CULTURE SANG & OR

Antoine

Un mercato déjà réussi ?

Le RC Lens avance donc vers une nouvelle saison en Ligue 1. Sa seconde en fait. Quelque chose que l’environnement Sang et Or n’a pas vécu depuis la période 2009-2011, et le maintien acquis par les hommes de Jean-Guy Wallemme au terme d’une saison normalement difficile pour un promu. La saison suivante, le RC Lens n’avait alors pas su se renforcer suffisamment pour éviter le grand danger qui le guettait alors : la rechute. Aujourd’hui, le contexte est différent, et à bien des niveaux. La saison dernière, les hommes de Franck Haise ont brillé de mille feux, et ont longtemps tutoyé l’Europe, renversant par la même occasion de nombreux “gros poissons” de ce championnat ; le PSG, Rennes ou encore l’OM. Le shérif J.Oughourlian A la sortie du printemps, beaucoup prédisaient une véritable fuite des talents, un pillage en règle. Oui, Lens a (ou avait) encore cette image de club fragile dans beaucoup de rédactions nationales, et dans l’esprit de beaucoup de suiveurs du football. Mais la réalité semble être toute autre. Joseph Oughourlian, qui travaille sur une entrée en grande pompe dans l’environnement économique français, n’a pas pour habitude de se faire chahuter. Au contraire, c’est plutôt lui qui aime endosser le costume du trublion. JO c’est ce shérif qui fait en sorte que la diligence Sang et Or ne soit plus pillée. Oui, le RC Lens présente une certaine solidité financière, qui lui permet de se projeter. Et l’objectif est annoncé depuis de nombreux mois ; la continuité. Que ce soit dans le jeu, mais également dans la constitution de l’effectif. Les dirigeants ont un projet à moyen terme, ce qui nous chamboule dans nos habitudes Les rumeurs sortent chaque jour, et pourtant, la cellule de recrutement du RC Lens travaille avec la plus grande discrétion. Rares sont ceux qui peuvent se targuer d’avoir accès à la short-list dressée par Florent Ghisolfi. Et dans le contexte actuel, on ne peut que saluer l’arrivée du très convoité Christopher Wooh, arrivé libre de Nancy, qui vient remplacer numériquement Loïc Badé, plus grande vente de l’histoire du RC Lens. Ce départ, regretté par beaucoup, a permis au board d’avancer sur le mercato. Le meilleur mercato ? Conserver la colonne vertébrale Mais qu’est-ce qu’un (bon) mercato ? C’est une période de transfert qui peut être active, ou non. En fait, dans le cas précis du RC Lens version 2020-2022 (sur les deux exercices passés et à venir), la priorité semble avoir été mise sur la sécurisation d’une colonne vertébrale ayant plus que fait ses preuves, et qui de surcroît dispose d’une vraie marge de progression. Vient ensuite la phase de musculation des zones identifiées comme “plus fragiles”. Machado a rapidement été shortlisté par la cellule de recrutement afin de contrebalancer l’apport offensif de Jonathan Clauss sur le côté droit. L’alsacien sera par ailleurs mis en concurrence avec Frankowski, arrivé cette semaine en provenance de Chicago. Le polonais apportera sa polyvalence, étant capable d’évoluer à gauche comme dans l’axe, selon les dires du staff. Wesley Saïd, joueur de grand talent connu par le coach et ses deux adjoints, vient pour se relancer, sans pression. Lui qui avait été recruté pour un peu moins de 10M€ par le TFC il y a deux ans. Aux côtés de Wooh, évoqué plus haut, on retrouve l’international autrichien Kevin Danso, défenseur qui peut également jouer au milieu de terrain, et qui viendra renforcer un secteur défensif orphelin de Loïc Badé, en attendant de voir de quoi sera fait l’avenir de Facundo Medina. Mamadou Camara a rejoint le RC Lens en post-formation, et pourrait faire le nombre au milieu de terrain, en compagnie de Jonathan Varane. A la mi-août, alors que le RC Lens a déjà entamé son championnat, 13 des 16 joueurs les plus utilisés la saison passée sont encore au club, seuls Mauricio, Badé et les deux pistons remplaçants (Michelin et Traoré) ont été transférés. Dans l’ensemble, l’essentiel du groupe reste inchangé et les derniers matchs de préparation semblent attester d’une certaine montée en puissance. Bien évidemment, il n’est pas à exclure qu’un, ou plusieurs éléments, puissent encore être cédés d’ici la fermeture du marché des transferts, fin août. Mais la donnée “temps” est à notre avantage. Le fameux coup d’avance. Le RC Lens n’est pas vendeur, et sera donc en position de force pour obtenir des indemnités de mutation à la hauteur de ce qu’il attend. Sachant que chaque nouvel élément transféré sera très probablement remplacé. Anticipation, polyvalence et continuité semblent être les trois objectifs définis par le board avant la trêve estivale. De par sa cohérence, on peut penser que le mercato 2021/2022 est déjà une réussite. Ce sera désormais au sportif de le confirmer. Ecrit par Antoine

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L’histoire de la formation lensoise | Partie 4/4

Quatrième Partie : La Gaillette, centre d’excellence Fort de son titre de champion de France, le RC Lens entre dans une nouvelle ère. Le club dispute pour la première fois la Ligue des Champions, faisant belle figure face à certains ogres du football mondial. Le club atteint même ce qui peut être vu comme son apogée sportive, en disputant la demi-finale de la Coupe de l’UEFA lors de la saison 1999/2000. Le 10 octobre 2002, Gervais Martel inaugure le Centre Technique et Sportif de La Gaillette, en présence de Jean-François Lamour, Ministre des Sports, et Frédéric Thiriez, Président de la LFP. Cet investissement, conséquent à l’époque, a pour ambition de pérenniser le RC Lens sur la carte des grands clubs français en ce qui concerne la formation. Il offre également un cadre de travail de premier plan à l’équipe professionnelle. Les équipements, ainsi que les pelouses synthétiques ou encore le Dôme permettent aux joueurs de s’entraîner de manière optimale, et ce toute l’année. L’historique centre d’entraînement de Tassette laisse place au complexe ultra-moderne de la Gaillette. Le club change de dimension. Combinée à une politique sportive ambitieuse, et des résultats positifs entre 1998 et 2006, le RC Lens s’impose petit à petit comme un incontournable du football français. L’hebdomadaire France Football publie même une Une sans équivoque, présentant le RC Lens comme le potentiel “géant de demain”. Dans les faits, le RC Lens ne va pas tout de suite sortir des grands talents. La formation requiert de la patience, un travail méticuleux sur le long-terme et des compétences très précises sur beaucoup d’aspects. On ne s’improvise pas formateur. Et surtout qu’entre 2002 et 2008, le RC Lens va se reposer sur un mercato clinquant issu de l’extérieur. Symbole d’une forme d’emballement de la part des dirigeants de l’époque. Des grands espoirs du football français rejoignent tout de même le RC Lens en post-formation, comme Adama Coulibaly ou encore Alou Diarra. C’est Assou-Ekotto qui est véritablement le premier joueur issu de la Gaillette à réussir à s’imposer dans l’équipe première, avant de rapidement rejoindre l’Angleterre et Tottenham. Le latéral gauche, natif d’Arras, reviendra en France pour terminer sa carrière à Saint-Etienne puis à Metz. Jonathan Lacourt, considéré comme un tout grand espoir, excelle au poste de milieu relayeur. Il est lancé chez les pros lors la saison 2005/2006, et démontre rapidement toutes ses qualités au milieu de terrain. Il marque son premier but en professionnel contre le Varteks Varazdin, lors d’un match de Coupe Intertoto. Il sera par la suite transféré à Valenciennes, après un prêt à l’ESTAC. La suite de sa carrière sera minée par sa terrible blessure suite au terrible tacle de l’ancien lensois Kader Mangane, qui évoluait alors au Stade Rennais. Jonathan Lacourt a d’ailleurs participé à l’émission Culture Sang et Or, et a répondu à nos questions avec beaucoup de sincérité. Le cas de Mohamed Diamé est à part. Les médecins du RC Lens détectent des problèmes cardiaques chez le jeune franco-sénégalais, et décident de le laisser libre. Il rebondira à Leganes d’abord, puis au Rayo Vallecano, avant de poursuivre sa belle carrière en Premier League. Diamé compte également 31 sélections avec les Lions de la Teranga.  “La fuite des talents” En 2007, deux autres grands espoirs décident de quitter prématurément le RC Lens pour des raisons financières. C’est un coup dur pour le club, et sa politique de formation. Présentés comme les premiers très grands talents issus de La Gaillette, Adel Taarabt et Gaël Kakuta décident de rejoindre respectivement Tottenham et Chelsea. Le premier n’aura disputé que deux petits bouts de match avec l’équipe première lors de la saison 2007/2008. Le second a disputé son premier match à Bollaert lors de la saison 2020/2021. Le marocain enchaînera par la suite les clubs, Tottenham, les ambitieux Queens Park Rangers, puis posera ses valises à Milan, Fulham, au Genoa pour enfin de sédentariser au Benfica Lisbonne, club dans lequel il évolue toujours. Kakuta sera prêté par Chelsea, pendant six saisons (Fulham, Bolton, Dijon, Vitesse Arnhem, Lazio, Rayo Vallecano), avant de rejoindre le FC Séville, où il fera banquette, puis le club d’Hebei China Fortune. Il revient en Europe au Deportivo La Corogne et Amiens sous forme de prêt, avant de retourner dans le club de Vallecas, pour faire un énième retour à Amiens. Mais son véritable come-back se fera lors de l’été 2020, lorsqu’il revient chez lui, au RC Lens. Gaël Kakuta réalise une excellente saison pour son retour, rythmée par de nombreux coups d’éclats (11 buts, 5 passes décisives). En 2008, c’est au tour de Timothée Kolodziejczak de quitter prématurément La Gaillette. Le jeune latéral gauche, également promis à un bel avenir, cède aux sirènes lyonnaises et décide de rejoindre le club de Jean-Michel Aulas, alors ultra-dominant dans le football français. “Kolo” lancera véritablement sa carrière à l’OGC Nice, avant de rejoindre le FC Séville, avec qui il remporte les Ligues Europa 2015 et 2016. Il fait deux passages express au Borussia Monchengladbach, puis aux Tigres de Monterrey, avant d’être prêté deux saisons à l’AS Saint-Etienne, club avec lequel il signe définitivement lors de l’été 2020. Kolo a récemment démontré tout son attachement à son club formateur, ayant participé aux enchères concernant la vente d’un maillot de Jean-Guy Wallemme. C’est à la suite de la descente en L2 que le RC Lens revient à ses fondamentaux, à savoir la formation. Et c’est à partir de cette période que le vivier de La Gaillette commença véritablement à être exploité. L’une des figures du renouveau du RC Lens se nomme Kevin Monnet-Paquet. Faisant la paire avec Razak Boukari, débarqué de Châteauroux, il contribue grandement à la remontée en Ligue 1. Il est alors prêté au FC Lorient, également pensionnaire de L1, club qu’il rejoindra définitivement à la fin de la saison, alors que le RC Lens vit sa seconde descente en L2. Il est actuellement sans club, après avoir été laissé libre par l’AS Saint-Etienne. Serge Aurier joue son premier match avec l’équipe première un soir de décembre 2009.

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“Il va se responsabiliser au RC Lens”

Recrue assez anonyme, Valentino Lesieur n’en est pas moins international chez les U19 portugais. Le portier, grand par la taille, vient apporter de la concurrence au jeune Yannick Pandor, et devrait garder les cages de la N2 en alternance avec celui-ci. Originaire de Mont-Saint-Aignan, comme Franck Haise, et formé au FC Rouen, également ancien club de Franck Haise, il a rejoint le RC Lens il y a quelques semaines, après un essai jugé fructueux. Nous sommes allés converser avec un spécialiste de la formation nantaise. Salut « Formation Nantaise », est-ce que tu peux nous parler du parcours de Valentino Lesieur au FC Nantes ?« Pour être complet, je vais te parler de ses trois saisons chez nous. Valentino est arrivé au FC Nantes durant l’été 2018 avec l’étiquette de gardien très prometteur, et a immédiatement intégré le groupe U17 Nationaux. Pour sa première saison, il a alterné avec l’autre gardien surclassé en U17. Les deux enchaînaient 2 matchs à chaque fois. En parallèle, il a intégré la sélection portugaise. En fin de saison, il remporte le championnat U17 National avec la très prometteuse génération 2002. C’est d’ailleurs lui qui a joué les trois matchs de la phase finale. Pour sa deuxième saison, Valentino intègre le groupe U19. Il démarre la saison en jouant avec les U17, puis va remonter en U19 au moment de la blessure de l’habituel titulaire. Il va vite donner satisfaction, et jouera même les matchs de Gambardella, mais perdra de nouveau sa place suite au retour de blessure du gardien titulaire. La saison dernière, Valentino a été confirmé en doublure, et fin août 2020, c’est finalement le gardien des U17 qui viendra s’asseoir sur le banc de touche. Valentino sort un peu des plans des entraîneurs des équipes jeunes du FC Nantes, et ne sera plus convoqué. » Pourquoi est-il sorti du circuit de la formation nantaise ?« Je dirais que c’est un mélange entre une forte concurrence et un comportement qui manquait parfois de sérieux. Par exemple, c’est arrivé qu’il revienne à l’entraînement avec un léger surpoids. Il a fait quelques écarts. Et il est parti du club sans prévenir en février. » Quelles sont ses caractéristiques ?« Son jeu au pied est plutôt bon mais doit être encore amélioré. En revanche, il maîtrise parfaitement les sorties aériennes (ndlr : il mesure 1m95). » Valentino Lesieur est régulièrement convoqué avec les sélections jeunes du Portugal. C’est un marqueur pertinent ou pas ?« Oui, bien sûr. Valentino Lesieur reste à mes yeux un excellent gardien. Il était jusqu’à récemment le numéro 1 de sa sélection. Je pense que de changer de cadre et d’être au quotidien avec des joueurs plus âgés, plus matures, tout ça va lui faire beaucoup de bien. Il va se responsabiliser au RC Lens. » Un grand merci au twittos @FNantaise pour ses réponses. Retranscrit par Antoine

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“Machado, le meilleur latéral gauche colombien ?”

On connaissait la navette Air France entre Paris et Toulouse. Il y a désormais l’axe RC Lens – Toulouse FC en ce qui concerne les transferts. Deiver Machado, latéral gauche colombien de 27 ans évoluant au TFC la saison dernière, rejoint donc le RC Lens. Nous sommes partis poser quelques questions à Jean-Baptiste, fondateur du site LesViolets.com, référence dans la Ville Rose. Salut Jean-Baptiste, est-ce que tu peux nous expliquer le contexte de l’arrivée de Machado au TFC ?« Il est arrivé après une saison blanche en Belgique au KAA Gent. Avec la nouvelle direction, présidée par Comolli, tout le recrutement du TFC se fait sur de l’analyse data approfondie. Quand il est arrivé, Machado était relativement anonyme. Mais dès son premier match, il a su se montrer décisif en délivrant une passe décisive. » Comment décrirais-tu son profil ?« Deiver Machado est un piston gauche, qui a épousé le 3 5 2 de Garande avec perfection. Il n’a quasiment jamais été blessé cette saison, à l’exception de la fin de saison où il a manqué trois matchs à cause du Covid. D’ailleurs, à chaque fois qu’il était absent, le schéma tactique repassait à quatre joueurs derrière. Machado a de l’expérience, 3 sélections avec les Cafeteros, et les journalistes colombiens se demandent aujourd’hui s’il ne s’agit pas tout simplement du meilleur latéral gauche colombien. » Quel a été son rendement cette saison, et quel a été son apport dans les performances du TFC ?« Il s’agit tout simplement d’un des trois meilleurs joueurs de la saison côté TFC. Avec Brecht Dejaegere et Amine Adli. Il sait se montrer décisif offensivement, étant capable de délivrer des passes décisives (5) mais aussi de se procurer des occasions de buts (1 but). Défensivement, il offre moins de certitudes mais dans un schéma comme le 3 5 2 ou 3 4 3, son rendement en reste excellent. Les supporters toulousains sont très peinés de le voir partir aussi vite, même si tout le monde s’accorde sur le fait qu’il n’a rien à faire en L2. Le montant du transfert est par contre relativement “bas”. OK c’est la crise, mais je pense qu’on aurait pu le vendre entre 3 et 5M€. » Et l’homme ? Comment est-il dans un vestiaire ?« Il est parfait, vraiment. Il n’a jamais causé de problème, il a une excellente mentalité. Toujours le sourire et avec un état d’esprit irréprochable. » Un grand merci à Jean-Baptiste pour sa disponibilité. Retranscrit par Antoine

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“Wesley Saïd, c’est un joueur frisson”

Recrue surprise du RC Lens, Wesley Saïd a tout ce qui ressemble de près ou de loin à un pari intelligent. L’ancien attaquant du Dijon FCO arrive libre de Toulouse, où il aura vécu son premier accident de parcours. D’abord relégué en L2 avec les Pitchounes, Wesley s’est ensuite gravement blessé, et aura vécu une saison presque blanche la saison passée. Il rejoint le RC Lens avec l’objectif de se réathlétiser, avant de postuler à une place dans la rotation de l’attaque. On a échangé avec Le Dijon Show au sujet de cet attaquant pétri de qualités. Spoil : vous trouverez des traces de mauvais souvenirs ci-dessous. Salut Maxime, est-ce que tu peux nous parler du Wesley Saïd dijonnais ? Comment s’est passée son arrivée ? Est-ce qu’il a répondu aux attentes ?« Said arrive chez nous en 2015/2016. Il a fait sa première saison en pro en 2013/2014 avec Rennes avant de faire une belle saison en prêt à Laval en Ligue 2. Il arrive chez nous en prêt dans le courant de la saison 2015/2016. Il s’est très vite blessé et a été éloigné des terrains un petit bout de temps. Il joue une dizaine de matchs dont quelques tours de coupe. Il revient chez nous en transfert définitif lors de l’été 2017 avec un statut un peu plus ancré en tant que titulaire. Cette saison, on marche bien puisque on finit 11e de L1. Je me rappelle d’un super match de sa part face à Monaco. Sur la deuxième saison, il est encore plus exposé avec plus de temps de jeu (36 matchs). C’est la saison où on se casse un peu la gueule, avec l’arrivée d’Antoine Kombouaré qui remplace Olivier Dall’Oglio. L’arrivée d’AK lui a permis de se relancer car il n’était plus dans les petits papiers d’ODO. Il connaît alors un regain de confiance, et assure même les retours défensifs ! Et il finit par être décisif en barrages contre vous. » Quelles sont ses caractéristiques ?« C’est un joueur très polyvalent, il peut jouer partout sur le front de l’attaque. dans l’axe ou sur un côté. Je pense par exemple qu’il est plus polyvalent que Kalimuendo. Dans un système à trois attaquants sur un côté, ou bien servi par des ailiers. Il peut jouer 9 et demi, derrière un attaquant au profil “buteur”. Il est sublimé par le collectif. C’est un joueur frisson ! » Je me rappelle de son match à Bollaert, frappe énorme de 25 mètres qui avait climatisé Bollaert. Joueur extrêmement élégant, vif, technique, très bon dans les petits espaces, une bonne frappe de balle et prend plaisir à faire marquer ses coéquipiers. Je crois savoir que son départ de Dijon avait un peu fait parler…« Avant de rejoindre officiellement Toulouse, il avait accordé un interview à Goal en disant qu’il souhaitait voir plus haut. Cela nous avait interpellés d’entendre qu’il désirait absolument partir, en déclarant “je veux jouer autre chose que le maintien”. Finalement, la saison suivante, il descend avec son nouveau club, finissant même derrière nous. Dijon l’a un peu bloqué en demandant 8M€ pour son départ. Le président Delcourt, qui est assez joueur en négociation, n’a pas baissé la garde. Et puis est arrivée l’offre de Toulouse qui était en adéquation avec ce qu’attendait Delcourt. » Et sa proximité avec les supporters ? Comment tu le vois sous le maillot Sang et Or ?« C’est un joueur très proche des supporters, il discutait beaucoup avec nous. On était même en contact avec sa famille. On est resté en contact avec lui. J’attends de voir comment il va résister à la pression, à l’attente au RC Lens. A Rennes, c’était un jeune du centre de formation. A Toulouse, on ne peut pas dire qu’il y a des supporters méchants. Chez vous, vous allez devoir être patients car il revient d’une longue blessure, n’ayant quasiment pas joué à Toulouse la dernière. » Retranscrit par Antoine | Un grand merci au Dijon Show (@LeDijonShow) pour sa disponibilité

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“Mamadou Camara va beaucoup progresser au RC Lens”

Le RC Lens a accueilli il y a quelques jours Mamadou Camara, jeune sénégalais issu de la célèbre académie AS Dakar Sacré-Coeur. Et on ne peut pas dire que le jeune milieu de terrain ait manqué ses débuts, lui qui a inscrit le but égalisateur lors du match de reprise contre le Standard, ce mercredi après-midi. Nous sommes allés à la rencontre de Doudou, qui travaille au sein de l’AS Dakar Sacré-Coeur, et qui connaît forcément Mamadou Camara depuis de nombreuses années. Bonjour Doudou, est-ce que tu peux nous présenter l’Académie Sportive Dakar Sacré-Coeur ?L’AS Dakar Sacré-Coeur est un complexe sportif créé en 2005, et qui est actif sur trois secteurs : le football avec l’équipe pro et le centre de formation, le sport loisir avec une école de foot dans laquelle transitent près de 1000 enfants, mais également 8000 participants adultes. Enfin, il y a le club solidaire, qui permet au club de s’impliquer dans des projets RSE (responsabilité sociale et environnementale). » C’est clairement visible sur l’écusson, l’AS Dakar Sacré-Coeur est un partenaire de l’Olympique Lyonnais. Peux-tu nous en parler ?« Le partenariat avec l’OL est en vigueur depuis 2015. C’est stratégique de pouvoir avoir avec un partenaire de luxe comme l’OL, qui est un des clubs les plus prestigieux en Europe et qui a construit son succès notamment sur la qualité de sa formation. L’OL dispose d’une option pour recruter nos jeunes joueurs. Mais si dans un cas précis il n’y a pas de manifestation d’intérêt, il y a toujours la possibilité pour nous de discuter avec d’autres clubs. » Peux-tu nous parler spécifiquement de Mamadou Camara ?« C’est un milieu défensif qui peut jouer vers l’avant. C’est-à-dire, avec le foot moderne, les milieux défensifs peuvent devenir de temps à autres des milieux offensifs. Il a cette intelligence pour se projeter vers l’avant. Il est en plus très à l’aise balle au pied et a des aptitudes offensives qu’il peut exploiter. Je pense qu’au RC Lens, il va beaucoup progresser à tous les niveaux. » Peut-il devenir un joueur important du RC Lens et plus tard de la sélection sénégalaise selon toi ?« Pour l’avoir vu jouer depuis 3-4 ans depuis qu’il est gamin, je pense qu’il a les qualités pour s’imposer à Lens, peut-être pas cette saison mais à partir de la saison prochaine. Oui, je pense qu’il peut s’imposer et devenir un élément important de votre équipe. Il a tout pour devenir un des joueurs les plus techniques que connaîtra le Sénégal. Il sera également un élément majeur de la sélection sénégalaise. Même si avec le foot il y a beaucoup d’aspects qu’on ne maîtrise pas et qui nous empêchent de prédire quoi que ce soit, je pense qu’il deviendra un très très bon joueur. » Allez, question piège pour finir. Si tu devais le comparer à un joueur connu ?« C’est un mélange entre Riquelme et Pogba (rires) » Un immense merci à Doudou Djigo pour ses réponses. Et un non-moins immense merci à Mansour et Saikou qui ont permis de réaliser cette interview. Retranscrit par Antoine

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Le RC Lens se donne des ailes

On minimise souvent les efforts nécessaires à la réalisation d’une bonne saison. Au RC Lens, on veut croire que l’exceptionnel cru de la saison 2020/2021 ne sera pas un feu de paille. Parce qu’on aimerait tant revoir le club de notre cœur retrouver sa superbe d’antan, mais aussi parce que l’on désire plus que tout revivre des émotions depuis les tribunes de Bollaert. Après avoir écrit “le choix des hommes” l’été dernier, on se penche de manière plus prospective sur ce que l’on croit être le début d’un cycle vertueux. Parce que les intérêts individuels ne priment plus sur l’intérêt unique de l’institution Sang et Or. Parce que la gouvernance est forte, et que la vision est claire. Le RC Lens se donne des ailes. Le sportif Schéma de jeu Atalanta ? Animation Ajax ? Recrutement RB Leipzig ? Inspiration OL ? Le RC Lens semble bien s’inspirer de ce qui se fait de mieux dans le football français, voire européen. Le club avance sereinement depuis son retour en L1. Des choix osés qui se sont avérés payants cette saison. De l’audace, de l’ambition mais toujours avec beaucoup d’humilité. La nomination de Haise avait surpris le microcosme lensois. Les recrues tout autant. De l’inconnu à la certitude, voilà le voyage que nous a proposé le Racing cette saison. Bien sûr, rien n’est acquis, et dans cette volonté de se remettre en question, l’homme central de cette réussite sportive, Franck Haise, le rappelait en clôture de cette magnifique saison de remontée en L1. Comme pour préparer les psychologies de ses hommes sur ce qu’allait être la reprise. Le recrutement Le RC Lens sait travailler dans l’ombre avec efficacité. Fausse piste ou plan C, aucune info ne fuite. Ou très peu. Les adeptes de la rumeur sont frustrés par la maestria de Florent Ghisolfi. La cellule de recrutement se développe et on peut imaginer qu’elle n’est encore qu’à une étape intermédiaire, en développement. Le triptyque de la vision sportive du RC Lens repose sur : La Gaillette, la cantera lensoise qu’on n’a plus besoin de présenter, Le recrutement de jeunes en post-formation, pour combler les manques de cette dernière sur certains profils, à certains moments, Le recrutement de joueurs confirmés, voire expérimentés Les journalistes qui suivent le Racing, ou le football en général, ne cessent de répéter que “tout est sous contrôle”. Le RC Lens sera dur en affaire cet été, et a déjà anticipé, en réalisant un coup dès la fin du mois de mai. L’arrivée de Christopher Wooh est l’illustration qu’au RC Lens, on ne se contente plus de réagir. La communication Le renouveau de la comm’ était également attendu, même s’il fût tout à fait normal que le club ait préféré concentrer ses efforts sur le sportif pour son retour dans l’élite. Bien que les dérives soient nombreuses dans le football moderne, et les derniers mois nous l’ont bien rappelé, il ne faut pas tout rejeter. Au contraire, la communication et le marketing sont indispensables, et ces disciplines peuvent être appliquées avec intelligence dans un club comme le RC Lens. L’arrivée de Benjamin Parrot va permettre au RC Lens de se doter d’une véritable force de frappe dans un exercice sensible et à l’équilibre toujours fragile. Faire du buzz, c’est un métier. Mais son rôle ne devrait pas se cantonner aux RT et likes des différentes plateformes des réseaux sociaux. Il lui faudra comprendre les supporters dans leur pluralité, leurs attentes, ce qu’ils rejettent, pour mieux les inscrire dans le projet du club. On parle d’inclusion. Mais aussi de marketing. Pour développer le chiffre d’affaires du RC Lens, tout en respectant les éléments de l’identité Sang et Or qui font notre fierté. La pelouse On a souvent vanté le jeu pratiqué par le RC Lens. Forcément, qui dit ballon pense pelouse. Et cette dernière est forcément un facteur décisif, bien que rarement évoqué. La société idverde est donc venue poser un nouveau rectangle vert hybride dans le courant de l’été dernier, et ce dans un anonymat assez relatif. Quand la majorité des suiveurs du club se concentraient sur les coulisses, peu payaient attention aux travaux surfaciques mais terriblement importants que opérait le club pour sa pelouse. Résultat, une deuxième place au classement des pelouses de L1, pour une équipe qui a toujours cherché à envoyer du jeu. On appelle cela l’approche systémique, ou globale. Le RC Lens ne laisse définitivement plus de place au hasard. Le futur Il en va de soit que le RC Lens a désormais fait le plus dur. Retrouver sa place dans l’Élite du football français, avec un premier exercice réussi. On pense souvent que la seconde saison en L1 est plus difficile que la précédente. Haise a récemment balayé cette croyance, affirmant qu’il pensait tout le contraire, statistiques à l’appui. Mais le RC Lens devra tout de même confirmer, car on ne peut pas non plus ignorer que le club sera attendu la saison prochaine, et que l’effet de surprise, bien qu’il ait déjà été complètement effacé au cours du précédent exercice, sera à partir de la première journée de la prochaine saison, nul. L’attente des supporters et des médias le sera également. Mais en interne, le sportif et l’extra-sportif semblent à ce point “zen” qu’il est permis de croire que l’exceptionnalité des performances de la saison dernière pourrait (re)devenir cette enchanteresse normalité que le club avait su jadis nous proposer. Écrit par Antoine

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L’histoire de la formation lensoise | Partie 3/4

Troisième Partie : les années 1980, l’avènement de la génération titrée La troisième partie de notre grand voyage à travers la formation lensoise démarre au début des années 1980. Le RC Lens, qui vit sa première grande épopée lors de la saison 1977/1978, se prend les pieds dans le tapis lors de la saison et descend en seconde division. Mais ponctuellement cette fois, puisque la saison suivante, les Sang et Or terminent deuxième de la poule B de la deuxième division, pour retrouver l’Élite du football français suite au barrage remporté face au Paris FC. Lors de la saison 1979/1980, le Racing termine d’ailleurs à une très honorable 9e place. A partir du milieu des années 1980, on voit poindre ceux qui constitueront le noyau dur du groupe qui remportera le premier titre de l’histoire du RC Lens. Mais aussi d’autres joueurs d’immense talent. C’est aussi une période qui voit se confirmer une tendance forte ; les joueurs formés au RC Lens sont proportionnellement de moins en moins originaires de la Région. Mais commençons par Jean-Pierre Tempet, successeur d’André Lannoy dans les cages artésiennes. Originaire de Humbercourt dans la Somme, sa carrière Sang et Or se fera en deux temps. D’abord, entre 1972 et 1978, où il participe notamment à la campagne européenne qui vit le RC Lens étriller la Lazio. Suite au recrutement de Hédoire, il quitte le RC Lens pour Laval, alors en D1. Son excellente saison 1982-83 lui permet d’être sélectionné à cinq reprises dans l’équipe de France de Michel Hidalgo. Jean-Pierre Tempet fera l’intermède entre Ettori et Bats en Bleus, et reviendra au RC Lens pour une dernière saison (1983-1984), poussé une nouvelle fois vers la sortie par l’éclosion de Gaëtan Huard. Deux jeunes Sang et Or aux noms résonnants vont également faire leurs débuts au RC Lens lors de la saison 1980/1981 ; il s’agit de Marc Westerloppe et Georges Tournay. Le premier, natif d’Arras, est plus connu pour sa carrière de dirigeant que de footballeur. En effet, il ne joue que 5 matchs au RC Lens, avant de revenir au club en tant que responsable de la formation. Georges Tournay a joué 19 matchs en professionnel au RC Lens avant de partir pour Abbeville, puis Louhans-Cuiseaux. Adjoint historique du club dans les années 1990, il prend avec brio l’intérim d’un certain Rolland Courbis lors de la saison 2000/2001. A la fin des années 1970, un autre joueur au patronyme nouvellement célèbre en Artois se fait une place au soleil dans l’effectif de l’équipe première. Il s’agit de Jean-Pierre Badé, originaire de Saint-Louis (la Réunion), et qui dispute son premier match au RC Lens à 18 ans. Passé un an par le Red Star, il joue 135 matchs en Artois au poste de … défenseur central ! On en a rapidement parlé il y a quelques lignes ; Gaëtan Huard, talentueux gardien de but, prend définitivement son envol ainsi que la place de Jean-Pierre Tempet lors de la saison 1984 – 1985. Originaire de Montargis, il joue 193 matchs avant de partir pour l’OM en 1988, puis de poursuivre sa carrière aux Girondins de Bordeaux, club dans lequel il atteint son meilleur niveau, et qui lui permet de détenir le record d’invincibilité en D1 pendant de nombreuses saisons, battu par la suite par Jérémie Janot. Philippe Vercruysse est un autre grand talent que le RC Lens a formé. Ayant grandi à Saumur, dans le Maine-et-Loire, il débute avec le RC Lens à 18 ans, jusqu’à son départ pour Bordeaux en 1986. Vercruysse, considéré alors comme un des milieux de terrain français les plus prometteurs, joue 249 matchs en Artois, pour 48 buts. Il compte également 12 sélections en Equipe de France, dont 6 durant sa période lensoise. Vercruysse aura fait en tout trois passages au RC Lens. Le RC Lens a toujours été perçu comme un club populaire et familial. Et la plus belle illustration nous vient de l’héritage laissé par la famille Oudjani.  Après le père, Ahmed Oudjani, voici le fils, Chérif Oudjani. Né à Lens, il reprend le flambeau du père en marquant lui aussi le club de son empreinte (112 matchs, 41 buts). Il est également l’oncle de Adam Oudjani, actuellement au centre de formation, et à qui on souhaite une carrière du même acabit. Au tournant des années 1990, le RC Lens se signale par des performances plus que prometteuses dans ses équipes de jeunes. Ainsi, la promotion 1991-1992 remporte sa troisième Coupe Gambardella après celles de 1957 et 1958. La saison suivante, les jeunes Sang et Or sont défaits par l’AJ Auxerre, qui détient encore aujourd’hui le record de victoires dans la compétition (7). Sur le front de l’attaque, on retrouve un certain Robert Malm. Le dunkerquois, buteur en finale contre l’Olympique Lyonnais, déclarait récemment dans notre émission qu’il avait un vrai goût d’inachevé avec le RC Lens, lui qui n’aura joué que 5 matchs avec son club formateur. Robert Malm bourlingue ensuite à travers la France, jouant dans 14 clubs dont Lorient et Toulouse. Il est aujourd’hui le consultant star du Multiplex L2 sur Beinsport. La légende du RC Lens. En lettres capitales. Le joueur qui est immédiatement associé au RC Lens. Eric Sikora, c’est un peu la synthèse de tout ce qui a été écrit dans cette. A savoir, l’origine polonaise, symbole indélébile du passé minier du bassin minier. La fidélité absolue, qui plus est dans un contexte de football moderne où les transferts sont devenus le quotidien des joueurs, surtout depuis l’arrêt Bosman. Comme on l’a vu dans le premier épisode, Eric Sikora est le second de la famille à être formé au RC Lens. Mais le latéral droit prolonge l’aventure jusqu’au bout, jouant 590 matchs au RC Lens entre 1985 et 2004, et remportant les deux seuls titres nationaux du club ; à savoir le titre de 1998 et la Coupe de la Ligue 1999, contre le FC Metz, et en prenant part aux belles épopées européennes de l’époque moderne du club. Eric Sikora prend ensuite les rênes des U19, puis

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“Smicer, le Lucky Man”

Vladimir Smicer. Un nom qui fait vibrer encore aujourd’hui frémir chaque supporter lensois. Une légende intergénérationnelle. Vladi, c’est l’un des plus beaux joueurs de l’histoire récente du RC Lens. Un joueur qui a toujours fait l’unanimité. Un homme à qui on s’identifie, on s’attache. Qu’on aime. Il n’y a qu’à voir et revoir la vidéo de sa sortie contre le Toulouse FC, pour sa dernière apparition sous la tunique Sang et Or. Bollaert l’ovationne, et Smicer, plein de modestie et de respect, s’en va offrir son maillot à son entraîneur d’alors, Daniel Leclercq. Deux légendes Sang et Or qui témoignent d’un respect mutuel. Les poils. Les larmes même. Pour rendre hommage à Vladimir Smicer, Culture Sang et Or va se parer des couleurs rouge et blanche pour vous raconter l’histoire de ce club légendaire qu’est le Slavia Prague. Tu aimes le football, l’histoire et la guerre froide ? Alors cette longue plongée praguoise est faite pour toi. Cela fait maintenant quelques semaines que l’on est sur les traces de Libor. Aujourd’hui dirigeant du Odbor přátel Slavia, groupe de supporters historique qui dans les années 1960 sauva le club de la disparition, Libor a accepté de répondre à nos questions Des réponses passionnantes. Pojďme* ! Salut Libor, merci d’avoir accepté de répondre à nos questions. Comment tu vas ? Peux-tu te présenter à notre communauté ?« Salut Antoine, merci à toi ! Je suis un supporter du Slavia depuis toujours. J’ai aujourd’hui la quarantaine, ayant grandi à côté du stade dans lequel jouait le Slavia dans les années 1990. Vladimir Smicer, puisque c’est lui qui nous unit, était mon premier héros d’enfance. J’ai le Slavia dans le sang et c’est un héritage familial. Mon grand-père était déjà un grand supporter. D’ailleurs, la seule chose positive du Covid c’est qu’aujourd’hui je peux mater les matchs du Slavia avec lui à la télévision, tant qu’il est encore là (il a 91 ans). Il avait pour habitude de m’emmener au stade, dans les vieilles tribunes en bois du Stade Eden. » Le Slavia semble cartonner depuis quelques saisons !« Oui, et j’en profite chaque jour. Nous pensons tous que le Slavia le mérite, après tous les échecs et les problèmes internes qu’on a connus par le passé. Personne ne peut prédire le futur. Nos propriétaires actuels et dirigeants peuvent partir aussi rapidement qu’ils sont venus. Il n’y a pas de raison qui semble à mes yeux justifier qu’une entreprise comme Citic (ndlr : entreprise d’état chinoise) possède et fasse tourner un club de football. Quand ils partiront, un nouveau chapitre s’ouvrira. Sûrement très aventureux. En tant que fan du Slavia, je peux te garantir qu’on est habitué aux “ups and downs” comme personne ici (rires). » Est-ce que tu peux nous parler de Sinobo, qui est le nom du stade du Slavia ? Tu en as touché quelques mots juste avant. Quelles sont les relations du Slavia avec la Chine ?« Sinobo est une société chinoise qui était sur le point de prendre 50% des parts du Slavia, mais ça ne s’est finalement pas fait. Le Citic Group, entreprise d’état, chinoise également, possède aujourd’hui 99% du Slavia. Pour faire simple, le PCC (ndlr : parti communiste chinois) a acheté notre club. Le fait est que l’argent chinois a sauvé le Slavia de la banqueroute en 2015. On était dans un énorme merdier à l’époque, les actionnaires changeaient constamment, des gens peu recommandables étaient à la tête du club. Le Slavia était en difficulté depuis la construction du nouveau stade en 2008. Tous les problèmes ont été résolus avec l’arrivée d’investissements massifs de Chine. Ils ont soulagé le club en profondeur, acheté le stade et consolidé les assets. » « De par leur implication et l’argent investi dans le sportif, le club est revenu en haut du classement. C’est vrai. Le mec qui a amené les chinois au Slavia est un ancien homme politique socialiste tchèque, grand fan du club. L’objectif des propriétaires n’était pas clair. Il y a certainement un objectif de soft power en République Tchèque, et le club leur sert de levier de communication. L’un dans l’autre, le Slavia est bien géré en ce moment, et ils ont seulement besoin de contribuer à 10% du budget à la fin de chaque saison. Ce qui est dérisoire pour une entreprise d’état chinoise. En cette saison de Covid, le budget du Slavia Praha est d’environ 35M€. C’est un sujet très sensible autour de notre club, car historiquement les fans du Slavia n’aiment pas les communistes. Ces derniers ont fait beaucoup de mal au club. Peut-être que c’est leur façon (ndlr : au Parti Communiste Chinois) de “rembourser leur dette” (rires). » Quelles sont les origines du Slavia ?« L’histoire est riche et assez unique. Je vais essayer de condenser tout ça le plus possible parce qu’il y a tellement d’éléments à prendre en compte… Le club n’a pas été fondé comme un club d’un seul sport comme c’était le cas pour d’autres à l’époque. Le club de football était une branche d’une plus vaste société culturelle et politique appelée Slavia, qui rassemblait des étudiants tchèques et slaves. Le but de l’opération était d’apporter l’éducation aux étudiants tchèques au lycée et à l’université, les encourager à étudier en les supportant, et en faisant ce que l’on appelle aujourd’hui du “networking” (réseautage). L’objectif politique de cette société était de créer une nation tchèque indépendante de la monarchie austro-hongroise. Cette société a été d’abord créée en 1848, année de grandes révoltes. Les autorités austro-hongroises ont immédiatement dissous le Slavia après avoir maté le soulèvement. La situation s’est répétée en 1869 et le Slavia est devenu une organisation interdite en 1895. Pendant son existence, la société Slavia a rassemblé énormément d’œuvres littéraires et culturelles tchèques. » Et quid de l’arrivée du sport dans la société Slavia ?« Oui, ça c’était l’histoire, maintenant passons au sportif. Le sport est devenu populaire parmi la jeunesse tchèque autour des années 1880. Les premiers clubs sportifs qui émergent à Prague étaient des clubs d’aviron, et étaient allemands. Un tiers de la population qui vivait dans la République Tchèque d’alors était allemande, communauté présente dans

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L’histoire de la formation lensoise | Partie 2/4

Deuxième Partie : les années Trannin – le premier âge d’or de la formation lensoise Durant la décennie 1950, le RC Lens flirte avec la gloire. Finissant à deux reprises à la deuxième place du championnat de première division (1957, 1958), l’effectif Sang et Or est emmené par de nombreux joueurs issus de la formation. Le directeur sportif de l’époque, Henri Trannin, est la pierre angulaire de cette période faste. Subitement décédé en 1974, il donnera son nom à la tribune “ouest” du Stade Bollaert à partir de 1976. Henri Trannin peut véritablement être considéré comme l’un des pères fondateurs de la formation lensoise, même si ce dernier n’hésite pas à recruter des joueurs étrangers dès 1952, quand signent les brésiliens Severo et Martins. La période que nous allons couvrir dans cette deuxième partie peut être vue comme la première époque dorée de l’histoire du football Sang et Or. Et les performances sportives ont été rendues possibles grâce à un vivier extrêmement riche de joueurs issus du bassin minier. L’un des plus emblématiques, et dont nous souhaitons une nouvelle fois saluer la mémoire, est le gardien de but Arnold Sowinski. Originaire de Liévin, il prend la suite de Duffuler et joue 126 matchs pour le club. Outre ses deux places de vice-champion de France, le portier remporte la Coupe Drago en 1959, considérée comme l’ancêtre de la Coupe de la Ligue. Il entraînera par la suite le RC Lens à trois reprises, remportant notamment le championnat de deuxième division en 1973, perdant la finale de la Coupe de France 1975 contre l’ASSE (avec le fameux retourné acrobatique de Jean-Michel Larqué) et finissant une nouvelle fois vice-champion de France en 1977. Théodore Szkudlapski, dit Théo, est considéré comme l’un des meilleurs techniciens jouant en France à cette période. Originaire d’Avion, ce fils de mineur, qui descendit lui-même au fond jusqu’à ses quinze ans, rejoint le RC Lens en 1953 et s’impose très rapidement par sa grande technicité, qui compense sa relative lenteur. Théo rejoint ensuite le Stade Rennais et connaîtra la gloire à l’AS Monaco, remportant deux titres de champion de France en formant le “carré magique” avec Henri Biancheri et Michel Hidalgo. Boudé par le sélectionneur national de l’époque, il ne compte que deux sélections en Equipe de France, alors que beaucoup espéraient à l’époque le voir évoluer aux côtés de Raymond Kopa. En défense, sévit l’éternel Bernard Placzek. Natif de Libercourt, il débute au RC Lens en 1957 à l’âge de 21 ans, et joua 473 matchs pour le RC Lens. Seul Eric Sikora le dépassera près d’un demi-siècle plus tard. Aux côtés de Bernard Placzek évolue un autre grand nom du football français, Robert Budzynski. Natif de Calonne-Ricouart, comme un certain Maryan Wisniewski, il évolue au Racing entre 1958 et 1963, jouant 134 matchs, avant de partir pour le FC Nantes, où il jouera jusqu’en 1969, connaissant 11 capes en Bleus, toutes honorées lors de son époque “Canari”. Il deviendra un dirigeant majeur de l’histoire de La Maison Jaune. Le joueur offensif majeur de cette décennie 1950 est lui aussi d’origine polonaise. Il s’agit de Maryan Wisniewski, natif de Calonne-Ricouart et qui brillera sur l’aile droite de l’attaque lensoise pendant près de dix saisons. Il remporte la Coupe Gambardella avec les jeunes du RC Lens contre l’ASSE en 1958. Wisniewski aura marqué 105 buts en 304 matchs et comptera 33 sélections en équipe de France, pour 12 buts. Toutes ses sélections se sont jouées alors qu’il évoluait au RC Lens. Avec l’Équipe de France, Wisniewski remporte la médaille de bronze lors de la Coupe du Monde 1958, jouée en Suède. Lors de cette Coupe du Monde, il emmène l’attaque des Bleus en compagnie de Raymond Kopa, originaire de Noeux-les-Mines et considéré comme le plus grand acte manqué de l’histoire de la formation lensoise, et Just Fontaine. Deuxième meilleur buteur de l’histoire du club, il est encore aujourd’hui considéré comme un des plus grands joueurs de l’histoire du RC Lens. En attaque, c’est Michel Stievenard, lui aussi natif du bassin minier (Waziers), qui sévit. Il débute sous les couleurs du RC Lens à l’âge de 17 ans, et disputera 172 matchs entre 1954 et 1961, pour 43 buts inscrits. Stievenard connaîtra lui aussi les joies de la sélection, avec ses 2 sélections honorées pendant l’Euro 1960. Il rejoint le Angers SCO en 1961. Jean Deloffre arrive au RC Lens d’Abbeville en 1958. Il est âgé de 19 ans. Le milieu de terrain dispute 158 matchs (58 buts) avec les Sang et Or et, surtout, connaîtra lui aussi la joie d’avoir été sélectionné en Equipe de France. En 1963, un autre Abbevillois en la personne de Daniel Hédé rejoint le RC Lens pour y jouer 201 matchs. Un des plus grands joueurs de l’histoire du RC Lens, que l’on peut aujourd’hui considérer comme post-formé au RC Lens, si on suit une grille de lecture moderne, est celui qui détient encore aujourd’hui le record de buts inscrits au RC Lens avec Maryan Wisniewski. Il s’agit de Ahmed Oudjani, qui inscrit au total 118 buts pour le RC Lens. Oudjani découvre le football professionnel au RC Lens en 1958, après avoir passé une saison en CFA sous les couleurs de l’US Vendôme. Avec les Sang et Or, l’international algérien (5 sélections, 1 but) remporte trois fois la Coupe Drago en 1959, 1960 et 1965, et finit meilleur buteur du championnat de France 1964 avec 30 buts. Lors de la finale de la Coupe Drago 1959, alors que Lens et Toulon sont à égalité 2 à 2, Ahmed Oudjani se fait une entorse au genou. L’algérien refuse de sortir et retourne sur le terrain, pour s’en aller marquer le troisième but qui donnera la victoire finale au RC Lens. Après le coup de sifflet final, il s’évanouira sur le brancard le sortant du terrain. Le vivier lensois est riche. Quand Wisniewski quitte le RC Lens pour rejoindre la Sampdoria de Gênes, un autre franco-polonais émerge et reprend le flambeau. Il s’agit de Georges

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