Une saison historique, qui d’un point de vue objectif, n’a que peu d’égal dans l’histoire du Racing. Une saison exceptionnelle, qui d’un point de vue comptable, n’aura jamais été aussi faste. En à peine trois saisons, le RC Lens est passé de fragile promu à vice-roi de France. La fête n’avait pas encore commencé que Franck Haise était déjà très clair, le vent du nord qui a soufflé sur l’hexagone ne doit pas être qu’une simple bourrasque.
(Crédit : compte Twitter de Jimmy Cabot)
Aujourd’hui, il fait peu de doutes que le normand sera le coach du RC Lens la saison prochaine. Les discussions en interne mènent bon train et la volonté de conserver une ossature forte semble partagée par tous. L’idée est claire : bien figurer dans les trois compétitions auxquelles participera le RC Lens à partir du mois d’août 2023. La période du mercato estival est ce qu’elle est ; longue, fastidieuse et parfois angoissante. Et personne n’empêchera un agent, un journaliste ou quelconque insider de balancer une rumeur ou autre information partielle reliant un joueur du Racing à un prétendant soit-disant plus attractif. Hashtag MercatOm ou pas, il y a un fait objectif : la quasi-totalité de l’effectif lensois est suivi de très près depuis de nombreux mois. Chaque joueur se sait convoité, de Labeau-Lascary à Lois Openda. De Laval à Leipzig.
Un nouveau statut à assumer
Certains joueurs ont découvert Bollaert en L2. Depuis, le train s’est rempli d’ambitieux, plus ou moins jeunes et venus de divers horizons. Et tous sont devenus addicts aux grandes soirées artésiennes. La participation à la Ligue des Champions offre ce pouvoir d’attraction à un RC Lens qui devrait être en mesure de résister plus facilement aux attaques. L’hymne de la plus belle compétition sportive disputée sur le Vieux Continent a déjà résonné dans l’enceinte de Bollaert-Delelis, et son effet fut immédiatement visible. Les larmes ont coulé dans les tribunes comme sur le terrain. Un objectif a bel et bien été atteint, sans que l’on sente qu’il ne représente quelconque finalité. Il y aura forcément des départs, et c’est sûrement souhaitable. Au-delà d’oxygéner le vestiaire, il s’agit de remplir cet autre objectif de stabilisation, en étageant le renouvellement de l’effectif dans le temps. Une rétention trop importante de joueurs au club serait peut-être positive à court-terme (et encore c’est à démontrer), mais pourrait être tout aussi nuisible en cas d’exode massif à horizon 2024.
Sportivement, les objectifs de la saison prochaine sont relativement faciles à deviner. En Ligue des Champions, ils seront sûrement plus qualitatifs que quantitatifs. Il serait risqué voire presque indélicat d’annoncer une ambition démesurée dans une compétition que le RC Lens n’a joué que deux fois dans son histoire. Avec le costume de petit poucet, il s’agira avant tout d’apprendre au contact des plus grands, tout en conservant cette identité de jeu bien marquée. A l’été 2020, Haise avait annoncé à son groupe vouloir se maintenir par le jeu. On peut imaginer que le discours sera de même nature les mardi et mercredi soir. En parrallèle se présentera l’objectif de stabilisation du RC Lens dans le haut du classement de la L1. Joseph Oughourlian l’a déjà affirmé : “un club de football ne peut être compétitif sans l’Europe”.
Les attentes des supporters et des médias seront beaucoup plus fortes et la pression du résultat s’imposera d’elle-même dans le quotidien des racingmen. Il faudra confirmer ce nouveau statut d’outsider et retourner le plus rapidement possible en Coupe d’Europe. Cela tombe bien, la saison prochaine, la C1 va connaître une réelle transformation. Les trois premiers seront directement qualifiés pour la nouvelle phase de poule, le 4ème sera quant à lui invité à passer par un tour préliminaire. Le 5e participera à la Ligue Europa et le 6e à la Conférence. En comptant le vainqueur de la Coupe de France, cela fera donc sept places qualificatives pour l’une des trois compétitions européennes. Soit presque 40% du nombre de participants à cette Ligue 1 new look.
