Will Still ne cache pas sa volonté d’installer un système avec deux défenseurs centraux et des ailiers. Pour autant, les deux dernières victoires se sont dessinées avec une défense à trois, grâce à des pistons décisifs. Le RC Lens est en pleine transition, mais vers quoi ?
Parole à la défense (à trois)
Lors de l’émission de lundi dernier, notre chroniqueur Guillaume affirmait sa volonté de voir le RC Lens reconduire son 3-5-2. Il estime qu’avec ce système, l’équipe a plus de repères et est plus conquérante. Mais aussi qu’il allait poser plus de problèmes au 4-2-3-1 angevin. Guigui avait tapé dans le mille ! De manière assez prévisible, au coup d’envoi, Will Still aligne face au SCO un 4-4-2, avec Florian Sotoca et Angelo Fulgini sur les côtés. La présence comme seul ailier de métier dans l’effectif actuel d’un Anass Zaroury assez décevant depuis des semaines n’a pas découragé le technicien artésien de mettre en place son système préférentiel. Résultat : une première mi-temps ennuyeuse, avec un Racing certes solide, mais trop imprécis pour se créer des occasions franches. Si les Sang et Or parviennent à se créer quelques situations, elles sont gâchées par la maladresse des offensifs.
Nous ne savons pas si c’est la blessure de Florian Sotoca ou le contenu insuffisant proposé par ses joueurs qui aura eu raison des préceptes du coach. Mais Deiver Machado est entré et Lens est repassé dans une défense composée de trois défenseurs centraux : Gradit, Sarr, Medina. Quatre minutes plus tard, le piston gauche colombien combine avec Facundo Medina qui centre pour la reprise victorieuse de Przemyslaw Frankowski ! Comme face au Havre, le passage à une formation avec des pistons qui occupent la largeur et débordent a eu un effet positif immédiat et indéniable.
Lost in transition
La suite de la seconde période donne encore un peu plus d’arguments favorables au système prisé par les prédécesseurs de Will Still. Lens reste imperméable et se montre nettement plus dangereux. Il aura fallu une grande maladresse de la part des attaquants lensois, M’bala Nzola en tête, pour empêcher le Racing de submerger les visiteurs.
La physionomie de ce match reflète parfaitement les doutes qui planent actuellement autour du RC Lens. Depuis la prise de fonction de la nouvelle direction sportive, il règne dans les bureaux de la Gaillette une forme d’ambiguïté. D’un côté, on souhaite donner à un entraineur conquérant les moyens de ses ambitions. Comprenez mettre à disposition du coach des joueurs performants dans un 4-4-2 ou un 4-3-3. D’un autre côté, Lens ne parvient pas à dégraisser et conserve des joueurs qui performaient dans l’ancien dispositif. Le staff tâtonne. Et il n’est pas aidé par la méforme d’Anass Zaroury et la blessure de Rémy Labeau-Lascary, des profils qui pourraient justifier le jeu avec des ailiers.
Y’a rien qui va mal
Mais comme on peut souvent l’entendre aux abords de Bollaert : « Y’a rien qui va mal ». Lens, 7e avec 30 points, est à deux longueurs seulement de la 5e place, occupée par le rival régional. Le Racing a encore empoché hier les trois points face à un mal classé. Angers ne joue pas dans le même championnat certes. Mais le promu restait tout de même sur une série de cinq victoires.
Chaque semaine ou presque on se le répète : il y a du déchet devant le but, sans lequel cette équipe pourrait viser plus haut, vu sa qualité défensive. Chaque semaine les coulisses s’agitent au rythme des rumeurs et des situations rocambolesques. Mais Lens continue de gagner des matchs. Cette saison de transition voit même la bande à Will Still dominer la majorité de ses matchs. L’entraîneur angevin témoignait hier en après-match de la puissance et la maitrise qu’avait dégagée son adversaire.
Car les contenus ne sont pas parfaits, loin de là. Le Racing se crée des occasions et gagne les matchs à sa portée. Les axes d’amélioration sont clairs : gagner face au top 7 et marquer plus de buts. Pour l’y aider, il peut tabler sur des retours de joueurs qui ont compté dans un passé récent, Wesley Saïd et Neil El Aynaoui. On peut aussi noter que la cellule de recrutement s’est affairée à recruter des profils offensifs différents, pour remédier à ce qui ne marche pas.
Difficile de savoir si le succès de cette équipe passera par un retour résolu au 3-5-2 ou par la mise en place de dispositifs à deux centraux plus chers à Will Still, avec l’apport éventuel de recrues ou le retour en forme d’hommes trop peu vus. Tout ce que l’on peut dire, c’est que pour le moment en 2025, Lens préfère les plans à trois.