Adieux princiers

Lors de ce dernier match de championnat de la saison 2024-25, les hommes de Will Still auront fait honneur à Bollaert et au club en s’imposant largement ce samedi contre les Monégasques (4-0). Une belle journée, un stade incandescent, des beaux buts, un beau score… tout ça pour mettre encore plus en relief les deux déchirants adieux de Facundo Medina et Will Still.

Un départ à la hauteur du footballeur

89^ème minute lors de ce Lens-Monaco et le quatrième arbitre lève son panneau. Malang Sarr s’apprête à remplacer Facundo Medina. Le match est scellé depuis longtemps, le joueur ne risque pas d’être expulsé et ne montre pas de signes de fatigue ou de crampes. Nous le comprenons rapidement, ce remplacement ne sert qu’à lui offrir une dernière ovation.

Medina a le regard triste et le cœur lourd. Ses coéquipiers le prennent tous dans ses bras. L’arbitre de la rencontre ne le presse pas à sortir et ce dernier prend le temps de saluer des mains les quatre tribunes. Après cet interminable changement, M. Letexier ne laissera d’ailleurs aucun arrêt de jeu. Le match contre Monaco s’est arrêté finalement avec la sortie de Medina. Les étreintes avec le défenseur argentin ont continué avec Will Still, ses adjoints et pendant très longtemps avec l’intendant du club.

Plus aucun doute n’est permis. Même ceux qui voulaient encore croire que l’Argentin allait rester un an de plus au Racing l’auront dorénavant compris : il va partir, comme un prince, et avec la classe qui le caractérise. Difficile de ne pas faire quelques parallèles et se dire que c’est un départ autrement plus élégant que ceux, au hasard, de Brice Samba ou de Przemysław Frankowski.

Un seul être vous manque et tout est dépeuplé. La joie de voir les Lensois s’imposer avec la manière et récupérer la huitième place des mains des Brestois s’est subitement estompée. La mélancolie et la stupeur nous ont gagné. Même si parfois, il pouvait nous énerver avec ses cartons jaunes trop facilement récoltés. Même si parfois, il pouvait trop parler sur le terrain. Même si parfois, il semblait autant utiliser sa technique que son vice.

Mais tout cela, finalement, c’était lui. C’était lui, tout comme son apport en défense, ses montées rageuses, ses passes vers l’avant, sa capacité à entraîner ses coéquipiers et à donner du caractère à cette équipe. Tout cela, nous avons eu la chance de le voir pendant cinq ans. Cinq ans, c’est une longue période dans le football moderne.

Alors pour ces cinq ans au club, mille merci Facundo. Et puis, si finalement tu devais rester à Lens cet été… on ne t’en voudra pas.

Une journée sans fin

Voilà, c’est fini pour Facundo sous le maillot lensois. Et après avoir digéré ce départ, on se dit que la journée de samedi a été assez longue et folle. Avant même le coup d’envoi de Lens-Monaco, la journée avait déjà vu l’équipe réserve être reléguée (comme les U19 quelques semaines auparavant) et les féminines parader dans Bollaert, tandis que Joseph Oughourlian et Pierre Dréossi pérégrinaient aux abords du stade avant la rencontre.

Mais voilà, ce samedi n’était pas terminé. À minuit, Will Still déclare sa démission. Lui aussi, comme Facundo, le cœur lourd et les yeux humides. Le technicien anglo-belge n’a jamais su trouver d’équipe type, n’a pas proposé un jeu offensif incroyable. Cependant, il a arraché un point de plus que Franck Haise l’an dernier. Il a supporté une multitude de départs de joueurs clés. Subi des mercatos qui n’auront pas été convaincants. Et comme si ça n’était pas assez pour lui, il a aussi dû gérer des problèmes familiaux.

Alors peut-être. Si le PSG venait à battre Reims en Coupe de France. Si la DNCG venait à se montrer sévère mais juste envers l’OL. Peut-être alors, Will Still laisserait le club exactement là où il l’a trouvé : en barrage de la Conférence Ligue. Alors merci Will Still, et prends soin de toi et de tes proches.

Voilà, la saison est maintenant terminée. Ce dernier week-end n’aura pas du tout été à l’image de la saison. Au terme d’une épopée assez plate et frustrante, celui-ci aura été émouvant. La fête chez les féminines et dans les tribunes du stade, la tristesse dans les cœurs de Facundo Medina et de Will Still, la colère et l’abattement pour la formation lensoise.

Ce dernier épisode de la saison RC Lens 2024-25 aura été le plus dingue. Il nous tarde déjà de découvrir le casting de 2025-26 !