Lens a rendez-vous à Brest avec un rival qui navigue dans les mêmes eaux. Les hommes d’Éric Roy semblent dans de meilleures dispositions pour faire chavirer leurs supporters. À moins que les Sang et Or décident de partir à l’abordage plutôt que de continuer à se saborder ? Présentation de l’adversaire du jour avec @BrestOnAir.

- CSO : Peux-tu te présenter et nous dire qui se cache derrière le compte de Brest On Air ? Quelle est votre histoire avec le Stade Brestois ?
Brest On Air : Brest On Air, c’est une aventure de trois copains qui suivent le Stade brestois depuis petits et qui se sont justement rencontrés grâce à ce club. Jusqu’à récemment, on ne devenait pas fan de Brest par hasard : il fallait y habiter pour supporter Brest, ou avoir de la famille originaire du coin. Le Stade brestois c’est avant tout l’étendard de notre ville, si particulière et souvent décriée. C’est aussi l’emblème de sa subsistance intergénérationnelle, ce qui génère un attachement d’autant plus fort.
- Lens l’avait emporté dans un match qu’il avait nettement dominé en août dernier (2-0). Depuis le RCL a connu de nombreuses désillusions et se dirige vers une fin de saison en roue libre. De son côté, Brest a vécu une superbe épopée européenne et se retrouve même devant le Racing en championnat. Quelles sont les raisons de cette belle saison brestoise ?
Je vais commencer par revenir sur les raisons qui font que Brest est passé à côté de son match en août. Au-delà de la qualité de l’équipe lensoise, il ne faut pas négliger le fait que Brest a, une nouvelle fois, réalisé son mercato très tardivement. Si on regarde le 11 aligné, cinq joueurs ne sont plus titulaires aujourd’hui. Ce mercato tardif explique le retard à l’allumage, mais c’est un mercato qui a rempli son rôle : donner suffisamment de quantité pour exister dans les trois compétitions et peut-être davantage. Si le nul face à Saint-Étienne marque un sérieux coup d’arrêt au rêve, un peu fou, de retrouver une qualification européenne, il ne vient pas ternir une très belle saison en Ligue 1. En finissant 8e, Brest réaliserait la deuxième meilleure saison de son histoire en Ligue 1… Alors qu’on y a ajouté une participation en Ligue des Champions.
Je ne pense pas avoir besoin d’expliquer au peuple lensois tout ce que représente la Ligue des Champions. Surtout pour un club qui n’avait jamais osé ne serait-ce qu’en rêver. Brest s’est largement montré à la hauteur sur le terrain. L’équipe a véhiculé d’immenses émotions et a été un phare dans un football français pollué par les problèmes de diffuseurs. On se soucie peu de l’avis des autres, mais c’était une vraie fierté de voir des supporters non brestois vibrer pour cette équipe en Ligue des Champions. La fin est amère mais ne doit pas occulter ce que l’on a vécu. Les résultats ont été bien au-delà des espérances. On peut notamment citer le fait de battre le champion des Pays-Bas, de République Tchèque et d’Autriche chez eux, et tenir le nul face à un excellent Leverkusen, champion d’Allemagne…
Seule ombre à ce tableau : l’élimination en Coupe de France face à Dunkerque. Tu mènes 2-0 et Brest n’a jamais eu la moindre épopée en Coupe de France : c’était l’occasion ou jamais, tant parce que l’effectif était taillé pour la Coupe que parce que le tableau était relativement dégagé. Mais les joueurs sont passés au travers, tant pis.
- Est-ce qu’on croit encore à une qualification européenne dans le Finistère ?
C’est dur à dire ! En cas de succès face à Saint-Étienne, la réponse aurait clairement été oui : l’objectif est d’arriver à la 34e journée avec deux points de retard maximum sur Nice, puisque nous nous déplaçons chez eux. Ce serait l’occasion d’avoir une vraie finale. En raison du nul dans le Forez, nous restons à quatre points et nous avons quand même des gros matchs qui se présentent : Marseille au Vélodrome, Lille chez nous et donc vous chez nous. On doute que Brest puisse reprendre deux points à Nice sur les quatre prochains matchs mais qui sait… On y verra déjà plus clair ce dimanche. Mais dans tous les cas, ce sera une très belle saison pour Brest – y compris sur la seule Ligue 1.
- Massadio Haidara a fait le trajet Lens Brest l’été dernier. Que penses-tu de sa saison ?
Honnêtement, c’est compliqué. Il joue principalement parce qu’il n’y a aucun concurrent à son poste, mais on voit un joueur qui a énormément de lacunes techniques et physiques. C’est un joueur qui a réalisé beaucoup de mauvais matchs chez nous, qui a déjà pris deux cartons rouges et qui n’a jamais enchaîné deux sorties convaincantes. C’est d’ailleurs pour cela que Brest n’envisage pas de le conserver l’an prochain. En revanche, on ne peut que saluer son implication au quotidien et son travail pour accompagner nos jeunes joueurs.

- Si tu devais recruter un joueur de Lens cet été, qui choisirais-tu ?
Brest doit se préparer au départ de son meilleur joueur, à savoir Mahdi Camara. J’irais donc chercher quelqu’un au milieu : idéalement El Aynaoui, mais pourquoi pas un prêt d’Andy Diouf qui me semble en difficulté chez vous.
- Dans le sens inverse, quel joueur brestois pourrait selon toi faire du bien à l’effectif de Will Still ?
J’ai l’impression que Lens a surtout un problème d’efficacité et d’intelligence offensive. En conséquence, la réponse est simple : Ludovic Ajorque, qui confirme être un top attaquant de Ligue 1 – dans son apport dans le jeu que sur les statistiques face au but.
- Beaucoup de Lensois considèrent la saison comme terminée et se projettent déjà sur l’an prochain. Qu’en est-il côté brestois ? Des départs ou prolongations sont-ils déjà actés ? Quid de l’avenir des très convoités Gregory Lorenzi et Éric Roy ?
On en revient à ce que je disais sur les espoirs européens, on ne sait pas trop sur quel pied danser. Dans tous les cas, Brest aura un immense travail sur cet intersaison : nos six joueurs prêtés (Faivre, Salah, Coulibaly, Ndiaye, Sima et Fernandes) vont vraisemblablement tous repartir. Et d’autres joueurs vont partir ou auront des bons de sortie (Bizot, Haidara, Amavi, Del Castillo, Baldé). Et, comme tu l’indiques, grand suspens autour de l’avenir de Gregory Lorenzi et d’Eric Roy. Je crois d’ailleurs que plusieurs lensois aimeraient attirer le duo, non ?
- Pour conclure, nous te proposons de répondre à notre rubrique « tu préfères ». Will Still ou Éric Roy ?
Éric Roy. Même si au-delà de son apport à Brest, je suis très fan du personnage.
- Brendan Chardonnet ou Facundo Medina ?
Sportivement Medina, dans notre cœur Chardonnet.
- Andy Diouf ou Mahdi Camara ?
Mahdi Camara, puis Andy Diouf pour le remplacer ?
- En avant-match, galette saucisse ou sandwich mitraillette ?
Ni l’un ni l’autre : la galette saucisse, c’est rennais ! Disons un bon américain merguez.
- Pour finir, as-tu un pronostic ?
Je suis trop optimiste, mais je vais dire 2-1 pour Brest. Pour entretenir le rêve, malgré une belle équipe lensoise en face.
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Merci à BrestOnAir pour le temps accordé et la qualité des réponses. Bon match !
