C’est LA belle histoire de la saison. Le Stade Brestois, censé lutter pour le maintien, est à la bataille pour la Ligue des champions. Ainsi, les Bretons débarquent à Bollaert-Delelis dans la peau du dauphin du PSG. Dans l’attente du choc de ce soir, Lucas et Pierre du compte @ty_zefs nous éclairent sur les raisons de cette success story made in Ligue 1.
Une saison historique
Pour comprendre la saison exceptionnelle de Brest, il faut remonter au 3 janvier 2023, jour de la nomination d’Eric Roy au poste d’entraîneur. À ce moment de la saison, les Brestois sont dans une inconfortable position de relégable. Ils se dirigent alors tout droit vers la Ligue 2 avec un rythme de 0,76 point par match (13 points en 17 rencontres).
Cette moyenne va presque doubler sous la coupe de l’ancien coordinateur sportif Sang et Or (1,48 point par match). Pierre explique qu’Eric Roy « a tout de suite identifié la priorité numéro une : rassembler ce groupe pour lui redonner confiance, le tout en insufflant des principes de jeu simples en apparence et efficaces. Cette solidarité et ce groupe restreint qui se connaît par cœur sont le ciment de cette réussite historique. »
Brest se maintient logiquement en Ligue 1. Vient alors le mercato estival. Une période redoutée par ceux qu’on surnomment les Ty Zefs – littéralement « petits zéphyrs ». À juste titre, puisqu’ils perdent l’un de leurs meilleurs joueurs : Franck Honorat. De plus, les dirigeants brestois disposent d’un budget très limité pour recruter. Pourtant, il s’agit là encore d’un virage parfaitement négocié.
Lucas détaille : « nous avons prolongé des piliers comme Marco Bizot et Kenny Lala. Puis, nous avons fait un recrutement très malin (500 000 € dépensés) avec les arrivées de Martin Satriano (prêt), Jonas Martin (libre), et Bradley Locko au poste de latéral gauche, qui est une véritable pépite ».
intensité et projections
Lucas explique également que la réussite du SB29 réside dans « sa capacité à ne pas prendre de buts cette saison. Avec 18 buts encaissés, Brest est la deuxième meilleure défense de Ligue 1 derrière Nice (17 buts). » Mieux encore, depuis la reprise en 2024, les joueurs du Finistère n’ont concédé que trois buts en sept matchs, dont deux contre le PSG.
Les supporters lensois se souviennent parfaitement de la première journée de championnat au stade Francis Le Blé. Les Sang et Or Lens avaient à l’époque subi l’impact de leurs adversaires dans les duels et les seconds ballons, mais aussi la capacité des hommes d’Eric Roy à se projeter rapidement vers le but adverse. Ces principes ont par la suite dicté la saison brestoise. Pierre se souvient de la déclaration de Luis Enrique, entraîneur du PSG, suite à son match face aux Ty Zefs. Il avait désigné Brest comme « l’une des meilleures équipes d’Europe dans l’intensité. »
Un collectif et des hommes clés
Le Stade Brestois brille avant tout par son collectif. Lucas observe ainsi qu’il « y a 11 buteurs différents sur les 35 marqués ». Certaines individualités viennent néanmoins sublimer les performances du club. C’est le cas de Lilian Brassier que Pierre le classe parmi « les joueurs métamorphosés depuis le changement de coach, tout comme Mahdi Camara qui réalise une superbe saison. »
En plus du gardien Marco Bizot, qui a déjà fait des misères au RC Lens par le passé, il y a un autre joueur sur lequel Lucas et Pierre s’arrêtent : Pierre-Lees Melou. Pierre ne tarit pas d’éloges à son sujet : « il est indispensable depuis son arrivée. C’est la véritable plaque tournante de cette équipe, il est capable de sortir de son rôle de sentinelle traditionnel pour être fréquemment décisif (3 buts amenant la victoire cette saison, plus que tout autre joueur brestois, et décisif à la J21, J22 et J24). » Lucas explique ensuite qu’il « a démarré au poste de milieu offensif avant d’être replacé dans un rôle de sentinelle dans le milieu à trois brestois. Cela lui permet de briller à la fois à la récupération mais aussi dans sa capacité à se projeter et donner des bons ballons. »
À l’image du RC Lens la saison passée, la stabilité du onze brestois témoigne des certitudes affichées dans le jeu. Ainsi, au moment d’annoncer l’équipe qui débutera ce soir, les compositions de Pierre et Lucas ont dix joueurs en commun (voir ci-dessous).
UNE HISTOIRE DE MOMENTUMS
Brest sort d’une victoire plus laborieuse face au Havre « qui a joué avec un bloc bas qui nous a considérablement gêné » décrit Lucas. Difficile d’imaginer les hommes de Franck Haise adopter cette stratégie. Pierre et Lucas décrivent Lens comme « une équipe très engagée, qui ne baisse jamais les bras, qui aime presser haut et imprimer un rythme d’entrée ». Au regard de l’enjeu et des caractéristiques des deux équipes, le match de ce soir sera sans aucun doute un sommet d’intensité.
Son déroulé reste lui très incertain. Pierre en pointe l’une des clés : « la gestion des temps faibles. En effet, Brest est absolument inoffensif dans le premier quart d’heure (0 but cette saison), et Lens voudra probablement imprimer un rythme d’entrée, surtout à la maison. En revanche, Brest attaque très fort les secondes périodes, et finit plutôt bien également. » Franck Haise a d’ailleurs relevé la capacité de son équipe à gérer les moments clés lors de la victoire référence (trois buts à zéro) sur la pelouse de Lyon dimanche dernier.
Ce soir, le RC Lens retrouve donc un Stade Brestois sur une série d’invincibilité historique (13 matchs d’affilée) et dauphin du PSG. Une position occupée par le Racing à l’issue de la saison passée. Interrogé à ce sujet en 2021, Franck Haise déclarait : « Je préfère être un requin qu’un dauphin ». Un banc de prédateurs a justement été aperçu aujourd’hui aux abords du bassin minier. Les dauphins sont prévenus.