CULTURE SANG & OR

Prémices et frustrations

Une semaine, deux matchs et deux visages de l’équipe de Pierre Sage. La deuxième mi-temps contre Wolverhampton et les quinze premières minutes contre l’AS Roma ont été convaincantes. Le reste a été poussif et frustrant. De quoi voir le verre à moitié plein ou à moitié vide. La saison donnera-t-elle raison aux optimistes ou aux pessimistes ?

Qui sur cette photo sera capable d’enflammer le Stade Bollaert ?
Photo RC Lens

Contre Wolverhampton, on a revu le Racing de Franck Haise qu’on adorait : un pressing haut, en bloc. Des pistons qui montent harceler les latéraux adverses jusqu’aux poteaux de corner. Et puis des pistons qui, quand le Racing a le ballon, débordent et délivrent une floppée d’occasions. Les centres de Pouilly ont provoqué un but – ils auraient pu en provoquer d’autres avec plus de réalisme. De l’autre côté, Machado montait apporter le surnombre et s’est offert un doublé contre les Anglais.

Ce qui nous plaît

Ça, c’est le Lens qui a fini deuxième de Ligue 1 : de l’intensité, des courses, du jeu avec les pistons, du surnombre offensif. Par moment cette semaine, le tout nouveau Racing de Pierre Sage a pu ressembler à celui de Franck Haise. Seulement, et c’est peut-être parce que ce ne sont que des matchs de préparation, ça n’est venu que par à-coup, jamais très longtemps.

Et puis – mais peut-être est-ce le cas de chaque pré-saison – l’on se met à rêver de voir des jeunes s’imposer. Ils sont nombreux à avoir joué pendant les matchs de préparation. Si le jeune gardien Jourdren devra attendre patiemment derrière Risser et Gurtner, il y a peut-être une place dès le début de saison dans la rotation pour d’autres jeunes. Antonio, Ganiou et Sagnan ont fait preuve d’une certaine solidité. Sylla a montré ses atouts pour réguler le jeu lensois. Bulatović pourrait avoir les qualités d’un box-to-box comme El-Aynaoui. Fofana pourrait bien être cet attaquant capable de créer le déséquilibre. Autant de jeunes qui promettent peut-être des jours meilleurs.

À l’inverse, pour Čelik (prononcez-le « Tché-lik » et vous ferez mieux que tous les commentateurs télés et radios) et Agbonifo, l’avant-saison semble plus compliquée.

Ce qui nous inquiète

De l’autre côté, il y a du grain à moudre pour les pessimistes et ils sont très nombreux sur les réseaux sociaux. Ces derniers pointeront des difficultés présentes depuis longtemps : un manque de réalisme offensif et défensif flagrant contre l’AS Roma. Des lacunes techniques chez les titulaires, les difficultés des joueurs offensifs à dribbler et à marquer.

L’effectif, sur le plan offensif, souffre encore des mêmes défauts que l’an dernier. Il est tout à la fois pléthorique sans que personne ne semble clairement s’élever au-dessus du lot. Une première hiérarchie s’impose avec les titularisations répétées de Satriano, Guilavogui et Saïd. Mais ces trois joueurs sont-ils nettement meilleurs que Fofana, Sotoca, Bermont, Labeau-Lascary, Agbonifo ou Fulgini ? A priori, non. La preuve en est avec la prestation de l’Uruguayen à la pointe de l’attaque lensoise contre l’AS Roma. Des mauvais choix, des tergiversations, une performance globale empruntée.

Le trio Parrot, Sage et Leca
Pour Parrot, Sage et Leca, le travail n’est pas fini
Photo RC Lens

La construction du secteur offensif est probablement le dernier chantier à mener pour Jean-Louis Leca. Pour la défense et le milieu, seuls de potentiels réajustements marginaux seront réalisés. Vendre quelques indésirables. Et peut-être aussi trouver des clubs de Ligue 2 pour aguerrir certains jeunes qui se verraient la route barrée.

Optimistes, pessimistes

Il semble évident, dans un contexte de restriction budgétaire, que le club ne peut recruter avant de s’être allégé de quelques salaires. Or les indésirables ont probablement des salaires qu’ils ne retrouveront pas ailleurs.

Pierre Sage a également annoncé ne pas vouloir avoir trop de joueurs à l’entraînement. Et personne ne souhaite voir s’installer un grand loft à Lens. C’est toujours mauvais pour l’image du club et ça n’aide probablement pas les ventes des joueurs qui y rentrent. Bref, ce chantier de l’attaque est lent et difficile.

Ainsi, le Racing nourrit les conversations des supporters. Les matchs de cet avant saison offrent tout autant aux pessimistes et aux optimistes de nombreux arguments. Car ce Racing est capable de tout. Il est capable de faire du terrain de Wolverhampton son jardin. Et il est capable de laisser l’AS Roma développer son jeu dans l’antre de Bollaert.

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