CULTURE SANG & OR

Interviews

Lyon-Lens : « Lyon doit jouer sans calculer »

Après un mois de février qui s’est achevé sur des déceptions, le RC Lens aborde un mois de mars crucial au cours de sa saison, confronté à une adversité redoutable. Première étape de ce marathon : un déplacement au Groupama Stadium. Thibault nous aide à y voir un peu plus clair sur cette équipe de Lyon à qui rien en ce moment ne résiste. Photo OL.fr une relance loin d’être évidente À la lecture du classement, ce déplacement chez le 10e de Ligue 1 pourrait sembler d’une difficulté moyenne. Mais les Sang et Or se rendent chez une équipe en pleine bourre, qui en est à onze victoires sur ses treize derniers matches toutes compétitions confondues. Au Groupama Stadium, Marseille, Lille ou Nice ont mordu la poussière en 2024. Après un début de saison catastrophique, l’OL se redresse de façon spectaculaire : « Un peu à la surprise générale, le groupe semble avoir adhéré immédiatement aux idées et à la personnalité de Sage. Un jeu simple avec des idées tactiques faciles à assimiler ont permis de reprendre plaisir à jouer, et les résultats sont revenus, la confiance avec. » Photo GOAL Dynamiques opposées Lyon reste sur quatre victoires consécutives alors que Lens sort d’une élimination en coupe d’Europe et d’une défaite à domicile face à Monaco. De quoi donner de la confiance à notre interlocuteur, le supporter lyonnais Thibault : « Forcément, je l’aborde positivement vu notre état de forme, mais avec méfiance car on a très peu de marge (6 victoires de suite par 1 but d’écart) ». La prudence reste de mise au sujet de cette équipe lensoise : « On connaît leurs qualités et ils avaient enchaîné trois victoires avant leur série de quatre matchs sans victoire… Pour avoir vu les matchs contre Fribourg et Monaco, le jeu était plaisant et les matchs se jouent sur des détails dans le mauvais sens (exactement comme l’OL en début de saison). Débarrassés de l’Europe, ils vont être focus sur la L1. Ce sera un match ouvert, mais OL aura l’avantage d’être à domicile avec une ambiance totalement retrouvée » Une équipe qui reste friable Alors qu’à l’automne la question était de savoir si l’OL n’était pas menacé d’une descente, le spectre de la Ligue 2 a été chassé avec vigueur par le troisième entraîneur de la saison. Cette équipe a des résultats convaincants, mais peut parfois se montrer friable derrière. « On a enfin de la qualité et de la quantité à chaque poste pour instaurer de la concurrence et sortir les joueurs de leur zone de confort. Cependant on a un manque en termes de gestion des matchs, pour maintenir le même niveau durant 90 minutes, et une défense centrale qui manque d’un taulier de bon niveau. Selon moi il y a aussi un manque au poste de latéral gauche. Sage aime jouer en 3-5-2 parfois, et on n’a aucun piston de métier de ce côté », nous confirme Thibault. Photo Sameer Al-Doumy / AFP Du coté lensois pour ce match, le coté gauche aussi est sérieusement dégarni, avec les forfaits de tous les pistons gauches. Franck Haise l’a annoncé en conférence de presse, il devra se passer de Deiver Machado (adducteurs), Massadio Haïdara (cuisse) et Jhoanner Chávez (mollet). « Tous nos pistons gauches sont forfaits. Deiver a repris l’entraînement individuel cette semaine. Jhoanner et Massadio seront quant à eux absents jusqu’à la prochaine trêve internationale. » Quels ingrédients l’Olympique lyonnais devra-t-il mettre pour faire douter Lens ? « Il faudra être beaucoup plus appliqués techniquement qu’à Metz et mieux gérer la profondeur ! Si l’on reproduit la même première mi-temps, avec la qualité lensoise, l’addition peut être salée… Il faudra ensuite mettre de la folie, sans calculer, c’est ce qui nous a réussi sur nos derniers matchs à domicile. Je vois 3-2 pour Lyon, afin de se venger du match aller » Lens l’avait emporté 3-2, alors que son adversaire semblait tout proche de prendre les trois points. Pour Lens, la question sera de se remettre dans le bon sens de marche, au début d’un mois de mars qui promet d’être déterminant si les Artésiens veulent repartir sur les routes européennes la saison prochaine. Car le Racing défie ensuite des clubs qui sont devant au classement : Brest, Nice et Lille.

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« Il faut développer l’accompagnement psychologique »

Si l’on insiste pour mettre en contexte les performances des footballeurs, une dimension est trop souvent négligée parmi les facteurs expliquant les performances collectives et individuelles : la psychologie. Lydie Huyghe, psychologue clinicienne à l’Institut Neurosport de Liévin, nous éclaire sur quelques outils qu’elle emploie. Photo Huffington Post « Il est nul ! « Une chèvre ! » « Erreur de casting… Faut le vendre ! ». Toutes ces expressions sont monnaie courante dans le supportérisme, et s’entendent régulièrement dans un stade de football. Mais l’expression violente de la frustration du supporter a un impact sur la psychologie du joueur ciblé. Depuis les tribunes, on se rend rarement compte du niveau de pression que subissent les joueurs de football de haut niveau. « Ils ne font pas du sport comme vous et moi. Ils exercent une discipline sportive. Toute la vie d’un sportif de haut niveau est régentée par la performance. Il faut bien dormir, il faut bien manger. Il faut s’interdire ceci, cela. Tout cela met une pression qui vient s’ajouter à celle que se met le sportif lui-même, et qui s’ajoute à celles mises par le club, l’entourage, les supporters, sans parler des réseaux sociaux qui sont venus s’ajouter au mille-feuilles », nous explique Lydie Huyghe. La parole commence à se libérer. Il n’y a qu’à se rappeler des déclarations de Jonathan Clauss, qui avouait sur le site de SoFoot qu’il s’interdisait de pleurer à une époque. Se l’autoriser enfin, « ça m’a fait un bien fou », reconnaissait-il. Plus récemment, c’est Thierry Henry qui a accepté de dévoiler une réalité cachée derrière son accumulation de titres. « J’ai longtemps menti, parce que la société n’était pas prête à entendre ce que j’avais à dire. J’ai été en dépression pendant ma carrière, et je n’ai rien fait pour en sortir. » L’émission de la chaîne Youtube The Diary of a CEO, diffusée le 8 janvier, a été largement commentée à sa sortie. Faisant l’effet d’une bombe, elle pourrait servir à nourrir le mouvement de libéralisation de la parole. « Il y a beaucoup plus de dépressions que l’on ne l’imagine », poursuit Lydie. « Je vois beaucoup de jeunes sportifs qui viennent me voir. C’est un milieu par essence impitoyable. Si vous ne faites plus l’affaire, ou quelqu’un de meilleur arrive à votre place, tout s’arrête du jour au lendemain. Sur l’accompagnement de la performance, la France est plutôt bien structurée avec de nombreux centres. Mais à mes yeux, il faut encore développer l’accompagnement psychologique. » Travail sur le long terme Le RC Lens est connu pour ses méthodologies de travail innovantes. Dans la préparation physique, tactique mais aussi mentale. Depuis quelques saisons déjà, des cours de yoga sont proposés aux joueurs ainsi qu’à l’ensemble du staff. « C’est génial ce que fait le RC Lens à ce niveau. Intégrer des séances de yoga aux entraînements sans que ce soit une obligation. C’est Anne Lejot, qui est aussi professeure à l’université des sports de Liévin, qui a mis cela en place. C’est un outil qui permet d’apporter quelque chose d’autre aux joueurs qui en ont besoin. » La fin de la phrase est clef. Parce que non, tout le monde n’a pas besoin de séances de yoga, voire même d’un suivi psychologique. Ces pratiques vont chercher des réponses à des problématiques intimes, et sont à individualiser. Lydie Huyghe nous présente sa spécialisation, et les bénéfices que peuvent en retirer ses patients : « Je suis psychologue clinicienne, et j’utilise beaucoup d’outils qui sont très utilisés au Canada et aux États-Unis, comme le neurofeedback ou le neurotracker ». Ces termes scientifiques, Lydie Huyghe nous les explique avec pédagogie. « Tout commence avec un entretien d’introduction avec le sportif. Parfois, la demande vient de l’entraîneur, qui connaît son joueur et la problématique, et sur laquelle il n’arrive pas à intervenir. Parfois, l’initiative vient du joueur lui-même. À partir de la problématique, on identifie les outils qu’on va utiliser. Pour être concrète, il y a l’exemple type du joueur de football très bon à l’entraînement et qui n’arrive pas à répéter ses performances en compétition. On fait ici face à l’anxiété de performance, conséquence d’une perturbation, d’une inhibition. Pour vous donner quelques notions, sachez que dans notre organisme, nous disposons de deux systèmes nerveux : le central, ou le cerveau ; et l’autonome, à savoir les nerfs. Le système autonome est, lui, divisé en deux catégories : le sympathique et le parasympathique. Le sympathique, c’est celui qu’on active, qui va permettre de réagir rapidement, de se mettre en action sur le terrain pour un joueur de football. Parfois, il arrive que le système soit un peu trop actif, sans que cela ne soit souhaité. Cette suractivité peut générer des effets connus de tous, comme les mains moites, qui peuvent aller jusqu’à la tachycardie. » Et le parasympathique, donc ? « C’est la pédale de frein. Pour les sportifs qui vont rencontrer une anxiété de performance, on va utiliser le biofeedback et passer par le système parasympathique. L’objectif est que les exercices réalisés en partenariat avec le joueur, et parfois l’entraîneur, aient des effets sur le long terme, si possible de manière pérenne. » Photo So Foot Cette pérennisation est, comme dans tout travail de fond, la clef. Le risque étant de chasser le naturel avant qu’il ne revienne au galop. « L’outil biofeedback n’a rien de magique. Si on traite le psychisme, il faut également traiter le physiologique. Ce n’est pas parce que l’on a compris que l’on a un problème que le problème se règle de lui-même. Si vous avez un comportement qui est ancré dans vos habitudes depuis plusieurs années, le changement ne peut s’opérer instantanément. Le sportif peut ressentir un soulagement momentané, mais le processus demande du temps. » Lydie Huyghe parle également de la récupération permise par le sommeil. « Quand un joueur fait une performance, il faut aussi apprendre à redescendre émotionnellement. Il est très fréquent que les sportifs de haut niveau fassent des nuits blanches après une rencontre à haute charge psychologique ». Un constat que les supporters comprendront facilement. Celui qui lit ces lignes se souviendra de la difficulté de trouver le sommeil après la retentissante victoire contre Arsenal,

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Reims–Lens : « Imposer notre jeu, la clé du match »

Trois jours après avoir accueilli le SC Fribourg, les Sang et Or reprennent du service ce dimanche avec un déplacement au stade Auguste-Delaune de Reims. L’objectif principal sera de maintenir la dynamique face à un adversaire qui a posé des problèmes à de nombreuses équipes cette saison. Reims Vu des Tribunes (@reimsvdt) nous aide à analyser la forme de l’équipe champenoise. Photo stade-de-reims.com Un début de saison prometteur Reims a entamé la saison de manière euphorique, mais semble marquer le pas ces derniers temps. Selon Reims VDT, deux raisons expliquent cette baisse de régime : « Les rumeurs entourant le départ de Will Still vers le club anglais de Sunderland ont créé une première (petite ?) cassure. Ensuite, le départ de l’un de nos meilleurs joueurs, Azor Matusiwa, à Rennes, juste après une victoire remarquable à Monaco. » Malgré cela, les Rémois restent satisfaits de leur début de saison. « Nous étions tous euphoriques, croyant en une qualification pour l’Europe… donc un bon début de saison, un jeu plaisant… et surtout de plus en plus de supporters à Delaune. Je dirais surtout que nous avons pris plaisir à voir notre équipe jouer. » Photo: AFP Du côté de Franck Haise, on est conscient que cette équipe talentueuse peut poser des problèmes au RC Lens : « Nous connaissons la qualité de cette formation à gros potentiel, avec de très bons joueurs capables de surprendre dans l’animation. Nous avons souvent obtenu de bons résultats contre les Rémois, et je pense qu’ils auront envie de changer cela. » Un équilibre encore fragile Cependant, selon Reims VDT, certains points faibles persistent : « Nous avons des ailiers très intéressants comme Junya Ito, Mohamed Daramy, Keito Nakamura, Reda Khadra, mais nous n’avons pas de buteur pour les concrétiser ; Balogun n’a pas encore été remplacé. De plus, nos arrières latéraux ne contribuent pas assez offensivement. Enfin, notre gardien Yehvann Diouf manque de régularité cette saison. » Photo Rémi Wafflart Dynamiques opposées Pour Reims, cette confrontation signifiera soit de voir s’éloigner son rival de manière presque irrémédiable (sachant que l’écart au classement est de cinq points), soit de garder l’espoir de le rattraper. Les Lensois comptent maintenir leur dynamique en championnat et bien préparer un difficile Fribourg-Lens, face à des Champenois qui doutent forcément, après deux revers et un match nul. Selon les supporters rémois, les clés du match résident en « nous-mêmes… Si nous parvenons à imposer notre jeu et retrouver notre efficacité, nous pouvons causer des problèmes à une équipe qui a joué jeudi soir. » Compte tenu de la fatigue des Lensois accumulée jeudi, notre interlocuteur est confiant : « J’attends de voir mon équipe faire courir et étouffer les Lensois pour prendre rapidement l’avantage. » Un pronostic ? « Je dirais 3-1 pour Reims ! »

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Nantes-Lens: «Trop friable défensivement»

Le stade de la Beaujoire s’apprête à vibrer alors que le FC Nantes accueille le RC Lens dans un affrontement qui promet d’être indécis. Les enjeux ne sont pas les mêmes pour les deux équipes, et côté nantais, on se pose des questions sur la capacité du groupe à retrouver la solidité défensive indispensable pour rejoindre le milieu de tableau. Photo: Gallo Images Un FC Nantes aux deux visages C’est un FC Nantes nouveau qui recevra le RC Lens, plutôt une équipe de Nantes en reconquête version Gourvennec, l’entraîneur qui a débarqué en fin d’année à La Jonelière. Axis, fidèle suiveuse des Canaris depuis de nombreuses années, a vu des changements par rapport à son équipe version Aristouy : « Même si tout n’était pas parfait, notamment sur le plan défensif, on voyait une équipe capable de construire. Offensivement, on était beaucoup plus tranchant ». Changement d’ambiance à l’arrivée de Gourvenec : « Le jeu que l’on commençait à voir n’est plus. Gourvennec veut que l’on soit plus solide. Mais finalement, ça ne fonctionne pas vraiment. » Une victoire, quatre défaites, un match nul et une élimination en coupe de France plus tard, les effets ne se font pas encore sentir : « On est trop friable défensivement, et ce alors que nous sommes désormais beaucoup moins portés vers l’avant. » D’autant plus que selon Axis, l’attaque ne compense plus la fragilité défensive : « Quant à l’attaque, depuis le début de la CAN et les absences conjuguées de Mohamed et Simon, c’est vraiment très très compliqué. » Côté lensois, Franck Haise se méfie quand même de cette équipe nantaise : « Elle a fait une prestation solide lors de son dernier match contre le Stade de Reims, en laissant peu de possibilités à son adversaire, et aurait pu obtenir un meilleur résultat. » Photo Jérôme Fouquet/Ouest-France Le Racing aura-t-il les réponses ? Chez les Nantais, de nombreuses questions subsistent. Axis se montre très décontenancée : « Que va donner sur la gauche de la défense avec le départ de Merlin ? Est-ce qu’on tiendra la route au centre avec Castelletto qui rentre tout juste de la CAN et Comert blessé ? Est-ce que le retour de Mohamed permettra de retrouver un peu d’efficacité offensive malgré votre solidité derrière ? » Autant de questions auxquelles devront répondre tous les joueurs lensois s’ils veulent bonifier la victoire acquise la semaine précédente à Toulouse. Concernant le pronostic, Axis ne se montre guère optimiste : « Si on compare les états de forme, vous avez assez largement l’avantage. Il faudrait qu’on arrive à ne pas prendre de buts pour espérer un résultat positif parce que je ne nous vois pas en mettre beaucoup. »

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Toulouse-Lens – Mon Ptit tef : « L’intensité dès le début »

Le RC Lens se rend en Occitanie pour affronter le Toulouse FC, avec l’ambition de renouer vite avec la victoire, et de se rapprocher des positions européennes. Après deux défaites consécutives en Ligue 1 et une élimination en Coupe de France à domicile, les Sang et Or entament une série de trois matchs contre des mal classés. Nous nous sommes entretenus avec Mon Ptit Tef (@monptitef) sur les données du premier pour les Violets. Photo Icon sport Culture Sang et Or : Toulouse a abordé cette année 2024 en position délicate. Quel bilan tires-tu de la première partie de saison qui vous a amenés là ? Mon Ptit Tef : Le bilan est mitigé, mais c’était prévisible. Nous avons traversé un mercato d’été très mouvementé au cours duquel nous avons perdu plus de 50% de nos titulaires, des joueurs tels que Dupé, Van den Boomen, Dejaegere, Chaibi, Ratao, Aboukhlal (sur blessure), etc. Partant de cette base, nous savions que le début de la saison serait compliqué. Il est tout simplement impossible de reconstruire une équipe performante en quelques semaines avec l’adaptation des nouvelles recrues et les automatismes. Surtout qu’on sait très bien que la deuxième saison qui suit une montée est généralement la plus difficile. Évidemment je suis très content de ce qu’on a fait en Europa League, mais l’essentiel reste quand même le championnat. On a perdu énormément de points dans le temps additionnel et on a beaucoup de mal à animer notre secteur offensif. Dans notre malheur et malgré le pauvre jeu qu’on produit en Ligue 1, je retiens tout de même que nous ne sommes pas largués au niveau comptable. Et c’est un point très important. Culture Sang et Or : Quels seraient les éléments à améliorer pour déstabiliser une équipe comme Lens ? MPT : J’ai parlé de l’animation offensive, mais j’ai envie de croire que nos recrues Yann Gboho et Shavy Babicka vont combler ce manque. Je parlais de créativité et de verticalité dans le jeu notamment. Et, malheureusement, je constate que nous avons un effectif très léger. Il suffit d’un ou deux blessés et d’un titulaire suspendu pour le remarquer… Heureusement que l’on peut compter sur nos Pitchouns. Culture Sang et Or : Mais je suppose qu’il y a quand même des éléments de satisfaction… MPT : Je sens que sur certains matchs, on arrive à produire des phases de jeu assez intéressantes qui sont, malheureusement, trop peu nombreuses. Offensivement, on a quand même des joueurs de talent capables de faire de belles choses. Mais la mayonnaise ne prend pas encore, on pèche dans notre animation. J’espère que Gboho, dans la créativité, et Babicka, dans la profondeur, sauront apporter ce qui nous manque. Sinon parmi mes motifs de satisfaction, je suis obligé de parler de Guillaume Restes, qui apporte une sérénité bluffante à son âge. Quand on joue le maintien, on attend de notre gardien qu’il fasse gagner des points et c’est clairement le cas avec Guillaume. Culture Sang et Or : Les Toulousains viennent de subir une élimination en Coupe de France face à Rouen. En Ligue 1, ce n’est pas beaucoup mieux avec seulement trois victoires. Même si l’hémorragie a été stoppée face à Metz, quels enseignements tirer des dernières prestations ? MPT : Honnêtement, la Coupe de France et l’élimination contre Rouen, je m’en moque un peu. Puis à Toulouse, se faire éliminer contre des équipes de N1, N2 ou N3, on a l’habitude. Certains ont été dérangés par la manière, par ce qu’à un ou deux éléments près, nous avions l’équipe type. Mais franchement on a d’autres chats à fouetter cette saison. Sinon, en Ligue 1, on a trois victoires en 18 journées, on n’est pas largué au classement, et je trouve ça fou, c’est une chance ! Ce que je retiens du match contre Metz, c’est qu’on a renoué avec les trois points, donc très content, même si c’était laborieux. Je retiens aussi qu’on souffrira jusqu’à la dernière minute du temps additionnel à chaque match ! Il ne faut pas être cardiaque cette saison. CSO : Toulouse est relativement peu concerné par la CAN mais doit faire face à quelques blessures tout de même. À quelle composition t’attends-tu dimanche pour affronter Lens ? MPT : Mikkel Desler, notre latéral droit titulaire, sera de retour. C’est une bonne chose car Warren Kamanzi, sa doublure, n’est pas au niveau. Dans l’entrejeu, en l’absence de Stijn Spierings, je pense que notre entraîneur alignera, parmi nos trois milieux, un élément créateur (Schmidt, Gelabert, Skytta ou Gboho). Ce qui n’était pas le cas lors des derniers matchs, dans lesquels on alignait nos trois milieux à vocation défensive ensemble (Casseres, Sierro et Spierings). Ce ne sera pas plus mal car on manque de créativité. Je me mouille, petit pronostic sur la compo qu’alignera Carles Martinez Novell : Restes – Desler, Mawissa, Nicolaisen, Suazo – Casseres, Sierro, Schmidt – Donnum, Dallinga, Gboho. Même si j’aimerais bien voir Babicka d’entrée en attaque et un milieu Sierro-Schmidt-Gboho, je ne suis pas coach ! Photo: toulousefc.com CSO : Lens n’est pas aussi flamboyant que la saison dernière. Que t’inspire cet aversaire cette année ? MPT : Même si le RC Lens semble moins compétitif que la saison passée, il n’en demeure pas moins que c’est une équipe désormais classée comme un « gros » du championnat. Donc dans tous les cas se sera compliqué. Ça fait longtemps qu’on n’a pas joué au Stadium donc le public toulousain aura un rôle à jouer. La vraie clé du match : comment le TFC abordera ce match, quelle sera son approche ? Devant notre public, un dimanche après-midi contre un gros du championnat, il faudra montrer beaucoup plus d’envie que face à Metz ou Rouen en début d’année. C’est très cliché ce que je vais dire, mais si on veut faire quelque chose, il faudra mettre beaucoup d’intensité dès le début du match et surtout, être efficaces devant le but. CSO : Un pronostic ? MPT : Je m’attends à un match avec beaucoup de buts. Forcément en tant que supporter du Téfécé, j’ai envie d’y croire. J’ai cru comprendre qu’il y avait pas mal d’absents côté lensois. Sur un

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Interview de Simon Parzybut, président d’Handifan Club RC Lens

Le RC Lens est connu, et reconnu, en grande partie grâce à ses supporters, tous unis derrière un même blason, et pourtant d’horizons très différents. Parmi eux, de nombreux supporters en situation de handicap. Certains d’entre eux se sont organisés en formant une association. Simon Parzybut, président d’Handifan Club RC Lens, nous présente son association et ses missions. Culture Sang & Or : Bonjour Simon, peux-tu te présenter à nos lecteurs ? Simon Parzybut : Tout d’abord, un grand merci pour ton contact et ta volonté d’en savoir plus sur notre association ! Je suis Simon Parzybut, j’ai 36 ans et je suis professeur de chant et chef de chœur, mais surtout supporter du RC Lens depuis ma plus tendre enfance. En fauteuil roulant (tétraplégique) depuis onze ans suite à un mauvais plongeon en piscine et une longue rééducation à Berck-sur-Mer, j’ai repris le cours de ma vie avec, forcément, un bon nombre d’aménagements. J’habite Reims et suis abonné à Lens, je fais donc tous les déplacements pour venir assister aux matchs à domicile mais aussi à l’extérieur dans la mesure du possible. Je suis à l’origine de la création de l’association Handifan Club RC Lens dont je suis le président. CSO : Tu as créé donc l’association Handifan Club RC Lens en 2016. D’où t’es venue l’idée ? SP : J’ai créé l’association en 2016 après une expérience en tant qu’observateur pour l’UEFA durant l’Euro de football à Lens. J’avais été frappé à l’époque par la différence entre l’organisation des matchs durant la compétition et notre retour à Bollaert ensuite pour les matchs du Racing, en Ligue 2 à l’époque. Évidemment, les moyens n’étaient pas les mêmes, mais nous étions vraiment en galère sur beaucoup d’aspects, et de simples aménagements me semblaient importants à mettre en place. Mais la question était : comment se faire entendre ? À l’époque, j’ai été aidé par la Fédération Française des Supporters de Football Handicapés (FFSFH), et notamment les membres de l’Handifan Club OM, pour me lancer dans cette aventure. Dans un premier temps, nous avons dû faire face au silence du club et à quelques réticences de personnes en situation de handicap qui ne comprenaient pas l’intérêt de notre existence. Au rachat du club par Joseph Oughourlian, les choses ont changé. Nous avons enfin pu être écoutés et mettre des choses en place progressivement. C’est depuis la remontée du club en Ligue 1 il y a trois ans que les projets sont devenus beaucoup plus concrets. Le club a même embauché un jeune en alternance ces dernières semaines dont la mission est de nous aider, ce qui montre leur volonté de faire bouger les choses. L’objectif est simple : aider toute personne en situation de handicap à vivre pleinement sa passion du RC Lens, et contribuer à l’amélioration des conditions d’accès et d’accueil au stade et en dehors. Aujourd’hui, nous sommes une centaine d’inscrits, mais évidemment beaucoup moins à être vraiment actifs. L’objectif est aussi de se structurer pour mieux se développer. « Montrer que venir voir un match n’est pas un parcours du combattant. » CSO : Vous êtes donc en lien étroit avec le club. Quelles ont été les dernières avancées ? SP : Nous avons en effet des relations privilégiées avec le club, qui a vu en nous le relai naturel pour toutes les problématiques liées aux personnes en situation de handicap. En effet, pour ceux qui ne sont pas concerné directement par le handicap, il est forcément compliqué d’en comprendre les subtilités et les réels besoins. Au niveau des avancées récentes, on pourra citer par exemple la création d’un parking spécialement dédié à notre accueil au plus près des différentes tribunes qui sont desservies par une rampe d’accès spécifique les soirs de matchs, ou encore une barrière de sécurité qui a été installée sur les plateformes accueillant les personnes en fauteuil roulant. Mais il y a aussi des avancées au niveau billetterie, avec désormais la possibilité de réserver nos places en ligne sans passer de coup de téléphone comme c’était le cas auparavant. Tout est fait pour simplifier le parcours du supporter en situation de handicap et montrer que venir voir un match n’est pas un parcours du combattant. CSO : Quelles améliorations restent à réaliser ? SP : Nous avons beaucoup d’axes d’améliorations possibles, avec encore des ajustements au niveau billetterie notamment. Nous voudrions par exemple réaliser une vidéo avec le club qui serait mise en ligne pour montrer le parcours type pas à pas d’un supporter handicapé depuis le parking jusqu’à sa place dans le stade. Pour quelqu’un qui vient pour la première fois, la foule peut empêcher de bien voir les accès aux diverses tribunes, on doit donc travailler sur la signalétique en dehors et à l’intérieur du stade. Avec le retour du club en coupe d’Europe cette année, nous devons aussi prendre en compte un nouveau facteur, à savoir l’accueil des supporters adverses en situation de handicap. L’espace visiteurs n’étant pas accessible, nous travaillons avec le club pour proposer des idées d’aménagement, car notre stade a tout de même quatre-vingt-dix ans, et la rénovation de 2016 n’a pas apporté toutes les solutions possibles. On souhaite aussi créer une équipe de bénévoles pour aider les gens qui viennent pour la première fois à profiter au mieux de leur match, mais aussi veiller à la sécurité et au bon déroulement des choses pendant les matchs car nous sommes malheureusement assez fréquemment victimes d’incivilités de la part d’autres supporters. Les sujets ne manquent pas, et je pense que nous avons du boulot pour un bon nombre d’années encore. « Faire de Lens un club pilote au niveau national dans l’accueil des supporters en situation de handicap .» CSO : Vous organisez aussi des déplacements à l’extérieur. Les parcages permettent-ils généralement d’accueillir des personnes en situation de handicap, et plus précisément des personnes en fauteuil ? À quelles difficultés êtes-vous confrontés lors des déplacements ? SP : C’est assez nouveau pour nous car évidemment, en Ligue 2, l’idée d’aller voir un match à l’extérieur était nettement moins intéressante. Et surtout, les conditions d’accès et d’accueil dans nos stades de Ligue

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