Pour faire mieux que la saison passée, un numéro 9 efficace est attendu à la Gaillette. Abdallah Sima sera-t-il ce buteur ? Après une prestation convaincante des Sang et Or contre Lyon puis moins satisfaisante contre Le Havre, la nette victoire contre Brest n’a pas apaisé toutes les inquiétudes. À la direction du RC Lens de conclure en beauté ce mercato.

hommage émouvant
Le Sénégalais est arrivé à bon port et suscite déjà la sympathie. Dans un stade Bollaert qui se remplit peu à peu, notre nouveau numéro 19 salue ses supporters en longeant les tribunes. Il est acclamé comme notre potentiel tueur, notre finisseur, notre libérateur — celui grâce à qui les matchs basculent dans le bon sens, on l’espère. Face à Brest, nous avons dû faire sans lui. Et cela a bien fonctionné : trois buts inscrits, tous en seconde période. Vent de fraîcheur qui place le RC Lens dans le wagon des équipes qui ont plutôt réussi leur début de championnat.
En cet avant-match, on a ressenti l’absence de l’un des nôtres, un membre passionné de la famille du RC Lens : Roger Rudynski. Toutes les pensées des membres de Culture Sang et Or se tournent vers ses proches. Un homme qui a littéralement donné sa voix à notre club pendant 23 ans. Son digne successeur, Sylvano, a su lui rendre hommage en reprenant son rituel pour chauffer Bollaert. L’appel à chaque tribune. Un hommage émouvant et des chants qui célèbrent M. Rudynski. Un amoureux du football qui a gagné notre respect unanime pour sa carrière de journaliste, commentateur et speaker, et surtout pour le personnage, que tous adoraient.
Des tribunes actives, des joueurs qui subissent
Le match débute. Le bruit du stade choque mes voisins et moi-même. Un bruit vraiment assourdissant qui hérisse nos poils, avec l’ambiance des grands soirs. Chaque petite occasion provoquent un brouhaha, les chants ne baissent pas d’intensité, avec une gestuelle respectée. Le premier chant annonce la couleur, comme aux plus beaux temps du Bollaert chauffé à blanc par la gouaille de Roger : « Ce soir on vous met le feu ». Très agréablement surpris par l’ambiance, n’oublions pas le match, qui démarre de manière plutôt équilibrée, sans occasions très chaudes. Mais il en suffit d’une pour les Brestois. Efficace, Mama Baldé tente de lancer la clim’, sans trop de succès. Pour la petite anecdote, dans les tribunes on n’a pas compris tout de suite que Lens avait concédé un but.

toujours les mêmes problèmes…
Tout cela est quand même inquiétant. Après la défaite contre Lyon, enchaîner un deuxième revers consécutif ne serait pas très agréable. Les Sang et Or gardent leur lucidité : ce n’est que le milieu de la première période. Le temps est long, il y a la place.
C’est là que commence le mauvais gag, croit-on. Une succession d’occasions, avec des gestes ratés. Fofana qui ne cadre pas un face à face avec le gardien brestois. Nos démons se réveillent. Wesley Saïd claque une tête, détourné d’une magnifique claquette de Majecki. Des passes clés ratées, des duels perdus, des tirs contrés… Ça ne passe pas. Et on a l’impression que ça ne passera jamais. Les supporters, et peut-être les joueurs, ont tous en tête le manque d’efficacité criant depuis… un certain temps. Chaque occasion manquée est un poids de plus dans les têtes lensoises. Abdallah Sima sait ce qui l’attend. Une certaine pression pour convertir au moins une occasion, comme toutes celles que nous nous créons avant cette 55e minute.

Et puis un autre coup du sort, cette fois en notre faveur. Gardien exclu, après une sortie très hasardeuse, et penalty. Assez mal tiré, diront certains. Thauvin ouvre tout de même son compteur et délivre un stade qui n’attendait que ça. La scène de liesse ne s’arrête pas, 150 minutes de frustration libérées. Les joueurs poussent, les supporters encore plus, ça chante, ça saute, il faut gagner. À onze contre dix Brestois, c’est presque une obligation. Et comme le football ne s’arrête jamais d’écrire de belles histoires (même en cette période de transactions de joueurs, pas la plus humainement belle à voir), Morgan Guilavogui marque, et là, c’est la folie. On n’a plus envie de s’arrêter de chanter, tout le monde est heureux, plus personne n’a de problèmes, ce sont ces émotions que l’on aime tant. Les sourires ne nous quittent plus, tout le monde se prend dans les bras. Et le but de Thomasson scelle la victoire, Robin Risser court à toute allure vers la Trannin pour célébrer une victoire qui fait du bien au moral.
Pas tout à fait rassurant
Mais à froid ? Soyons-en conscients, il en a fallu beaucoup pour trouver le chemin des filets face à une défense tout sauf sereine, qui en avait pris cinq lors de ses deux premiers matchs. Le mercato se finit en début de soirée, et un renfort pourrait encore arriver en attaque. Les supporters seront tous à l’affût d’une ultime vidéo « Simpsons ».
Face à une formation qui vise clairement le maintien, le temps nécessaire pour prendre l’avantage n’est pas tout à fait rassurant. La prestation d’ensemble ne nous inquiète pas non plus. La recrue phare a marqué. Un autre joueur arrivé cet été avec beaucoup d’attentes placées en lui, Samson Baidoo, entré en jeu après la mi-temps, a livré un match très solide et prometteur.
Du point de vue du passionné, venu vivre un beau vendredi soir, ce scénario renversant dans un stade vraiment très bruyant a procuré les émotions et la folie furieuse que l’on recherche avec le football et notre club de cœur. Que manquait-il pour être heureux ? Laissons Jean-Louis Leca finir en beauté son recrutement, et attendons patiemment le prochain match après une trêve internationale qui s’annonce… passionnante ! (Non.) Car on veut voir ce que l’équipe de Pierre Sage a dans le ventre, avec un déplacement au Parc des Princes, et ensuite on veut un beau derby. Comme dirait Sylvano, surtout, n’oubliez pas, soyez fiers d’être Lensois !
