La fin du mercato d’hiver s’est révélée déprimante pour le RC Lens. Depuis, les hommes de Will Still ont enchaîné trois défaites avec des contenus toujours plus décevants. La bonne nouvelle ? Le Racing affronte un adversaire qui va encore plus mal que lui : Le Havre.

La pire attaque du championnat
Le Havre, c’est 19 buts en 23 matchs, ce qui en fait la pire attaque du championnat. À la mi-saison, le collectif Coparena relevait déjà « les énormes difficultés des Havrais à marquer. » Buteur au match aller, André Ayew pourrait être considéré comme l’un des principaux dangers. Il est en effet le co-meilleur buteur de l’équipe, à égalité avec le milieu de terrain Abdoulaye Touré. Mais leur total de trois réalisations n’est pas bien reluisant. D’autant que l’attaquant n’est plus titulaire depuis quatre matchs.
Le club doyen s’attendait à lutter une nouvelle fois pour sa survie cette année. C’était déjà le cas la saison précédente. Le football d’aujourd’hui est avant tout dicté par une logique financière implacable. Et l’équipe normande a la bourse la plus maigre du championnat, ce qui se ressent sur le terrain.
Dans son podcast, Coparena explique que « la défense n’est pas catastrophique, mais aucun joueur offensif ne pèse, ce qui était déjà un problème l’an passé. » Au vu des statistiques, le board havrais n’est pas encore parvenu à résoudre ces maux. Pire encore, l’équipe a développé cette année une fâcheuse tendance à exploser en plein vol sur certaines rencontres. Défaite 5-1 à Marseille, 4-0 contre Lyon… la semaine passée encore, les Havrais se sont inclinés 4-1 face à Toulouse…
Lens est malade, mais à quel point ?
Mais l’équipe qui se dresse face au 17ème de Ligue 1 est malade. Le RC Lens sort d’un mercato d’hiver record, tant dans les profits dégagés que dans l’affaiblissement de son édifice. Les conséquences ont été immédiates : trois défaites d’affilée face à Nice, Strasbourg, puis Nantes dimanche dernier. Plus que les résultats, c’est la pauvreté des contenus et les attitudes de plus en plus désinvoltes qui inquiètent.
Le niveau des adversaires qui ont vaincu ce Racing malade est allé decrescendo. Pour autant, Lens n’a pas été en mesure de montrer davantage face à un Nice qui vise le top 5 qu’un Nantes situé en bas de tableau. Ces déceptions sportives sont aussi marquées par des cartons rouges systématiques, révélateurs de la nervosité et du manque de contrôle d’une bête blessée.

Ces suspensions ont aussi pour conséquence d’affaiblir chaque week-end le groupe à disposition de Will Still. On peut ajouter à cela les blessures, comme celle de Mathew Ryan face à Nice et Strasbourg, ou encore celle de Jeremy Agbonifo pour le match du jour, rare rayon de soleil de ces dernières semaines. Sans oublier un contexte général lié aux droits TV toujours plus pesant. Cet ensemble fait que le RC Lens se retrouve dans un climat (Steven Joseph) morose.
Un match aller accroché
En plus de la morosité, les droits TV sont d’ailleurs un autre sujet qui lie les deux adversaires du jour. Notre chroniqueur Guillaume est même allé jusqu’à les désigner dans l’émission de lundi comme étant « un club ami, car frondeur de la LFP. »
En effet, les présidents lensois et havrais, ainsi que leurs homologues nantais et lyonnais, sont des opposants déclarés à la catastrophique présidence actuelle de la LFP. Un sujet capital qui peut certes rendre fier les supporters de ces clubs. Mais qui ne doit pas faire oublier la réalité du terrain. Et sur le rectangle vert, on se souvient qu’un Racing moins affaibli qu’actuellement était allé s’imposer difficilement au Stade Océane (victoire 2-1). Depuis, Lens a perdu Przemysław Frankowski et Kevin Danso, quand Le Havre a recruté Ahmed Hassan.
L’international égyptien est d’ailleurs la raison de la mise au banc d’André Ayew. Peu de temps après son arrivée, il a contribué à la victoire du Havre chez le voisin lillois en ouvrant le score. Même si le club doyen n’a rien d’un ogre, Guillaume relevait tout de même « qu’ils ont empoché 11 de leurs 17 points à l’extérieur. De plus, ils restent sur 3 matchs sans défaite à l’extérieur. »
Vu le climat actuel, il n’en fallait pas plus pour que les supporters abordent fébrilement le match de ce soir. Espérons que les joueurs n’auront eu pas les genoux qui tremblent et seront enfin capables ramener un peu de positif dans le quotidien des amoureux du Racing. Ce soir, ce sera la victoire ou le Prozac.
