La signature de Przemyslaw Frankowski nous a au moins rassuré sur les talents d’acteurs de Sylvano, speaker de Bollaert, et Eric Sikora, légende vivante du RC Lens. Rien à dire, la séquence restera quoiqu’il arrive un événement fort de cette saison 2021/2022. Blague à part, qui connaissait réellement le bolide de Gdansk, fraîchement débarqué de Chicago ? Pas grand monde. Pour t’apporter un peu de lumière, on est allés interroger Pilka & Nozna, référence francophone du football polonais qui sévit sur l’excellente plateforme footballski.fr. Witamy Franek !
Salut Pilka & Nozna (@FootPolak), est-ce que tu peux nous présenter Przemyslaw Frankowski ? Sa carrière ? Son évolution ?
« Alors Przemyslaw Frankowski commence sa carrière en Pologne du côté Lechia Gdansk avant d’aller au Jagiellonia Bialystok où il s’est vraiment révélé. En arrivant jeune au Jaga il a presque tout de suite trouvé une place de titulaire grâce à sa vivacité sur son aile, sa qualité de débordement et sa fougue qui en faisait un ailier très intéressant dans le championnat
Il va passer 5 saisons à Bialystok, devenant par la même occasion international U21 en 2015 et international A en 2018. Ses performances, que ça soit en club ou en sélection, vont être remarquées par beaucoup de scouts et notamment déjà en L1 avec le SM Caen qui, en 2019, va tout tenter pour le faire venir mais un souci d’intermédiaire fera capoter l’affaire au dernier moment et c’est vers la MLS, et à Chicago où la communauté polonaise est très importante, qu’il va finalement s’envoler. »
On a vraiment du mal à se faire une idée du niveau de la MLS bien que la ligue américaine soit en plein essor. Comment a-t-il évolué à Chicago ?
« Après cela il va être un joueur important de la franchise américaine qui va mettre beaucoup d’espoirs en lui, car encore jeune et talentueux. Il va faire des saisons correctes mais sans forcer son talent, selon moi, avec toujours cette vitesse de percussion sur le côté, une volonté d’apporter le surnombre dans la surface, une bonne qualité de frappe mais une réalisation laissant souvent et clairement à désirer. »
Et quelle est sa place en sélection ?
« En sélection, Frankowski n’est pas un titulaire. Il doit avoir une quinzaine de matchs au compteur. Il joue à droite au milieu ou en tant qu’ailier plus récemment dans le nouveau système de Sousa. Effectivement, son match contre l’Espagne a été très bon, tout comme les amicaux pré-Euro face à l’Islande et la Russie. Mais il y a un manque de constance pour chercher une place de titulaire sûre et certaine.
C’est donc ses entrées (face à la Suède aussi par exemple à l’Euro) que l’on salue, plus que ses performances sur quatre-vingt dix minutes qui restent pour l’instant un mystère au niveau international (en sélection) dans la mesure où ça ne s’est jamais produit. »
Comment est-il vu en Pologne ?
« En Pologne, on le voit comme un joueur de complément pour la sélection. Les gens ne pensaient pas qu’il reviendrait aussi tôt en Europe. Donc c’est plutôt une bonne surprise. Surtout dans un club comme Lens dont on connaît un peu l’histoire en Pologne notamment grâce à la diaspora mais également à d’illustres joueurs comme “l’immense par le talent mais petit par la taille” Eugeniusz Faber. »
Le RC Lens jouit-il d’une belle image en Pologne ?
« Oui, c’est le cas pour Lens, mais également pour Auxerre. Il y a quand même une histoire un peu polonaise au RC Lens et à l’AJ Auxerre, via les anciens joueurs, et pour le RC Lens, par le prisme de l’histoire. Entre la diaspora dont j’ai déjà parlé plus haut, et l’histoire minière autour de votre club, il y a quelque chose qui se rapproche de ce que l’on a dans beaucoup de clubs du sud de la Pologne. »
Et Franek va prendre le relai du dernier illustre joueur polonais à avoir évolué sous les couleurs Sang et Or, Jacek Bak.
« Oui, et on espère que Frankowski ne fera pas une Sadlocha (rires) même si le contexte est différent (ndlr : Sadlocha joue désormais au Stal Mielec, club d’Ekstraklasa, D1 polonaise). »
Un grand merci à @FootPolak pour sa disponibilité et ses réponses.
Retranscrit par Antoine