Un goût d’inachevé
Au matin de ce lundi 10 octobre, chaque supporter Sang et Or est traversé par plusieurs sensations : le froid de ce matin d’automne qui pique au réveil, l’angoisse de trouver une station essence ouverte et une gueule de bois post défaite dans un derby.
Néanmoins pour ce dernier point, le mal de tête est relatif. A l’image de la 2ème mi-temps de nos joueurs, jamais nous n’avons eu la sensation d’être entré en mode Derby. Habituellement, nous nous réveillons pendant les jours précédant la rencontre avec une boule dans le ventre, un mélange d’appréhension et d’impatience. La semaine lensoise fut parasitée par le psychodrame Florent Ghisolfi. Voir la conférence de presse d’avant derby être centrée sur le jeu de chaises musicales à la direction sportive est inconcevable. Dès notre plus jeune âge, on nous apprend à manger Derby, à dormir Derby. Cette imprégnation a été absente toute cette semaine. Tant est si bien que cette défaite apparaît presque comme anecdotique, comme un feu d’artifice annulé à cause de l’orage.
Une défaite salutaire ?
La réussite d’un club passe par une vision et un projet à long terme et de la stabilité. Des notions qui viennent souvent se fracasser contre le mur des émotions avec la première d’entre elles quand on parle du Racing : La Passion. La passion nous désinhibe, nous brouille l’esprit et est l’amie du court termiste. D’autant plus à l’ère de twitter et de sa versatilité. Il est d’usage de brûler nos idoles, et de jeter l’opprobre sur ceux que nous avons encensés. Après avoir vu fleurir des SotocaenEDF suite à son pénalty victorieux contre Lyon, la facilité est de lui lancer des tomates aujourd’hui. Il est alors salutaire de prendre de la hauteur. Oui perdre un match est frustrant, oui perdre dans une ville à 40km l’est encore plus. Mais à l’approche de la mi-octobre, le Racing est 4ème du championnat avec un budget inférieur à notre adversaire de la veille. Un match nul à Ajaccio était vu comme une contre-performance ? Parlons-en aux Marseillais défaits au Vélodrome contre les insulaires. Un nul à Delaune montrait les 1ers signes d’effritement du collectif sang et or ? Parlons-en aux superstars parisiennes.
Une nouvelle page à écrire
Les hommes de Franck Haise portaient sur leurs épaules le poids de la série des 17 matchs sans défaite. Inconsciemment, « cette charge » peut être lourde à porter, mettant une pression du résultat supplémentaire. Là où Franck Haise parle avant tout de contenu. Les lensois libérés de cette contrainte peuvent désormais être focus sur les attendus du coach : la qualité de jeu et l’intensité. Car dans sa classe légendaire, notre œnologue adoré parle de dignité dans la défaite. Le foot est fait de victoires et de défaites. Le tout est de savoir l’accepter pour gagner en maturité et en performance. Cette semaine qui commence est aussi celle d’une direction sportive enfin apaisée qui ne parasitera plus le rectangle vert. Le coup de force de la promotion de Grégory Thil est une preuve supplémentaire de la cohérence du projet sportif. Et de l’autorité d’Arnaud Pouille et Joseph Oughourlian. Le message est passé : Le club est solide, ne se laisse pas marcher sur les pieds et ne tend pas l’autre joue.
Ainsi, malgré une défaite amère dans le derby, hauts les cœurs, soyons confiants et vive le Racing Club de Lens.