CULTURE SANG & OR

Assez ou très inquiétante, cette défaite ?

Dans un début de soirée presque glacial, les Sang et Or n’ont pas réussi à réchauffer leurs supporters. Malgré un superbe tifo organisé par les Red Tigers, l’ambiance dans les tribunes est relativement neutre, mais c’est loin d’être la plus grande préoccupation.

Photo RC Lens

Une défaite 0-2 contre Strasbourg, sans aucun tir cadré. Une rencontre qui alimente les doutes d’un effectif en construction au beau milieu de la saison. Et pour cause : le mercato s’est achevé seulement la semaine passée avec le départ de l’un des meilleurs éléments des Sang et Or, Przemysław Frankowski. En regardant uniquement les mouvements effectués à Lens durant cette fenêtre de transferts, nous pourrions croire sans problème que Pierre Dréossi construit un effectif pour démarrer une nouvelle campagne. Six départs, dont le capitaine Brice Samba, et sept arrivées : mercato très animé, certains diront trop animé. Nous ne rentrerons pas dans ce débat de politique sportive ou économique. Mais voilà Will Still face à un défi de taille, construire un groupe cohérent en quelques semaines.

Un match à sens unique

Dans le onze de départ contre Strasbourg, aucune recrue hivernale pourtant n’est alignée. Cela n’empêche pas d’avoir des doutes quant à la composition. Angelo Fulgini aligné en ailier gauche malgré de grandes difficultés à ce poste. Même constat pour Florian Sotoca à droite. Derrière, Will Still opte de nouveau pour une défense à quatre, avec le retour de blessure de Ruben Aguilar, et une charnière Malang Sarr-Jonathan Gradit. 

Photo RC Lens

Sur le terrain, les doutes se confirment, avec une animation offensive très pauvre. Tout simplement aucune occasion franche à relever du côté lensois. Pour relativiser, aucune non plus n’est à relever du côté strasbourgeois en première période, et même avant le tournant de la rencontre, le carton rouge de la 72e minute. Eh oui, terminer un match à onze relève désormais de l’exploit pour le Racing Club de Lens. Deiver Machado quitte la pelouse et ne sera pas de la partie à la Beaujoire. Neuf minutes après, El Aynaoui perd assez bêtement le ballon, puis l’attaquant strasbourgeois Dilane Bakwa se joue de la défense et finit proprement face à Hervé Koffi impuissant. Le gardien lensois le sera de nouveau en toute fin de match face à Emmanuel Emegha qui scelle la rencontre, 0-2. 

Une inquiétude à mesurer

Contrairement à d’autres défaites à domicile, comme celles contre Toulouse (0-1) et Paris (1-2), celle-ci n’a suscité aucun espoir du côté artésien. Pas de domination, de grosses occasions, d’exploits individuels : on imagine mal un scénario où Lens, en livrant une prestation pareille, aurait pu l’emporter. Au moins, la déception en est moins grande. Reste à mesurer l’inquiétude qu’elle doit susciter chez nous.

Photo RC Lens

Au classement, les yeux se tournent vers le rétroviseur, où l’on peut apercevoir les Brestois (9es) un petit point derrière, avant une légère marge de six points sur Toulouse (10e). Avec cette équipe, on ne comprend plus ce qui est le plus judicieux : regarder devant et espérer une qualification européenne, malgré un effectif complètement remodelé ? Ou vérifier si la zone dangereuse ne s’approche pas trop, afin de finir dans le ventre mou pour mieux repartir la prochaine saison ? La réponse évolue au fil des matchs. Après chaque victoire, l’idée d’Europe nous fait vibrer. Et après chaque série de deux défaites, la menace est celle de tomber dans la médiocrité, sinon de se rapprocher des relégables.

Face à ce manichéisme, il existe des motifs d’espoir. On peut en trouver un dans la rentrée de Jeremy Agbonifo à la 65e minute. Sa percussion a permis de dynamiser les attaques lensoises, même si elles étaient trop imprécises pour aller à leur terme. Et tant qu’on parle de la relève : la note la plus positive de la soirée aura été celle de Marine, vainqueur de la Star Academy 2025. Quand elle a entonné « Les Corons » à la mi-temps, 38 000 supporters l’ont suivie dans un moment de communion, en mémoire de Pierre Bachelet. Le changement a du bon.

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