À 24 ans, Goduine Koyalipou est le nouvel attaquant du RC Lens ! Avec un contrat signé jusqu’en 2028 avec les Sang & Or. Il va connaître la Ligue 1 pour la première fois de sa carrière.
Une arrivée au bout d’un parcours où il a pris le temps de se construire. Mais voilà plusieurs saisons qu’il enchaîne les buts : 13 (en 19 matchs) avec Avranches en National (2022/23), 17 (en 32 matchs) avec Waasland-Beveren en D2 Belge (2023/24) et 15 (en 17 matchs) avec le CSKA Sofia (Bulgarie) depuis le début de la saison 2024/25.
Goduine Koyalipou est également international avec la Centrafrique. Raoul Savoy est le sélectionneur qui l’a lancé avec la sélection des Fauves. Actuellement à la recherche d’un club ou d’une sélection, l’entraîneur suisse présente les caractéristiques et le caractère d’un joueur qui pourrait avoir le profil du joli coup dans ce mercato.
«Raoul, Goduine Koyalipou vient de signer à Lens. Comment avez-vous envie de nous présenter ce joueur ?
Depuis Niort (où il a été formé), il a beaucoup évolué. D’abord mentalement. Là-bas, il n’était pas prêt. Mais ce n’était pas le Goduine de maintenant. Il a progressé, il est sans doute devenu plus professionnel. Il s’est peut-être mieux entouré, ou en tout cas recentré sur lui-même. Il a gagné en volume, c’est quelqu’un qui est très costaud. Quand tu le vois arriver, c’est un athlète, il est solide ! Niveau gabarit, il n’a aucun souci pour affronter n’importe quelle équipe, n’importe quel défenseur. En plus, c’est quelqu’un de doué, qui a une grosse technique. C’est désormais un vrai pro, il travaille beaucoup. Il a centré sa carrière sur ses performances. Il est aussi très croyant, ça l’aide à être plus juste dans ses choix.
Quel est son poste idéal ?
Il est complet. Il peut jouer en soutien, en numéro 9, sur les côtés. À Beveren, au CSKA Sofia ou en sélection, il a évolué à des postes assez différents. Avec, à chaque fois, beaucoup de succès. Sur un côté, il sait être rapide au démarrage et balle au pied. Mais ce n’est pas celui qui va aller centrer, mais plutôt provoquer pour créer le surnombre. Il sait défendre aussi. Il est vraiment polyvalent.
«Goduine est quelqu’un qui aime être valorisé par ce qu’il fait sur le terrain.»
Signer en Ligue 1, pour vous, ça signifie quoi ?
Je n’aime pas les joueurs qui sautent les étapes trop vite. Lui, je ne sais pas si c’était un choix ou si c’est la vie qui lui a permis de faire ce parcours, mais je pense qu’il est prêt pour la Ligue 1. Surtout dans un club comme Lens où il y a des valeurs, un gros public qui reconnaît ceux qui font des efforts. Goduine est quelqu’un qui aime être valorisé par ce qu’il fait sur le terrain, ses efforts défensifs et offensifs.
Sans parler de défaut, dans quel domaine pourrait-il devoir progresser à l’avenir ?
Au niveau du caractère. S’il est sur le banc, qu’on le challenge un peu trop, peut-être qu’il va avoir tendance à se vexer. Il va falloir que le club trouve la façon de comment lui parler. Il a du caractère. C’est un plus pour être un sportif de haut niveau, mais, de temps en temps, il faut savoir mettre un petit peu d’eau dans son vin.
Peut-être ne va-t-il pas jouer tout de suite au RC Lens, il va falloir qu’il l’accepte…
Mais être patient, ce n’est pas un problème pour lui. Mais, après, il y a une façon de lui faire comprendre. Il a besoin de respect. Il peut accepter n’importe quelle situation si c’est fait respectueusement et avec cohérence. Il a besoin qu’on lui explique. Il ne faut pas juste lui balancer telle ou telle chose comme ça, sinon il pourrait rapidement exploser.
«Il était fier de porter ce maillot de la Centrafrique.»
Quelle est son histoire avec vous et la sélection de Centrafrique ?
Je l’ai, entre guillemets, draguer depuis qu’il est arrivé à Lausanne (2021). Cela a été compliqué au début car je trouvais l’entourage assez léger. Il n’était certainement pas prêt. Comme tous les joueurs de 20-21 ans, il avait toujours l’espoir d’aller jouer pour une sélection plus cotée. En Belgique, à Beveren, il s’est rendu compte que c’était le moment. Quand il est venu la première en sélection pour un match contre le Ghana (7 septembre 2023), il a fait une performance de niveau mondial. Il a été très, très bon ce jour-là. Il a été spectaculaire. Donc il a vu la sélection des Fauves (le surnom de la sélection de Centrafrique), mon approche, le groupe, le fait de jouer pour son pays… Et que c’était quelque chose de passionnant. Beaucoup sont très hésitants au début, mais dès qu’ils ont connu la première fois, ils veulent revenir en courant. Je repense d’ailleurs à son premier entraînement avec la sélection, à deux jours ou la veille de cette première sélection face au Ghana. Il descend les escaliers et me serre dans les bras en me disant : « Merci. Je suis extrêmement fier d’être là. » On a eu un petit moment d’émotion car il était fier de porter ce maillot, même si ce n’était que le maillot d’entraînement. Un moment émouvant.»