Pour la première de Pierre Sage — qui plus est contre son ancien club — et pour la première rencontre officielle depuis l’intronisation de Jean-Louis Leca et Benjamin Parrot dans leurs fonctions, c’eût été une belle histoire que de gagner samedi à Bollaert. Les Lyonnais, par l’intermédiaire de Georges Mikautadze, en ont décidé autrement. Dommage.

Photo CSO
Nul doute que de retour à la Gaillette ce lundi, les Sang et Or, joueurs ou staff, auront une idée fixe en tête : travailler l’efficacité devant le but. Ce dernier geste qui couronne tout un ensemble coordonné d’efforts pour créer le danger. Bollaert-Delelis en a rêvé très fort samedi. Aucun Lensois n’a ménagé ses efforts. Ce sera pour une autre fois.
Lens connaît cette situation. Souvenez-vous du 23 août 2020. Un Racing tout nouveau, tout frais, faisait son retour en Ligue 1. Le premier match de la saison se jouait à Nice. Lens s’inclinait 2-1 non sans avoir démérité. Frustrant mais prometteur. Franck Haise indiquait après le match aux joueurs qu’ils ne s’en sortiraient que par le jeu. Et devant la presse il déclarait être « déçu et frustré par le résultat, évidemment. […] Nous avons eu le plus d’occasions, de situations mais nous n’avons pas été assez efficaces. Malgré quelques petites failles, nous avons produit le jeu que l’on voulait développer. »
Pierre Sage aurait pu sortir les mêmes mots samedi soir. Ce Lens-Lyon a confirmé que l’idée de développer du jeu et des intentions était essentielle dans sa philosophie. Mais peut-être pas suffisante pour gagner — pas samedi en tout cas. Sur les expected goals, les tirs, les tirs cadrés, la possession, les corners, les Lensois ont eu de meilleures statistiques que les Lyonnais. Sauf que ce n’est pas du basket ni du handball. L’adresse d’un buteur et les bons gestes d’un gardien ont assuré à l’OL la victoire.
Les Lensois n’ont pas marqué ce week-end. Et tous les regards se tournent vers ceux dont c’est le rôle premier. Déjà, contre Wolverhampton, Rome et Leipzig, le seul attaquant à mettre un ballon au fond fut Wesley Saïd. Les trois autres buts avaient été inscrits par Deiver Machado, Adrien Thomasson et Matthieu Udol. Les difficultés des avants lensois à marquer sont connues. Elles ont coûté cher la saison passée, et elles ont été encore une fois (trop) visibles. L’entrée sur le terrain de Florian Thauvin avant l’heure de jeu a permis de dynamiser l’animation offensive. Mais il faudra bien un joueur pour se montrer fiable devant le cadre, et enfiler les réalisations, si le Racing veut s’éviter une longue saison de frustrations. Ce serait la clé de voûte d’un onze qui montre du potentiel.
En dehors du suspense qui entoure l’avenir d’Andy Diouf, qui peut tout aussi bien quitter Lens qu’y faire une saison étincelante, le dernier chantier pour Jean-Louis Leca est donc bien l’attaque. Trouver une porte de sortie pour deux offensifs sur lesquels l’entraîneur ne compte pas, Angelo Fulgini et Jeremy Agbonifo, aidera à dégager une place pour un nouvel éventuel attaquant. À avoir une ligne d’attaque avec plus de qualités, moins de quantité.
Le nouvel entraîneur lensois, devant la presse, n’en fait pas la seule priorité. Aussi a-t-il déclaré après match : « Il faudra finir les actions. Est-ce que ça passe par le recrutement d’un nouvel attaquant ? Je ne suis pas convaincu que c’est la seule solution, mais c’est un sujet sur lequel on est actifs. » Pierre Sage le pense-t-il vraiment ? Ou est-ce une simple déclaration de façade pour ne pas faire monter le prix du futur 9 lensois ?
Le match contre Lyon laisse le goût du « Et si ? » Et si les décisions arbitrales avaient été un peu plus favorables aux Lensois ? Et si Florian Thauvin — comme peut-être aussi Martin Satriano — avait pu démarrer le match ? Et si un 9 avait déjà été recruté ? Autant de raisons de penser que ce sera mieux après cette amère première journée. Il faudra encore quelques jours pour Jean-Louis Leca pour peaufiner l’effectif et quelques semaines à Pierre Sage pour tirer le meilleur de ses joueurs. D’ici là, les supporters que nous sommes rumineront probablement ces choses que l’on connaît si bien dans le football de haut niveau : la déception et la frustration.
