Lens retrouve samedi soir à l’Abbé-Deschamps un adversaire qui ne cesse de surprendre depuis son retour en L1. Entre pragmatisme et ambition, dotée de joueurs capables de faire mal en transition, l’AJA veut confirmer qu’elle n’est pas là par hasard. Nous avons échangé avec @TeamAJA89, qui nous parle entre autres du feuilleton Lassine Sinayoko.

Photo CSO
CSO : Deux victoires, quatre défaites : l’AJ Auxerre connaît un début de saison assez mitigé. Quel est ton regard là-dessus ?
TeamAJA : On s’y attendait. On dit souvent que la deuxième saison après une montée est la plus dure. Maintenant si on compare à la saison dernière, où on finit à une belle onzième place, on est parti sur le même rythme. Donc la sérénité est toujours de mise !
Au-delà de ces premières journées, as-tu le sentiment que le club est en train de grandir ? Et trouves-tu que l’AJA s’est plutôt renforcée ou affaiblie durant ce mercato ?
Le club rentre progressivement dans une nouvelle dimension, plus actuelle. On le voit avec le grand projet de rénovation du stade : l’AJA veut se pérenniser au haut niveau ! Sur le mercato, en mettant de côté la partie talents qui sera à apprécier avec le temps, le club commence à investir davantage. On se garde une sécurité par rapport au maintien en prenant beaucoup de prêts, mais la plupart sont assortis d’une option d’achat de 7 ou 8 millions d’euros en cas de maintien, ce qui constituerait un record d’indemnité pour nous !
Auxerre est une équipe capable de proposer de très belles séquences collectives. En témoigne son but contre Toulouse en J5. Comment décrirais-tu la philosophie de jeu de Christophe Pélissier ? Quels sont ses principes tactiques (bloc bas, transitions rapides, possession…) ?
Pélissier est un entraîneur ultrapragmatique mais ce n’est pas le genre à mettre le bus. L’AJA évolue souvent avec un bloc à 30 mètres de ses buts qui joue énormément sur la projection et le jeu long. On s’appuie aussi beaucoup sur nos pistons. On laisse la possession mais le but n’est jamais de rester trop recroquevillés car on gère mal ces phases.
Quel type de problèmes d’ordre tactique Auxerre pourrait-il poser au RC Lens de Pierre Sage ?
Le jeu long. On en a piégé pas mal la saison dernière, comme Marseille par deux fois (3-0 et 3-1) avec ce jeu long. Ça nous réussit bien.
On remarque que tu as la décence de ne pas mentionner la victoire 4-0 à Bollaert… Mais cette saison, l’AJA figure avec Lens parmi les équipes de Ligue 1 qui ont manqué le plus de grosses occasions. Comment l’expliques-tu ? Penses-tu que ce problème est passager ou que l’équipe va devoir composer avec toute la saison ?
On en a déjà discuté un petit peu ensemble au moment des rumeurs de transferts à Lens. Le gros point faible de notre numéro 9 titulaire, Lassine Sinayoko, est clairement la finition. Josué Casimir est dans ce style aussi. Pour contrer ça on est allé chercher Sékou Mara et Danny Namason, qui sont bien plus adroits, et cela commence déjà à porter ses fruits.

Photo AJA
La transition est toute trouvée pour parler du cas Lassine Sinayoko. Le Malien a failli nous rejoindre pour finalement rester dans l’Yonne. On a pu entendre sur RMC la colère de Jean-Louis Leca, notre directeur sportif, sur la manière dont ce transfert a capoté. En revanche, aucun dirigeant auxerrois n’a donné sa version des faits dans les grands médias… Quels sont les retours du côté d’Auxerre avec un peu de recul ?
Je pense que les responsables sont principalement des journalistes et des agents véreux, chers amis lensois. L’AJA avait la chance de se tenir jusque-là loin de ce genre d’affaires et le dossier Sinayoko est le premier qui se passe ainsi. C’est sûrement pour cette raison que les dirigeants ne sont pas intervenus sur le sujet. Mais il y a eu beaucoup de fausses rumeurs lancées par les (ex) agents de Sinayoko et relayés par certains journalistes dans le seul but de faire monter les enchères…
Ça a créé un quiproquo disproportionné, mais s’il faut reprendre le fil, Sinayoko n’a jamais fait, ni même pensé faire grève pour partir. Je pense même qu’il n’a jamais voulu partir de l’AJA. Il est d’ailleurs plus proche de la prolongation qu’autre chose. Oui, les dirigeants auxerrois ont toujours été ouverts aux offres, et celle de 8 millions d’euros était acceptable pour eux. Mais ça ne voulait pas dire que Sinayoko ou Pélissier accepteraient ce transfert. Et même si ça a créé un « scandale » public, les dirigeants auxerrois ont respecté le choix des hommes cités.
L’AJA a tout de même perdu des joueurs importants comme Hamed Junior Traoré, Gaëtan Perrin et Jubal. Qui au sein de l’effectif actuel vois-tu capable de faire mal à Lens ?
C’est malheureusement le lot des petits clubs dans les grands championnats, mais c’est un point que la direction souhaite corriger, et le fait que Sinayoko reste au club en est la preuve. Pour les joueurs à surveiller en plus de Kévin Danois et Lassine Sinayoko, il y aurait Danny Namaso qui nous impressionne beaucoup dernièrement. Contre Monaco par exemple il était bluffant dans son jeu dos au but.
Comment les supporters auxerrois perçoivent-ils le RC Lens de manière générale ?
On vous adore, vraiment. Et ça nous fait de la peine de constater toutes ces tensions à la suite de l’histoire autour de Sinayoko, car on se sent vraiment proche de votre mentalité et votre état d’esprit.
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Ne vous inquiétez pas, amis auxerrois, vous êtes loin d’être nos pires ennemis. En revanche, depuis l’an passé, on vous doit une raclée ! Merci à TeamAJA pour le temps qu’il nous a consacré et ses éclairages.
