Avec des tribunes en feu et sous les trombes d’eau, les Lensois ont douché les Lillois. Lister les satisfactions qui ressortent de ce match serait presque un exercice périlleux tellement elles sont nombreuses. Petit tour, non exhaustif, des raisons de jubiler.

Photo RC Lens
Un beau match
Du rythme et des actions, le match de samedi aura offert un très beau spectacle aux spectateurs, qu’ils soient lensois ou simple amateurs de football. Dans une période où la Ligue 1 doit se réinventer et se vendre, les équipes de Pierre Sage et Bruno Génésio ont offert du spectacle, avec des équipes tournées vers l’offensive. Un show sur le terrain magnifié par un stade Bollaert-Delelis des grands soirs. Tifos, chants, pyrotechnie… C’est peut-être ça le football total. Cependant, dans son hypocrisie habituelle, on peut anticiper que la Ligue ira peut-être sanctionner le club hôte pour les fumigènes… tout en exploitant certainement les images des tribunes lensoises lors de ce derby pour les futurs spots publicitaires vantant la Ligue 1.
Un derby gagné
Mais plus qu’un match, c’était un derby ! Et, a posteriori, on pourrait se dire que les statistiques appartiennent probablement au passé et que l’histoire ne se répète pas. Car, avant le coup d’envoi, comment pouvait-on ne pas penser à tous ces Lens-Lille décevants avec Franck Haise et Will Still sur le banc ? L’on se disait à chaque fois qu’il y avait une grosse performance à réaliser, et que l’équipe en avait les moyens. Et puis, presque toujours, les joueurs du Racing sortaient des prestations moyennes.
Pour son premier derby, Pierre Sage n’a pas dérogé à la règle de l’entrainement public. Les supporters n’ont pas mis moins de pression aux joueurs. Et pourtant, pour une fois, ce sont les Lillois qui ont semblé subir le stress, alors que cette tension transcendait les Lensois. Est-ce le discours de Pierre Sage aux joueurs cette semaine ou la présence d’un Florian Thauvin, qui a connu les classicos, qui a changé la donne ? Qu’importe, le résultat est éclatant : 3-0.
Remontée au classement
Même si c’est un derby, il vaut, d’un point de vue comptable, autant que les autres matchs. Joseph Oughourlian avait prévenu sur RMC qu’il ne fallait pas juger l’équipe de Pierre Sage avant une dizaine de matchs, et ce n’était samedi que la cinquième journée. Aussi reste-t-il prématuré de tirer des enseignements du classement. Toujours est-il qu’avec neuf points en cinq matchs — et en s’étant déjà déplacé à Paris —, le bilan comptable est bon. Les Sang et Or sont revenus à un point des Lillois et se replacent dans le bon wagon de la Ligue 1. Pour y rester, il faudra que les attaquants continuent de marquer.

Photo RC Lens
Une attaque efficace
Car, oui, en plus de cette large victoire contre cet adversaire-là, cela faisait une éternité que l’on n’avait pas vu les trois attaquants alignés au coup d’envoi marquer. Wesley Saïd a poussé le ballon du genou sans qu’on sache s’il le voulait vraiment, presque sans avoir le temps de réagir. Florian Thauvin a pris ses responsabilités devant Rayan Fofana quand ce dernier s’est demandé s’il lui contesterait un ballon ambigu. Et ce même Rayan Fofana a conclu la marque avec un but de renard des surfaces. Il y avait probablement là du Pippo Inzaghi en lui. Avant cela, son sens de la profondeur avait mis en grande difficulté la défense centrale du LOSC, étonnamment gênée sur les longs ballons. Guilavogui, en sortie de banc, aurait pu également marquer, mais a manqué d’équilibre lors de son duel face au portier lillois.
Des satisfactions indivuelles
Au-delà des attaquants, c’est toute l’équipe qui a donné satisfaction. Si on n’a pas la place de citer les onze titulaires, difficile d’omettre Robin Risser, gardien qui a réussi en championnat son premier clean sheet avec Lens. Autant que la performance individuelle, son attitude impressionne. Nous pourrions douter du fait qu’il ne valait, cet été, que trois millions d’euros et qu’il n’a que vingt ans. Autre joueur qui confirme son beau début de saison : Malang Sarr. Il n’est plus ce joueur qui effrayait les supporters. Symbole de sa prise de confiance, la natif de Nice a harangué la foule lensoise à la 89e minute.
Également en défense, Samson Baidoo semble monter en puissance. Son premier match en championnat, très compliqué, face aux Lyonnais, est peut-être d’ores et déjà un lointain mauvais souvenir. Autre nouvel arrivant, Mamadou Sangaré, à un poste où l’effectif est pléthorique, se montre déjà très à l’aise. Certainement provoquera-t-il chez les supporters lensois moins de débats qu’Andy Diouf, qu’il remplace. Enfin, Florian Thauvin semble avoir trouvé le rythme et les jambes d’un champion du monde. C’est lui-même qui le dit.
Les duels symboliques gagnés
Le numéro 10 lensois a sans aucun doute gagné son duel des Bleus de 2018 contre Olivier Giroud. Pierre Sage a remporté son opposition entre anciens coachs lyonnais contre Bruno Genesio. Et Olivier Létang, celui qui s’autoproclame avocat et premier défenseur de Vincent Labrune et de sa clique, a quitté en catimini le stade avant la fin du match, comme s’il avait voulu éviter les bouchons en centre-ville. Joseph Oughourlian, à la tête de la contestation contre le système Labrune, n’aura pas eu la possibilité de lui demander son avis sur la rencontre.
Nous, contrairement à M. Létang, on a aimé ce derby de bout en bout.
