Hier soir, il suffisait de regarder les yeux des supporters à la sortie du match pour ressentir la fierté qu’ils éprouvent de soutenir ce club. Hier soir, c’était même plus fort que ça. Ils étaient heureux que cette équipe représente leur club.
C’était la folie à Bollaert. Un match qu’on ne vit que très rarement. D’une intensité presque indescriptible.
Il faut dire que toutes les conditions étaient réunies : le sentiment de frustration après le match de Strasbourg, le retour à Bollaert à guichets fermés et l’arbitre qui décide de nous affaiblir après moins de 20 minutes de jeu en brandissant le rouge pour Haïdara.
Il n’en fallait pas moins pour réveiller un volcan.
L’ambiance d’avant-match était chaude, les faits de jeu ont fait monter la température un peu plus, et le retour des vestiaires de nos héros déchaînés a fait exploser ce volcan et déferler cette coulée de lave sang et or.
Enflammés par une défense solide comme la roche, une complicité tactique et technique étincelante du trio Da Costa/Doucouré/Kalimuendo, une explosivité ahurissante de Leca et la légendaire hargne d’un Sotoca (comme souvent) des grands soirs comme détonateur, il ne manquait plus qu’au douzième homme lensois d’allumer la mèche. Et c’est ce qu’il fit en décidant de suppléer Massadio Haïdara, expulsé.
Et la reprise à 36 000 âmes d’un “On est chez nous” inédit en fin de match a résumé à elle seule le sentiment fort d’identité.
Car peut-être que ce Lens, finalement, est une équipe à part… Peut-être que la course aux points n’est finalement pas dans son ADN. Peut-être que le vrai foot c’est de vivre des soirées comme celle d’hier. De ressentir des émotions collectives, de vibrer ensemble.
Bollaert ne fragilise pas cette équipe. Bollaert les transcende.
A l’ombre de ces terrils qui veillent sur Bollaert, Lens est un volcan prêt à se déchaîner quand les planètes s’alignent et que les éléments le perturbent. Cette chose gigantesque qui n’a plus de limite quand elle rentre en éruption.
Écrit par Mathieu