Le mercato poursuit son cours. Morgan Guilavogui, attaquant complet du Paris FC, a donc paraphé un contrat le liant au RC Lens jusqu’en 2027. Il perpétue la tradition des internationaux guinéens du RC Lens, de Titi Camara à Daouda Jabi, en passant par Issiaga Sylla. Présentation d’un joueur à la progression tardive mais linéaire, depuis Oullioles jusqu’aux houillères.
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Oullioles, dans les faubourgs de Toulon. L’écusson de la ville fleure bon la Méditerranée. L’olive y est consacrée. Nichée entre Sanary et Six-Four-les-Plages, la localité évoque les vacances, les spots publicitaires Puget, Tino Rossi. Bienvenue dans la ville de naissance de Mourad Boudjellal, de Jean-Louis Garcia et de la fratrie Guilavogui.
Suivant les traces son grand frère Josuha (7 sélections en équipe de France), Morgan rejoint le centre de formation de l’AS Saint-Étienne à 15 ans en 2013, avec un contrat stagiaire d’un an. Mais à la différence de son aîné, arrivé à l’Étrat en 2005, il ne parvient pas à s’y imposer. Rapidement blessé, il décide de mettre ses rêves de carrière pro entre parenthèses, et se concentre alors sur ses études. Le Franco-Guinéen rejoint le SC Toulon, marque des buts chez les U19, avant d’intégrer l’équipe première en N3, pour continuer à marquer. Il participe à la remontée des Jaune et Bleu en N1. Le stade de Bon Rencontre est son jardin, mais lors de la saison 2019/2020, le Covid met un terme à une saison catastrophique pour les Varois (une seule victoire). Cancres du championnat, ils sont relégués en N2.
Morgan Guilavogui, dont le potentiel s’est fait remarquer, voit le monde professionnel lui ouvrir ses portes. Il rejoint le Paris FC, pour y poursuivre sa progression. Elle est spectaculaire : arrivé dans la capitale en ayant tout à prouver, à 22 ans, il a disputé la CAN 2021, et est devenu l’un des meilleurs attaquants de Ligue 2. Présentation avec Arnaud Detout, journaliste sports au Parisien.
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Polyvalence
« Un joueur de 25 ans qui n’est pas encore à maturité mais qui s’en rapproche sérieusement. Morgan est polyvalent sur le front de l’attaque, étant capable de jouer dans l’axe dans un 4-3-3, ou à deux, voire sur un côté. Je le trouve efficace et surtout généreux dans l’effort. Je ne lui vois pas de points faibles si ce n’est qu’il doit améliorer son jeu dans l’ensemble, afin de passer le cap de la L1 ».
Dans Onze Mondial, il déclarait qu’il avait dépanné au poste de latéral droit. Tout en ajoutant que le poste d’ailier droit lui convenait le mieux, afin de répéter les efforts sur les transitions offensive et défensive, chères à Franck Haise.
Trois saisons au PFC
« Sa première saison est difficile, puisqu’il n’a marqué qu’un seul but en 17 matchs. Mais à partir de la saison 2021/2022, la « scoring machine » s’est mise en route. Il inscrit d’abord 11 buts en 31 matchs. La saison dernière, il montre sa régularité en marquant 15 buts en 32 matchs, 18 si on compte la Coupe de France. Il sait également faire marquer puisqu’il a délivré 4 passes décisives. Il a clairement été le meilleur joueur du Paris FC la saison dernière. On attend de voir la suite, parce que le petit bémol que je lui trouve, c’est qu’il avait tendance à marquer par série de matchs. Mais globalement, après un démarrage de carrière assez laborieux, il suit une belle trajectoire depuis deux saisons ».
Une bonne pioche pour Lens ?
« C’est un peu tôt pour l’affirmer tant le « gap » est important entre les deux championnats, L1 et L2. Mais on a envie de savoir jusqu’où il peut aller. On a vu que des joueurs lensois comme Gradit ou Sotoca ont réussi à passer le cap avec brio. Il peut s’intégrer avec un rôle de « supersub », dans une rotation. C’est un homme simple et humble, il ne se prend pas pour quelqu’un d’autre. Il est très facile à trouver dans un groupe. Il arrivera derrière Openda ou son successeur, et aura certainement l’occasion de prouver sa valeur, puisque le RC Lens va disputer trois compétitions la saison prochaine ».
