CULTURE SANG & OR

Vert, couleur de l’espoir ?

Après une prestation insipide en déplacement, Lens a repris sa marche en avant en battant l’AS Saint-Etienne un but à zéro. Les hommes de Will Still ne sont pas flamboyants mais continuent de prendre des points. Est-ce suffisant pour espérer une place européenne ?

Des visages tournés vers l’avenir, quel qu’il soit.
« arrêtons de parler d’Europe »

Au terme de la terrible défaite (3-4) face au Havre il y a un mois, Will Still et Florian Sotoca ne voulaient plus qu’on leur parle de course à l’Europe. Leurs déclarations étaient teintées de pessimisme après un revers difficile à encaisser ou même comprendre. Mais ces prises de paroles faisaient aussi écho aux défaites précédentes face à Nice, Strasbourg puis Nantes. Systématiquement avec des contenus faméliques. De plus, cette mauvaise série a fait suite à un mercato où le Racing s’est considérablement affaibli. A-t-on déjà vu une équipe enchaîner les bons résultats après avoir perdu ses quatre meilleurs joueurs au mercato d’hiver ? Connaît-on même un exemple de collectif qui se dépouille de la sorte en plein milieu de la saison ?

Photo RC Lens

Nous connaissons ce discours par cœur, mais, à l’exception de Brest, Lens ne boxe pas dans la même catégorie que les clubs classés devant lui. Les moyens et par conséquent les effectifs des sept premiers du championnat sont nettement plus étoffés que celui à disposition de Will Still. Enfin, les projets de jeu des huit premiers sont nettement plus aboutis, plus avancés que celui de notre Racing. Entre un système qui a tardé à se fixer, les mouvements au mercato et les blessures, le staff lensois n’a cessé de changer les hommes et les animations.

Cette instabilité est illustrée par le nombre de joueurs qui passent de la lumière au placard et inversement au cour de la saison. Combien peut-on en citer ? Allez, on vous donne à la volée : Jonathan Gradit, Nampalys Mendy, Angelo Fulgini, Anass Zaroury, M’Bala Nzola, Ruben Aguilar, Goduine Koyalipou…

Alors peut-être

Et pourtant ! Quelques lignes de force semblent se dégager de la séquence qui a démarré à Marseille. Parmi les derniers changements opérés par le clan Still, nous avons eu la stabilisation d’une défense à trois dirigée par Juma Bah. Le bilan est limpide : trois matchs, trois victoires et trois clean sheets. Malgré sa jeunesse et le peu de minutes disputées sous ce maillot, le Sierra-Léonais inspire à son entraîneur et à ses coéquipiers une confiance qui rejaillit peut-être sur le moral des autres.

Juma Bah, l’espoir motif d’espoir

Neil El Aynaoui semble enfin remis de sa blessure et enchaîne les prestations de patron au milieu de terrain. Les pistons Ruben Aguilar et Deiver Machado répètent les bons matchs et se montrent régulièrement décisifs. Les Sang et Or sont redevenus hermétiques derrière, à l’exception d’un but casquette encaissé à Villeneuve-d’Ascq.

Devant, certaines équipes connaissent des trous d’air (Marseille) ou se montre irrégulières (Lille, Nice). Résultat : à six journées de la fin, Lens pointe à cinq points de places européennes. Après sa victoire hier, les Sang et Or auront l’occasion d’enchaîner vendredi face au Stade de Reims. Au même moment, Nice se déplacera à la Meinau pour y affronter l’équipe la plus en forme du moment. L’écart entre les deux équipes pourrait alors être réduit à deux points. Alors peut-être…

Non, ce Lens ne fait pas rêver. Il ne maîtrise que partiellement les événements, et se montre encore trop souvent maladroit à la finition. Mais, depuis qu’on ne lui parle plus d’Europe, Lens est solide et Lens gagne. Le Strasbourg « joga bonito » décrit comme flamboyant par les médias était venu s’imposer au terme d’un match bien terne en février à Bollaert-Delelis. Depuis, les Alsaciens ne cessent de gagner et de surfer sur une réussite presque insolente, jusqu’à devenir prétendants à la Ligue des Champions. Le contenu de leur très difficile victoire à Reims hier était pourtant bien loin des standards européens…

Ce n’est plus l’heure de faire la fine bouche. Contre Saint-Étienne, qui avait l’occasion de prendre l’avantage juste avant la pause puis de mettre fin aux débats en se regroupant derrière, l’efficacité a parlé. Sans pression puisque plus personne n’attend le RC Lens en haut du tableau, sans garanties non plus car les dernières victoires ont été obtenues sur le fil du rasoir, voyons où ces prochaines journées nous mènent.

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