« Un derby, ça se joue pas, ça se gagne et ça s’est vu au match aller ». @LepetitLillois, avec qui nous nous sommes entretenus pour l’occasion du derby au Décathlon Arena stade Pierre-Mauroy dimanche, l’analyse très bien. C’est un choc entre deux entités régionales qui se jouera dans les têtes.

Photo CSO
Souvenir, souvenir
Ce derby sera comme à l’accoutumée, un match à enjeux, « un match à déclic » . Que ce soit via le prisme du classement au championnat, de la tendance actuelle, et de la dite supériorité régionale, le match revêt des enjeux capitaux. Ajoutons à cela le souvenir du match aller à Bollaert-Delelis. Un drôle de scénario où nos favoris Lensois semblaient bien au dessus de son adversaire en première mi-temps, sans concrétiser, pour finalement se retrouver neutralisés puis punis en fin de rencontre. Punis sur un fait de jeu encore ubuesque, penalty transformé par le maître en la matière qui n’était présent que pour cela : Jonathan David. Pour le @LePetitLillois, le souvenir est forcément plus heureux.
« Les matchs à Bollaert sont toujours compliqués depuis le retour des Lensois en L1. Le match aller n’a pas dérogé à la règle où Lens était assez supérieur, notamment en première mi-temps. Après, nos Lillois sortaient fatigués d’un match de coupe d’Europe et ils ont su faire le dos rond pour être mieux en deuxième. À l’époque, c’était un peu le mal des Lensois de dominer pour finalement s’éteindre. Cela s’est avéré avec cette victoire de Lille qui a su inverser la tendance avec sur le papier une équipe meilleure, mentalement plus expérimentée, que celle de Lens. Et un derby, ça ne se joue pas, ça se gagne, ça s’est vu. » On ne peut que lui donner raison, où ce match s’était joué telle une partie d’échec et les Lillois ont été plus prompts à finir le match et leurs adversaires. Il en reste un sentiment d’injustice côté lensois et quelques polémiques liées au comportement outrancier de certains joueurs du LOSC. Tâchons de nous en servir comme carburant et non comme combustible mental. On ne connait que trop bien les légalistes hommes en noirs prompts à sanctionner durement les joueurs maitrisant mal leurs émotions sur un match tendu.
Les formes du moment, côté Sang et Or et Dogues, sont assez similaires, à savoir irrégulières. Lens sort comme on le sait trop bien, d’un début 2025 très mauvais, défaites « quatre à la suite » façon Julien Lepers, suivi d’une renaissance avec deux victoires de rang, avec mental et envie, à Marseille et contre Rennes. Lille « vit un contexte un peu particulier, avec des résultats irréguliers. Il y a bien le choc contre Monaco remporté avec maitrise. Mais on compte aussi des contre-performances, à Nantes notamment et les éliminations en coupes, de France et d’Europe. Pour la première, c’est la magie de la Coupe, avec le petit, outrageusement dominé qui plume le gros sur la fin, et la deuxième, en Ligue des Champions, certes plus logique, mais qui a sans doute fait plus mal à la tête. La trêve internationale arrive au bon pour remettre la tête à l’endroit. Enfin on l’espère toujours… »
Belote et Rebelote ?
Dans cette partie, les deux équipes ont sans doute des atouts joueurs dans leurs mains. Pour le racing, Neil El Aynaoui devient le valet providentiel alors que l’on voit pointer notre neuf Wesley Saïd, « joueur dont le Losc peut se méfier. Sans ses blessures, il s’agirait surement d’un très grand joueur », nous raconte @LePetitLillois en fin connaisseur du Racing. Côté lillois, « Hákon Arnar Haraldsson est le joueur du moment, avec un profil inédit, qui court partout, presse énormément, présent dans la construction et sait profiter des espaces devant lui. Il est l’un des meilleurs buteurs, en tout cas l’un des plus décisifs du championnat en 2025. Et clairement il a assez bien comblé le vide laissé par Edon Zhegrova. » Les Lillois ne pourront toujours pas récupérer le remuant Kosovar et devront également faire sans Alexsandro, pilier défensif avec qui Lille n’a jamais perdu. Deux joueurs clés en moins, on ne crachera pas dessus. Pour autant, Lille pourra toujours compter sur son roublard capitaine, expérimenté des derbys, Benjamin André qui « est le joueur qui a une maitrise de l’évènement avec un état d’esprit de gagnant. »
@LePetitLillois nous propose une analyse des clés du match. Selon lui, et l’aller lui donne sans doute raison, « l’état d’esprit est un élément central dans ce match si particulier qui se jouera au mental et à l’envie. Pour le LOSC, jouer à domicile est un plus, avec des joueurs qui vont sans doute se nourrir du contexte. » Lens aura sa carte à jouer, et notre interlocuteur, en plus de Wesley Saïd, de Machado, Sotoca et Gradit avec leur état d’esprit, « redoute la composition de Will Still qui peut créer une surprise tactiquement comme il le faisait avec Reims. » On se souviendra qu’au match aller les frères Still avaient tenté une nouveauté tactique qui avait bien malmené l’équipe lilloise en première temps.
L’état d’esprit sera déterminant.
Pour le prono, LePetitLillois nous prédit « un match tendu au début », où « l’intensité va s’installer. Ce sera un match accroché où tout va se décanter avec un 2 à 1 à la fin. »
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Merci à @LePetitLillois pour cet échange en toute cordialité.
