C’est un très bon moyen de résumer le début de saison du RC Lens : « on a le sentiment qu’il se passe quelque chose. » La dernière fois que l’on avait entendu cette phrase, c’était lors de la saison 2022-23. Quels sont les points communs entre cette époque dorée et ce nouveau cycle tout juste entamé ?

Après sa victoire étincelante sur le Rocher, le Racing comptabilise 25 points, soit seulement deux de moins que celui qui avait terminé second sous Franck Haise. Cette année-là, le RCL s’était aussi imposé 4-1 à Monaco et avait vaincu l’OM 2-1 à Bollaert. Mais plus que des simples clins d’œil, de réels points communs existent entre cette saison historique et celle que nous sommes en train de vivre.
Une défense de fer et des joueurs clés
Comme il y a trois ans, Lens est meilleure défense de Ligue 1 (à égalité avec le PSG et l’OM). Jonathan Gradit n’a pas bougé, un Autrichien rapide et implacable dans les duels en a remplacé un autre, et Malang Sarr a pris le relais et le leadership de Facundo Medina.
Les pistons sont infatigables et le milieu de terrain est un alliage parfait de talent, de complémentarité et d’intelligence pour maintenir l’équilibre du bloc tout en déséquilibrant l’adversaire. Devant, Odsonne Edouard, qui s’estime lui même à 70% de ses capacités, affiche un ratio buts par matchs supérieur à celui de Loïs Openda (0,88 vs 0,75 buts par match). Enfin, Florian Thauvin a déjà démontré qu’il était parfaitement armé pour rentrer dans le très large costume que portait à l’époque Seko Fofana.

Photo RC Lens
Les scénarios, eux aussi, rappellent de bons souvenirs. Dans le contenu, Lens est systématiquement présent lors des grands rendez-vous. Lorsque tous les événements semblent contraires, on retrouve un Racing d’autant plus généreux, combatif, imprévisible. Les infériorités numériques qui se sont soldées par des victoires à Auxerre et un sublime nul décroché au Roazhon Park en sont les meilleurs exemples.
sans être un copié-collé
Toutefois, la saison 2022-23 représentait l’aboutissement d’un cycle, alors que celle-ci marque le début d’un nouveau chapitre. Le système, le pressing et la volonté de produire du jeu sont partagés par Franck Haise et Pierre Sage. Pour autant, l’équipe dirigée par le dernier cité ne s’accapare pas la possession comme il y a trois ans.
On voit, pour l’instant, moins de buts issus d’attaques placées. Néanmoins, Lens continue de marquer et d’engranger des points. C’est notamment dû à son nouvel atout majeur : la qualité de ses coups de pieds arrêtés. Il y a trois ans, l’équipe en place affichait plus de certitudes et dégageait davantage de puissance et de maîtrise. Logique pour un groupe patiemment construit au fil des années et enrichi lors de chaque mercato.
Pour autant, cette tentative de modération de notre enthousiasme peut aussi avoir l’effet inverse. En effet, si une équipe au vécu si mince, avec des joueurs encore en cours d’intégration ou avec une forte marge de progression, est déjà capable de prendre plus de deux points par matchs et de réaliser des prestations princières, on peut légitimement se demander jusqu’où ils vont aller…
