CULTURE SANG & OR

Une victoire capitale

Les trois points remportés contre le Paris FC le sont par une équipe sûre de sa force, à laquelle il pourrait manquer un peu plus de constance pour viser le haut de tableau. Le Lens-Marseille à venir tombe bien pour mesurer ce qu’elle vaut.

Photo RC Lens

Stupeur sur le banc parisien quand Samson Baidoo met au fond un centre de l’éternel Adrien Thomasson. Les visiteurs pensaient tenir un bon point, si ce n’est pouvoir aller chercher mieux. Le défenseur central autrichien les dément, vite fait, bien fait, après plus d’une heure à barrer la route aux attaquants du PFC. C’est lui qui, on s’en souvient, avait sonné la charge à Auxerre, avant le corner victorieux. C’est encore lui, l’une des excellentes recrues de l’été, qui scelle cette victoire capitale.

Un « gros mental », comme on dit parfois, semble animer ce groupe sang et or. Il en fallait pour l’emporter dans ces conditions, sans la Marek – le cœur battant du douzième homme avec lequel Pierre Sage dit beaucoup compter – et après une égalisation contre le cours du jeu de cet adversaire nouveau riche qui semble l’opposé parfait du RC Lens. Et en surmontant, surtout, la déception du penalty manqué par le leader technique, Florian Thauvin, sur lequel le douzième homme, justement, fait peser beaucoup d’attentes. Peu en réussite à Auxerre et à Reykjavík, avec entre les deux un but en Bleu, tout de même, le numéro 10 lensois connaîtra de meilleurs après-midis et soirées, n’en doutons pas. Contre son ancien club, ce serait intéressant.

En attendant, Odsonne Édouard tient la baraque. Dans ce dispositif à une pointe, il remplit le rôle qui lui est assigné : convertir. C’est bon pour le moral de tout le monde.

Difficile pourtant de comprendre ce qui a perturbé la machine infernale du premier quart d’heure, où Lens asphyxiait son adversaire, en l’acculant dans les 30 mètres devant le but du gardien parisien. Le coach décrit à la fin de la mi-temps, au micro de Ligue1+, une « commande » qu’il aurait passée pour retrouver une forme de solidarité offensive : proposer une solution vers l’avant quand on a fait la passe. On a en effet vu, pendant plusieurs dizaines de minutes, des Artésiens bien moins mobiles, moins disponibles, moins précis, comme s’ils avaient dû récupérer de ce début de match électrisant.

Contre Marseille, samedi soir, une nouvelle fois à Bollaert-Delelis, ce genre de temporisation ne pardonnerait pas. Les Phocéens sont leaders parce qu’ils jouent vite à peu près tout le temps, qu’ils imposent une intensité capable de balayer tout adversaire qui aurait un peu levé le pied. Elle leur a fait marquer vingt-et-un buts en huit rencontres, loin devant tous leurs rivaux. Quand Joseph Oughourlian, sur RMC, parlait d’une dizaine de matchs pour mesurer le niveau véritable, l’ambition possible, de l’équipe de Pierre Sage, il incluait ce Lens-OM. Les Sang et Or ont une semaine pour s’en parler, se poser les bonnes questions et donner la seule réponse qui vaille, sur le terrain. La France entière regardera.

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