Louis Aubin Désiré Buisson, employé au gaz, et Marie Céline Pépin, accueillent dans leur vie le petit Richard Louis Buisson, né le 14 octobre 1895 à Levallois-Perret.
En 1914, à seulement 19 ans, il est mobilisé pour participer à la Grande Guerre. Durant ce conflit, le ministère de la guerre publie dans les journaux des demandes de poilus. En règle générale, les soldats réclament de la nourriture, des vêtements ou encore des objets du quotidien. Mais en 1916, Richard Buisson, devenu Caporal du 149e régiment d’infanterie, fait transmettre une demande étonnante dans le journal l’Auto-vélo. Il demande une paire de chaussures de football. À partir de ce jour, le football ne le quittera plus jamais.
Rentré de la guerre, Richard Buisson, décoré de la croix de guerre, se marie à Rosny-sous-Bois le 8 mai 1920 avec Petitimbert Yvonne, originaire de Blain (Loire-Atlantique). Ils sont domiciliés au 16 rue du verrier à Rosny-sous-Bois. De leur union naissent 3 enfants, Micheline en 1921, Josette en 1925 et Marie Odile en 1931. Richard et Yvonne prennent la décision de divorcer le 29 décembre 1931.
En 1928, à 33 ans seulement, il devient président de l’USR (Union Sportive Rosnéenne), un club multisport. En 1936, alors président de la commission de première division de la LPFA (la Ligue Parisienne de Football Association), il est honoré de la médaille d’argent de l’éducation physique.
Richard Buisson, entraîneur ?
Un concours de circonstances va propulser Richard sur le devant de la scène. À la fin de la saison 1937/1938, le RC Lens se maintient pour sa première année dans l’élite du football français, grâce notamment à la tactique de son entraîneur, Jack Galbraith. À cette époque, c’est encore la compagnie des mines qui dirige le club. Les dirigeants en place sont alors pour la plupart occupés sur deux fronts, la gestion des mines et la gestion de l’équipe de football.
C’est dans ces conditions que Louis Brossard, président du RC Lens, prend la décision de faire venir Richard Buisson, dirigeant de la Ligue de football de Paris, pour devenir directeur sportif du RC Lens. Un nouveau poste rémunéré alors unique en France. Le coach écossais Jack Galbraith, très rapidement en désaccord avec Richard, vit très mal la situation. À tel point qu’elle provoquera son départ quelques jours seulement après l’arrivée de Richard. Un tandem Buisson/François (capitaine de l’équipe) se met alors en place pour la gestion de l’équipe professionnelle. Heureusement, en novembre, l’arrivée d’Eissenhoffer, entraîneur hongrois venu de Marseille, clarifie la situation. La même année, Richard perd son frère Robert qui décède à l’âge de 37 ans.
Richard se remarie à Lens le 1er février 1940 avec Adolphine Marie Antoinette Laigle, employé de banque, originaire de Givenchy-en-Gohelle. Fait amusant, son témoin de mariage n’est autre que Vital Lerat, futur président du club de 1957 à 1959. Il devient, en 1940, président du district d’Artois, un des plus puissants de France. C’est lui qui réorganise les championnats régionaux amateurs.
En 1943, il devient également directeur sportif de l’équipe fédérale Lens-Artois créé sous le régime de Vichy. Le cumul du mandat de président de district et de directeur sportif posera question dans les instances du football. Grâce à lui, et à son insistance auprès de M. Bucher, directeur général des mines de Lens, l’équipe fédérale Lens-Artois, composée de beaucoup de joueurs du RC Lens, va pouvoir jouer au stade Bollaert. L’équipe fédérale Lens-Artois sera championne de France lors de la saison 1943-44.
En 1949, la coupe d’Artois, autrefois disputée avant-guerre, va revivre sous la présidence de M. Buisson. Le dernier vainqueur en date, le CS Avion, va enfin pouvoir remettre son titre en jeu.
Jusqu’en 1969, Richard Buisson occupe le poste de « vice-président de la commission statuts et règlements » de la Fédération Française de Football (FFF), témoignant ainsi de son engagement indéfectible envers le football.
Finalement, Richard Buisson s’éteint le 15 janvier 1975 à Lens. Celui qui a consacré sa vie au football en passant par la Ligue de football de Paris, le RC Lens, le district d’Artois et la FFF laisse derrière lui un héritage remarquable.
Sources :
- Archives du Pas-de-Calais
- Archives des Hauts-de-Seine
- Archives de Seine-Saint-Denis
- Insee
- Plaquette souvenir du cinquantenaire du Racing Club de Lens
- L’Auto-vélo – 29 novembre 1916 / 26 novembre 1936 / 3 novembre 1938 / 10 août 1943
- Les Sports du Nord – 14 août 1943
- Le Grand écho du Nord – 12 février 1940
- Fédération française de Football annuaire – 01 janvier 1928