non pas faute d’occasions mais de réussite devant les buts. Le différentiel entre nos xG et nos buts inscrits est à pleurer. » Un atout jeunesse ? Si l’ambiance dans l’équipe est plombée par les mauvais résultats, les Niçois peuvent néanmoins s’appuyer sur de jeunes offensifs qui pourrait faire basculer le match à tout moment : « On est agréablement surpris par Evann Guessand, sur lequel nous n’aurions pas forcément misé. Mais c’est toujours un plaisir de voir un jeune formé au club réussir sous nos couleurs. Enfin, Jérémie Boga répond présent comme il le peut dans le marasme global. Peut-être la meilleure recrue de l’été dernier finalement. » Photo François Nascimbeni AFP En conférence de presse, Jonathan Gradit se méfie des qualités d’explosivité de cette ligne d’attaque : « Ils ont de grosses qualités offensives et de percussion. Il faudra donc faire attention sur les transitions. » Une rencontre pour faire la bascule Les supporters du Gym eux-mêmes n’attendent pas grand-chose de cette rencontre, avoue SkyNissa. « Je reste sceptique sur notre capacité à inscrire beaucoup de buts… donc cela dépendra en premier lieu de notre solidité défensive. (…) Mais on s’attend à souffrir. Saura-t-on faire preuve de résilience, comme en début de saison, quand nous étions dominés mais solides et solidaires ? Je n’y crois plus trop et on peut rapidement se prendre un 2-0 ou un 3-1 sec. Maintenant, les joueurs ont peut-être réalisé au Parc qu’ils n’étaient pas si nuls que ça et qu’en jouant moins de 30 minutes face à la meilleure équipe de France, ils les ont fait douter. À voir s’ils ont envie de faire quelque chose à Bollaert. » Cote lensois, cette rencontre est idéale pour enfin faire la bascule vers les quatre premières places, récompenser la forme actuelle et définitivement oublier le début de saison compliqué. Avec un succès le Racing écarterait peut-être définitivement un concurrent direct aux places européennes, s’il prenait cinq points d’avance avec six rencontres à jouer. Certaines tensions persistent entre les supporters. « Je sais qu’il y a eu de vifs échanges sur les réseaux entre nos deux communautés, puis qu’il y a la question de la proximité de nos ultras avec les Lillois, et, de toute manière, une rivalité pour les places européennes ces dernières saisons. » SkyNissa reste impressionné par la structure lensoise : « On envierait également votre stabilité malgré le départ de Florent Ghisolfi, ce qu’on est incapable de mettre en place à Nice ces cinq dernières années. Mais bon, on a également de bons souvenirs du président Martel qui nous avait sauvés de la faillite en 2002. » Lens avait alors acheté trois joueurs du centre de formation qui allaient rester cantonnés pour l’essentiel à la réserve, Feindouno, Mougeot et Segreto.

Lens–Nice : « Envie de faire quelque chose à Bollaert » Lire la suite »

Lens – Brest  :  «  Un sommet d’intensité  »

C’est LA belle histoire de la saison. Le Stade Brestois, censé lutter pour le maintien, est à la bataille pour la Ligue des champions. Ainsi, les Bretons débarquent à Bollaert-Delelis dans la peau du dauphin du PSG. Dans l’attente du choc de ce soir, Lucas et Pierre du compte @ty_zefs nous éclairent sur les raisons de cette success story made in Ligue 1.  Une saison historique Pour comprendre la saison exceptionnelle de Brest, il faut remonter au 3 janvier 2023, jour de la nomination d’Eric Roy au poste d’entraîneur. À ce moment de la saison, les Brestois sont dans une inconfortable position de relégable. Ils se dirigent alors tout droit vers la Ligue 2 avec un rythme de 0,76 point par match (13 points en 17 rencontres). Cette moyenne va presque doubler sous la coupe de l’ancien coordinateur sportif Sang et Or (1,48 point par match). Pierre explique qu’Eric Roy « a tout de suite identifié la priorité numéro une : rassembler ce groupe pour lui redonner confiance, le tout en insufflant des principes de jeu simples en apparence et efficaces. Cette solidarité et ce groupe restreint qui se connaît par cœur sont le ciment de cette réussite historique. » Brest se maintient logiquement en Ligue 1. Vient alors le mercato estival. Une période redoutée par ceux qu’on surnomment les Ty Zefs – littéralement « petits zéphyrs ». À juste titre, puisqu’ils perdent l’un de leurs meilleurs joueurs : Franck Honorat. De plus, les dirigeants brestois disposent d’un budget très limité pour recruter. Pourtant, il s’agit là encore d’un virage parfaitement négocié. Lucas détaille : « nous avons prolongé des piliers comme Marco Bizot et Kenny Lala. Puis, nous avons fait un recrutement très malin (500 000 € dépensés) avec les arrivées de Martin Satriano (prêt), Jonas Martin (libre), et Bradley Locko au poste de latéral gauche, qui est une véritable pépite ».   intensité et projections Lucas explique également que la réussite du SB29 réside dans « sa capacité à ne pas prendre de buts cette saison. Avec 18 buts encaissés, Brest est la deuxième meilleure défense de Ligue 1 derrière Nice (17 buts). » Mieux encore, depuis la reprise en 2024, les joueurs du Finistère n’ont concédé que trois buts en sept matchs, dont deux contre le PSG. Les supporters lensois se souviennent parfaitement de la première journée de championnat au stade Francis Le Blé. Les Sang et Or Lens avaient à l’époque subi l’impact de leurs adversaires dans les duels et les seconds ballons, mais aussi la capacité des hommes d’Eric Roy à se projeter rapidement vers le but adverse. Ces principes ont par la suite dicté la saison brestoise. Pierre se souvient de la déclaration de Luis Enrique, entraîneur du PSG, suite à son match face aux Ty Zefs. Il avait désigné Brest comme « l’une des meilleures équipes d’Europe dans l’intensité. » Un collectif et des hommes clés Le Stade Brestois brille avant tout par son collectif. Lucas observe ainsi qu’il « y a 11 buteurs différents sur les 35 marqués ». Certaines individualités viennent néanmoins sublimer les performances du club. C’est le cas de Lilian Brassier que Pierre le classe parmi « les joueurs métamorphosés depuis le changement de coach, tout comme Mahdi Camara qui réalise une superbe saison. » En plus du gardien Marco Bizot, qui a déjà fait des misères au RC Lens par le passé, il y a un autre joueur sur lequel Lucas et Pierre s’arrêtent : Pierre-Lees Melou. Pierre ne tarit pas d’éloges à son sujet : « il est indispensable depuis son arrivée. C’est la véritable plaque tournante de cette équipe, il est capable de sortir de son rôle de sentinelle traditionnel pour être fréquemment décisif (3 buts amenant la victoire cette saison, plus que tout autre joueur brestois, et décisif à la J21, J22 et J24). » Lucas explique ensuite qu’il « a démarré au poste de milieu offensif avant d’être replacé dans un rôle de sentinelle dans le milieu à trois brestois. Cela lui permet de briller à la fois à la récupération mais aussi dans sa capacité à se projeter et donner des bons ballons. » À l’image du RC Lens la saison passée, la stabilité du onze brestois témoigne des certitudes affichées dans le jeu. Ainsi, au moment d’annoncer l’équipe qui débutera ce soir, les compositions de Pierre et Lucas ont dix joueurs en commun (voir ci-dessous). UNE HISTOIRE DE MOMENTUMS Brest sort d’une victoire plus laborieuse face au Havre « qui a joué avec un bloc bas qui nous a considérablement gêné » décrit Lucas. Difficile d’imaginer les hommes de Franck Haise adopter cette stratégie. Pierre et Lucas décrivent Lens comme « une équipe très engagée, qui ne baisse jamais les bras, qui aime presser haut et imprimer un rythme d’entrée ». Au regard de l’enjeu et des caractéristiques des deux équipes, le match de ce soir sera sans aucun doute un sommet d’intensité. Son déroulé reste lui très incertain. Pierre en pointe l’une des clés : « la gestion des temps faibles. En effet, Brest est absolument inoffensif dans le premier quart d’heure (0 but cette saison), et Lens voudra probablement imprimer un rythme d’entrée, surtout à la maison. En revanche, Brest attaque très fort les secondes périodes, et finit plutôt bien également. » Franck Haise a d’ailleurs relevé la capacité de son équipe à gérer les moments clés lors de la victoire référence (trois buts à zéro) sur la pelouse de Lyon dimanche dernier. Ce soir, le RC Lens retrouve donc un Stade Brestois sur une série d’invincibilité historique (13 matchs d’affilée) et dauphin du PSG. Une position occupée par le Racing à l’issue de la saison passée. Interrogé à ce sujet en 2021, Franck Haise déclarait : « Je préfère être un requin qu’un dauphin ». Un banc de prédateurs a justement été aperçu aujourd’hui aux abords du bassin minier. Les dauphins sont prévenus.

Lens – Brest  :  «  Un sommet d’intensité  » Lire la suite »

Lyon-Lens : « Lyon doit jouer sans calculer »

Après un mois de février qui s’est achevé sur des déceptions, le RC Lens aborde un mois de mars crucial au cours de sa saison, confronté à une adversité redoutable. Première étape de ce marathon : un déplacement au Groupama Stadium. Thibault nous aide à y voir un peu plus clair sur cette équipe de Lyon à qui rien en ce moment ne résiste. Photo OL.fr une relance loin d’être évidente À la lecture du classement, ce déplacement chez le 10e de Ligue 1 pourrait sembler d’une difficulté moyenne. Mais les Sang et Or se rendent chez une équipe en pleine bourre, qui en est à onze victoires sur ses treize derniers matches toutes compétitions confondues. Au Groupama Stadium, Marseille, Lille ou Nice ont mordu la poussière en 2024. Après un début de saison catastrophique, l’OL se redresse de façon spectaculaire : « Un peu à la surprise générale, le groupe semble avoir adhéré immédiatement aux idées et à la personnalité de Sage. Un jeu simple avec des idées tactiques faciles à assimiler ont permis de reprendre plaisir à jouer, et les résultats sont revenus, la confiance avec. » Photo GOAL Dynamiques opposées Lyon reste sur quatre victoires consécutives alors que Lens sort d’une élimination en coupe d’Europe et d’une défaite à domicile face à Monaco. De quoi donner de la confiance à notre interlocuteur, le supporter lyonnais Thibault : « Forcément, je l’aborde positivement vu notre état de forme, mais avec méfiance car on a très peu de marge (6 victoires de suite par 1 but d’écart) ». La prudence reste de mise au sujet de cette équipe lensoise : « On connaît leurs qualités et ils avaient enchaîné trois victoires avant leur série de quatre matchs sans victoire… Pour avoir vu les matchs contre Fribourg et Monaco, le jeu était plaisant et les matchs se jouent sur des détails dans le mauvais sens (exactement comme l’OL en début de saison). Débarrassés de l’Europe, ils vont être focus sur la L1. Ce sera un match ouvert, mais OL aura l’avantage d’être à domicile avec une ambiance totalement retrouvée » Une équipe qui reste friable Alors qu’à l’automne la question était de savoir si l’OL n’était pas menacé d’une descente, le spectre de la Ligue 2 a été chassé avec vigueur par le troisième entraîneur de la saison. Cette équipe a des résultats convaincants, mais peut parfois se montrer friable derrière. « On a enfin de la qualité et de la quantité à chaque poste pour instaurer de la concurrence et sortir les joueurs de leur zone de confort. Cependant on a un manque en termes de gestion des matchs, pour maintenir le même niveau durant 90 minutes, et une défense centrale qui manque d’un taulier de bon niveau. Selon moi il y a aussi un manque au poste de latéral gauche. Sage aime jouer en 3-5-2 parfois, et on n’a aucun piston de métier de ce côté », nous confirme Thibault. Photo Sameer Al-Doumy / AFP Du coté lensois pour ce match, le coté gauche aussi est sérieusement dégarni, avec les forfaits de tous les pistons gauches. Franck Haise l’a annoncé en conférence de presse, il devra se passer de Deiver Machado (adducteurs), Massadio Haïdara (cuisse) et Jhoanner Chávez (mollet). « Tous nos pistons gauches sont forfaits. Deiver a repris l’entraînement individuel cette semaine. Jhoanner et Massadio seront quant à eux absents jusqu’à la prochaine trêve internationale. » Quels ingrédients l’Olympique lyonnais devra-t-il mettre pour faire douter Lens ? « Il faudra être beaucoup plus appliqués techniquement qu’à Metz et mieux gérer la profondeur ! Si l’on reproduit la même première mi-temps, avec la qualité lensoise, l’addition peut être salée… Il faudra ensuite mettre de la folie, sans calculer, c’est ce qui nous a réussi sur nos derniers matchs à domicile. Je vois 3-2 pour Lyon, afin de se venger du match aller » Lens l’avait emporté 3-2, alors que son adversaire semblait tout proche de prendre les trois points. Pour Lens, la question sera de se remettre dans le bon sens de marche, au début d’un mois de mars qui promet d’être déterminant si les Artésiens veulent repartir sur les routes européennes la saison prochaine. Car le Racing défie ensuite des clubs qui sont devant au classement : Brest, Nice et Lille.

Lyon-Lens : « Lyon doit jouer sans calculer » Lire la suite »

« Il faut développer l’accompagnement psychologique »

Si l’on insiste pour mettre en contexte les performances des footballeurs, une dimension est trop souvent négligée parmi les facteurs expliquant les performances collectives et individuelles : la psychologie. Lydie Huyghe, psychologue clinicienne à l’Institut Neurosport de Liévin, nous éclaire sur quelques outils qu’elle emploie. Photo Huffington Post « Il est nul ! « Une chèvre ! » « Erreur de casting… Faut le vendre ! ». Toutes ces expressions sont monnaie courante dans le supportérisme, et s’entendent régulièrement dans un stade de football. Mais l’expression violente de la frustration du supporter a un impact sur la psychologie du joueur ciblé. Depuis les tribunes, on se rend rarement compte du niveau de pression que subissent les joueurs de football de haut niveau. « Ils ne font pas du sport comme vous et moi. Ils exercent une discipline sportive. Toute la vie d’un sportif de haut niveau est régentée par la performance. Il faut bien dormir, il faut bien manger. Il faut s’interdire ceci, cela. Tout cela met une pression qui vient s’ajouter à celle que se met le sportif lui-même, et qui s’ajoute à celles mises par le club, l’entourage, les supporters, sans parler des réseaux sociaux qui sont venus s’ajouter au mille-feuilles », nous explique Lydie Huyghe. La parole commence à se libérer. Il n’y a qu’à se rappeler des déclarations de Jonathan Clauss, qui avouait sur le site de SoFoot qu’il s’interdisait de pleurer à une époque. Se l’autoriser enfin, « ça m’a fait un bien fou », reconnaissait-il. Plus récemment, c’est Thierry Henry qui a accepté de dévoiler une réalité cachée derrière son accumulation de titres. « J’ai longtemps menti, parce que la société n’était pas prête à entendre ce que j’avais à dire. J’ai été en dépression pendant ma carrière, et je n’ai rien fait pour en sortir. » L’émission de la chaîne Youtube The Diary of a CEO, diffusée le 8 janvier, a été largement commentée à sa sortie. Faisant l’effet d’une bombe, elle pourrait servir à nourrir le mouvement de libéralisation de la parole. « Il y a beaucoup plus de dépressions que l’on ne l’imagine », poursuit Lydie. « Je vois beaucoup de jeunes sportifs qui viennent me voir. C’est un milieu par essence impitoyable. Si vous ne faites plus l’affaire, ou quelqu’un de meilleur arrive à votre place, tout s’arrête du jour au lendemain. Sur l’accompagnement de la performance, la France est plutôt bien structurée avec de nombreux centres. Mais à mes yeux, il faut encore développer l’accompagnement psychologique. » Travail sur le long terme Le RC Lens est connu pour ses méthodologies de travail innovantes. Dans la préparation physique, tactique mais aussi mentale. Depuis quelques saisons déjà, des cours de yoga sont proposés aux joueurs ainsi qu’à l’ensemble du staff. « C’est génial ce que fait le RC Lens à ce niveau. Intégrer des séances de yoga aux entraînements sans que ce soit une obligation. C’est Anne Lejot, qui est aussi professeure à l’université des sports de Liévin, qui a mis cela en place. C’est un outil qui permet d’apporter quelque chose d’autre aux joueurs qui en ont besoin. » La fin de la phrase est clef. Parce que non, tout le monde n’a pas besoin de séances de yoga, voire même d’un suivi psychologique. Ces pratiques vont chercher des réponses à des problématiques intimes, et sont à individualiser. Lydie Huyghe nous présente sa spécialisation, et les bénéfices que peuvent en retirer ses patients : « Je suis psychologue clinicienne, et j’utilise beaucoup d’outils qui sont très utilisés au Canada et aux États-Unis, comme le neurofeedback ou le neurotracker ». Ces termes scientifiques, Lydie Huyghe nous les explique avec pédagogie. « Tout commence avec un entretien d’introduction avec le sportif. Parfois, la demande vient de l’entraîneur, qui connaît son joueur et la problématique, et sur laquelle il n’arrive pas à intervenir. Parfois, l’initiative vient du joueur lui-même. À partir de la problématique, on identifie les outils qu’on va utiliser. Pour être concrète, il y a l’exemple type du joueur de football très bon à l’entraînement et qui n’arrive pas à répéter ses performances en compétition. On fait ici face à l’anxiété de performance, conséquence d’une perturbation, d’une inhibition. Pour vous donner quelques notions, sachez que dans notre organisme, nous disposons de deux systèmes nerveux : le central, ou le cerveau ; et l’autonome, à savoir les nerfs. Le système autonome est, lui, divisé en deux catégories : le sympathique et le parasympathique. Le sympathique, c’est celui qu’on active, qui va permettre de réagir rapidement, de se mettre en action sur le terrain pour un joueur de football. Parfois, il arrive que le système soit un peu trop actif, sans que cela ne soit souhaité. Cette suractivité peut générer des effets connus de tous, comme les mains moites, qui peuvent aller jusqu’à la tachycardie. » Et le parasympathique, donc ? « C’est la pédale de frein. Pour les sportifs qui vont rencontrer une anxiété de performance, on va utiliser le biofeedback et passer par le système parasympathique. L’objectif est que les exercices réalisés en partenariat avec le joueur, et parfois l’entraîneur, aient des effets sur le long terme, si possible de manière pérenne. » Photo So Foot Cette pérennisation est, comme dans tout travail de fond, la clef. Le risque étant de chasser le naturel avant qu’il ne revienne au galop. « L’outil biofeedback n’a rien de magique. Si on traite le psychisme, il faut également traiter le physiologique. Ce n’est pas parce que l’on a compris que l’on a un problème que le problème se règle de lui-même. Si vous avez un comportement qui est ancré dans vos habitudes depuis plusieurs années, le changement ne peut s’opérer instantanément. Le sportif peut ressentir un soulagement momentané, mais le processus demande du temps. » Lydie Huyghe parle également de la récupération permise par le sommeil. « Quand un joueur fait une performance, il faut aussi apprendre à redescendre émotionnellement. Il est très fréquent que les sportifs de haut niveau fassent des nuits blanches après une rencontre à haute charge psychologique ». Un constat que les supporters comprendront facilement. Celui qui lit ces lignes se souviendra de la difficulté de trouver le sommeil après la retentissante victoire contre Arsenal,

« Il faut développer l’accompagnement psychologique » Lire la suite »

Reims–Lens : « Imposer notre jeu, la clé du match »

Trois jours après avoir accueilli le SC Fribourg, les Sang et Or reprennent du service ce dimanche avec un déplacement au stade Auguste-Delaune de Reims. L’objectif principal sera de maintenir la dynamique face à un adversaire qui a posé des problèmes à de nombreuses équipes cette saison. Reims Vu des Tribunes (@reimsvdt) nous aide à analyser la forme de l’équipe champenoise. Photo stade-de-reims.com Un début de saison prometteur Reims a entamé la saison de manière euphorique, mais semble marquer le pas ces derniers temps. Selon Reims VDT, deux raisons expliquent cette baisse de régime : « Les rumeurs entourant le départ de Will Still vers le club anglais de Sunderland ont créé une première (petite ?) cassure. Ensuite, le départ de l’un de nos meilleurs joueurs, Azor Matusiwa, à Rennes, juste après une victoire remarquable à Monaco. » Malgré cela, les Rémois restent satisfaits de leur début de saison. « Nous étions tous euphoriques, croyant en une qualification pour l’Europe… donc un bon début de saison, un jeu plaisant… et surtout de plus en plus de supporters à Delaune. Je dirais surtout que nous avons pris plaisir à voir notre équipe jouer. » Photo: AFP Du côté de Franck Haise, on est conscient que cette équipe talentueuse peut poser des problèmes au RC Lens : « Nous connaissons la qualité de cette formation à gros potentiel, avec de très bons joueurs capables de surprendre dans l’animation. Nous avons souvent obtenu de bons résultats contre les Rémois, et je pense qu’ils auront envie de changer cela. » Un équilibre encore fragile Cependant, selon Reims VDT, certains points faibles persistent : « Nous avons des ailiers très intéressants comme Junya Ito, Mohamed Daramy, Keito Nakamura, Reda Khadra, mais nous n’avons pas de buteur pour les concrétiser ; Balogun n’a pas encore été remplacé. De plus, nos arrières latéraux ne contribuent pas assez offensivement. Enfin, notre gardien Yehvann Diouf manque de régularité cette saison. » Photo Rémi Wafflart Dynamiques opposées Pour Reims, cette confrontation signifiera soit de voir s’éloigner son rival de manière presque irrémédiable (sachant que l’écart au classement est de cinq points), soit de garder l’espoir de le rattraper. Les Lensois comptent maintenir leur dynamique en championnat et bien préparer un difficile Fribourg-Lens, face à des Champenois qui doutent forcément, après deux revers et un match nul. Selon les supporters rémois, les clés du match résident en « nous-mêmes… Si nous parvenons à imposer notre jeu et retrouver notre efficacité, nous pouvons causer des problèmes à une équipe qui a joué jeudi soir. » Compte tenu de la fatigue des Lensois accumulée jeudi, notre interlocuteur est confiant : « J’attends de voir mon équipe faire courir et étouffer les Lensois pour prendre rapidement l’avantage. » Un pronostic ? « Je dirais 3-1 pour Reims ! »

Reims–Lens : « Imposer notre jeu, la clé du match » Lire la suite »

Retour en haut