Regarder les Parisiens soulever le trophée ultime, celui que tout le monde convoite, de manière plus ou moins réaliste, nous donne envie de vivre la même chose avec notre club. La réalité de ce sport est ce qu’elle est. Qu’elle ne nous empêche pas de rêver.

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À Lens, remporter une Coupe d’Europe est un espoir confiné aux zones les plus imaginatives de nos cerveaux, celles qui façonnent les rêves, les fantasmes, qui entrent en action lors de soirées entre amis où l’on se demande ce qu’on ferait si Lens gagnait la reine des compétitions continentales de notre vivant. « Je saute de mon immeuble » (si on habite au premier), « je reprends mes études », « moi je me tatoue les paroles des Corons » : à chacun son pari à la con, pour finalement terminer à la place du con, la première non qualificative pour l’Europe.
La coupe de france, un rêve atteignable ?
Soulever la Coupe de France serait au moins aussi exceptionnel que de voir le PSG remporter la coupe aux grandes oreilles. En réalité, pour avoir vu Lens remporter un trophée, il faut avoir la chance d’être bardé déjà de quelques décennies d’existence. En tout cas, on parle d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître.
Imaginez un instant les confettis sang et or exploser dans le rond central du Stade de France, avec vingt-cinq Lensois sautillant avec un trophée dans les mains, et en fond de cette image, nos supporters célébrant enfin un titre. Enfin un titre, se disent ceux nés lors de ce siècle, qui en est vierge (pour l’instant). Un espoir qui se ravive chaque année, jusqu’au moment de perdre contre un club de National, de se faire remonter dans un match presque gagné, ou encore de prendre au tirage au sort le rouleau compresseur parisien dès le premier tour.
conserver une continuité pour mieux frapper
Mais avant de gagner un titre, pensons à nous maintenir, comme nous le répète Sébastien Dallet chaque lundi soir. Arrêtons de rêver et installons une continuité, pour peut-être, un jour, gagner à nouveau ce trophée si désiré.

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Cette continuité est manifeste depuis l’arrivée de Joseph Oughourlian, même si le départ de Will Still, Pierre Dréossi et Diego Lopez, à peine un an après leur arrivée, déstabilise légèrement le navire lensois. Dans cette tempête, le capitaine dresse bien sa voile et ramène du calme. À l’instar de Désiré Doué, Pierre Sage porte bien son nom. Son arrivée, si elle se concrétise, peut très bien fonctionner, apporter de la sérénité et, on l’espère, mettre un petit coup de boost à la formation, qui tourne au ralenti depuis quelques années. C’est un aspect qu’il a géré à la perfection à l’Olympique lyonnais. Car le chantier risque d’être compliqué à faire redémarrer, au Racing Club de Lens, sans équipe de U19 nationaux.
Pierre sage, une très bonne pioche
Réjouissons-nous qu’il soit le favori : comme l’année dernière après le départ de Franck Haise, quand on voit les entraîneurs sans contrat, trouver mieux comme coach semble compliqué. À moins d’imaginer que… fort de ses connexions britanniques, le président attire Jürgen Klopp. Mais bon, si Pierre Sage était aux commandes de l’effectif de Liverpool, n’aurait-il pas fait au moins aussi bien ? Il a le mérite d’avoir vite compris — encore une fois, si c’est bel et bien lui qui signe — que le stade Bollaert est plus attrayant qu’Anfield. Et quel que soit l’entraîneur, le projet de gagner cette première Coupe de France de notre histoire est bien plus excitant que d’ajouter une énième ligne à un palmarès d’habitués.
Trouver et recruter un technicien de ce calibre assez tôt doit permettre de construire la saison prochaine sereinement. Le nouvel arrivant a le temps de construire son effectif et son schéma de jeu sans pression dans les deux prochains mois. Confiance et patience, voilà la potion magique pour les supporters en attendant les premiers matchs. En attendant de savoir quel titre nous remporterons la saison prochaine, laissons le nouvel entraîneur sang et or profiter de notre relative stabilité dans l’élite du football français.
