CULTURE SANG & OR

Jardin à l’anglaise

Le fin connaisseur du football anglais qu’est Will Still a toutes les raisons de savourer la domination des siens face à Leicester, débordé dans tous les secteurs du jeu. Si la vérité des amicaux n’est pas celle de la compétition, au moins est-on sûr que cette équipe a l’envie.

Une série s’arrête, celle des guichets fermés à Bollaert. Peut-être une autre commence-t-elle, celle des victoires dans le jardin à l’anglaise que le nouveau coach sang et or a investi avec enthousiasme, Bollaert-Delelis. Tout n’est pas parfait dans cette équipe, et notamment son effectif, qui n’est pas encore fixé. Des éléments de sa colonne vertébrale pourraient encore profiter de la fin de ce mercato pour voir si l’herbe est plus verte ailleurs, comme Brice Samba, Kevin Danso ou Elye Wahi. Mais avec ou sans eux, le club avancera. Les Sang et Or ont notamment montré qu’ils étaient prêts à jouer et à marquer même sans leur avant-centre vedette.

Samedi, nous avons vu un onze conquérant, n’ayant aucun envie de céder du terrain à un adversaire qui n’était pas paré pour cette intensité. Will Still, quand il évoquait jusqu’à présent ses différences avec Franck Haise, paraissait avoir identifié, par rapport à la fin de saison 2023-24, une marge de progression dans le pressing. Il semble avoir fait beaucoup travailler son groupe sur ce point, quand on voit la difficulté des Foxes à ressortir des ballons propres. La vidéo de la rencontre une semaine auparavant contre Leverkusen donnera certes des indications aux futurs adversaires des Lensois : en étant très juste techniquement, il y a moyen de faire beaucoup courir cette équipe. Encore faut-il avoir la qualité pour.

Le défi ensuite était de marquer. Comme le disait Still au micro de Wéo, trouver la faille « face à un bloc bas » est bel et bien « le plus difficile ». Mais avant d’ajouter ensuite dans les travées du stade, face à la presse : « On a vu une équipe mature, dominante, qui a su gérer les temps forts qu’on a eus tout en restant très patiente […]. Pour faire sauter ce genre de verrou, il faut y aller à l’usure ».

Une recrue par ligne

Aussi fougueux qu’ait l’air l’entraîneur anglo-belge, il est aussi très conscient du temps qu’il faut pour non seulement construire une victoire, mais aussi bâtir un groupe. Il travaille surtout, par la force des choses, avec l’effectif dont il a hérité, en n’ayant pu pour le moment le façonner qu’à la marge. Certains joueurs sont fortement incités à se trouver un autre club, tandis que d’autres sont relancés — la vie normale d’un club qui change de coach. Et malgré l’intention affichée de dégonfler la masse salariale, Still a déjà obtenu une recrue par ligne (Koffi, Sarr, Ojediran et Nzola), dont au milieu un jeune Nigérian qui a tout de suite fait ses premiers pas.

Reste un boulot considérable à Pierre Dréossi et ses collègues jusqu’à la clôture des transferts. Si l’on se fie aux tuyaux plus ou moins crédibles des spécialistes du mercato, les acheteurs ne se bousculent pas à la Gaillette pour venir faire signer des éléments dont l’avenir est bouché chez les Sang et Or. Mais les départs se feront peut-être sans publicité préalable, comme on l’a vu pour certaines arrivées. La Ligue 1 aura sans doute alors repris, avec, on veut le croire, des titulaires lensois aussi motivés que ceux qui ont balayé les champions d’Angleterre 2016.

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