CULTURE SANG & OR

L’abnégation sang et or

Un partage des points a quelquefois le goût de la victoire. Réduits à dix après la sortie sur blessure de Hamzat Ojediran, les Sang et Or ont su arracher l’égalisation au bout du temps additionnel. Pour garder l’invincibilité en championnat, il fallait cette force mentale.

La mentalité lensoise

Du football on connaît les poncifs : « mouiller le maillot », « l’important c’est les trois points » ou encore « quand on ne peut pas gagner un match, il faut savoir ne pas le perdre ». Et on dit qu’à Lens, plus qu’à un autre endroit, les notions de dévouement, de sacrifice, de ne jamais rien lâcher, ont davantage d’écho. Qu’une clameur et des applaudissements dans les tribunes se feront davantage entendre pour un joueur volontaire, courageux, plutôt que pour un artiste intermittent, si spectaculaire soit-il. Et qu’au-delà du résultat, les supporters veulent avant tout une équipe à leur image, qui donne tout ce qu’elle a. Ce fut le cas samedi en terre bretonne. Pas toujours très inspiré, longtemps menacé d’une défaite qui aurait fait très mal à son moral, ce Racing est rempli de courage. Celui qui permet d’arracher un résultat en toute fin de rencontre.

Une fois l’euphorie retombée et notre rythme cardiaque redescendu, des interrogations pointent le bout du nez. La plus évidente est celle d’une certaine inefficacité offensive. Avec cinq buts en cinq rencontres, l’attaque artésienne ronronne et ne rugit pas. Bien que le joueur besogneux soit valorisé, force est de constater que l’effectif manque d’un tueur des surfaces. Wesley Saïd, si efficace en préparation , et auteur d’un but sublime à Angers, est moins chirurgical. Florian Sotoca, toujours valeureux, n’est pas un attaquant à 20 buts par saison. Une partie de la réponse à cette équation offensive s’appelle peut-être M’Bala Nzola. Il nous a montré hier soir l’étendue de ce qu’il pouvait apporter à l’équipe. Buteur et créateur d’espaces pour ses coéquipiers, en usant les défenses adverses par ses capacités athlétiques.

Choix forts

Dans notre émission du lundi 16 septembre, notre invité Jonathan Gradit mettait en avant les différences entre Franck Haise et son successeur Will Still : « C’est quelqu’un de complètement différent. Il est beaucoup plus extravagant avec un caractère bien trempé ». On le voit dans ses choix. David Pereira Da Costa absent du groupe, Florian Sotoca remplacé à la mi-temps. Les murs du vestiaire qui « ont un peu tremblé », pour citer de nouveau Jonathan Gradit, alors que l’on pouvait faire une lecture optimiste de cette première période, où les Lensois se voient refuser un but. Le coach n’est pas là pour faire des traitements de faveur ni brosser ses joueurs dans le sens du poil. Avec un effectif fourni, il n’hésitera pas à trancher en faveur des plus efficaces.

La prochaine journée va nous offrir une opposition attendue contre le club de la Côte d’Azur, qui sort d’un feu d’artifice offensif. Par la force d’événements en coulisses, le Gym est devenu un antagoniste de Lens dans ce championnat. Le genre de matchs que l’on cherche en deuxième sur le calendrier (après le derby, bien entendu). Et l’occasion de clore pour de bon une histoire encore fraîche, celle qui aura remis Lens sur la carte du football français.

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