Lens a chuté à Metz dans un match au contenu très inquiétant – heureusement le seul match de Ligue 1 en milieu de semaine cette saison – puis a rebondi contre Lorient avec un score généreux qui ne rassure pas pour autant, en s’en sortant encore une fois grâce à l’arme magique : les corners.

Photo RC Lens
Lens a donc pris trois points sur cet enchaînement face aux deux pires défenses de Ligue 1. Le match contre Metz ne donne lieu à aucun enseignement positif. Les Lensois ont paru dépassés par des valeureux Lorrains. Étaient-ils désorganisés à la suite de la mise à l’écart à la dernière minute de Malang Sarr ? Mathieu Udol a semblé plus emprunté sur le poste de central gauche, et Deiver Machado moins saignant dans le couloir gauche que Mathieu Udol. Peut-être aussi étaient-ils perturbés par les incidents en tribune ? Le match a connu plusieurs interruptions de jeu pour chants homophobes et pollution de l’air suite aux gaz lacrymogènes lâchés par la police. Toujours est-il que les Lensois n’y ont mis aucun rythme. Une défaite 2-0 à oublier.
Le match contre Lorient laisse lui également un goût étrange. Une victoire nette en faveur des Artésiens : 3-0. Mais pour autant, le passage à vide pendant les trente premières minutes de la deuxième mi-temps aura inquiété. Les Lorientais iront jusqu’à rater un pénalty qui aurait pu remettre les deux équipes à égalité. Un match en demi-teinte.
Le bilan comptable
Si on prend dorénavant du recul, Oughourlian déclarait début septembre avant le derby sur RMC qu’il fallait « laisser une dizaine de match pour voir comment cette équipe travaille ». Nous y sommes. Elle travaille, aucun supporter n’en doute. Elle squatte le haut de tableau, tous les suiveurs de notre championnat le voient. Mais elle doit s’améliorer dans le jeu et les attaques placées.
Avec 22 points en 11 matchs, le Racing est pile à deux points par rencontre. Pierre Sage déclarait il y a une semaine : « Le deuxième palier sera d’atteindre les 35 points le plus rapidement possible, d’assurer un maintien qui permettra de savoir quel type d’objectif on peut se fixer pour la fin de saison ». À ce rythme, les 35 points du maintien pourraient être atteint dès le mois de janvier. Et pendant ce temps, Lens s’ancre solidement dans le top 7.

Profitons, c’est tout de même un plaisir de contempler le classement de Ligue 1. Et ce même si le niveau de jeu affiché contre Metz et Lorient a inquiété. Ce qui fait la différence, probablement, c’est que Lens sait s’appuyer sur ses forces, et notamment une en particulier.
Les corners
Vous vous rappeliez quand vous étiez plus jeunes et que vous passiez vos heures sur PES ou FIFA ? Il y avait toujours une manière de scorer plus simple que n’importe quelle autre. Et vous marquiez inlassablement la plupart de vos buts sur des centres en retrait ou des longues passes lobées.
Dans la vie réelle, Sage joue avec son équipe comme à PES. Il a trouvé son cheat code : les coups de pieds arrêtés. Qu’ils soient exécutés par Florian Thauvin, Adrien Thomasson ou même hier par Andrija Bulatović, 11 des 17 buts viennent des phases arrêtées – et essentiellement les corners.
L’entraîneur des Merlus, Olivier Pantaloni, était après le match au micro de Ligue 1+ très résigné à ce sujet et déclarait : « Difficile de lutter dans ce domaine-là quand on manque de taille ». Les prochains entraîneurs qui vont rencontrer Lens vont commencer à gamberger.
Derrière tout cela il y a Cédric Berthelin, entraîneur des gardiens, et Pierre Capitaine, un analyste vidéo en charge des coups de pieds arrêtés qui était encore un complet anonyme en début de saison. Nul doute que le directeur général de Rennes, Arnaud Pouille, est déjà en train de chercher le numéro de téléphone de ces deux compères et qu’il se demande s’il va doubler, tripler ou quadrupler leurs émoluments.
