CULTURE SANG & OR

Une performance inimitable

Ce Rennes-Lens nous a fait vivre des émotions fortes, avec un groupe extraordinaire, et un Pierre Sage le maîtrisant parfaitement. Après l’expulsion logique de Jonathan Gradit, les dix hommes sur le terrain ont réalisé une performance qui frôle l’exceptionnel, n’ayons pas peur des mots.

Aguilar effectuant son 62e sprint de la soirée
Photo RC Lens

Une minute de jeu, et Jonathan s’en va, laissant une équipe réduite à dix éléments. Pour le coup, le terme « équipe » prend tout son sens. Peu de Lensois croient alors possible de tenir le choc pendant toute la soirée — sauf ce collectif, impressionnant d’ambition et d’envie. Celui de la saison précédente ne nous avait pas laissé le souvenir d’une telle performance collective. Là, quelle prestation de haut niveau. Aguilar a enchaîné les sprints, Thauvin a distribué des galettes, Risser a sauvé les siens, Baidoo a tout sorti de la tête, Sangaré a régulé à merveille le milieu de terrain, Sarr n’a laissé de place à personne… Je continue ? Parce que tous les joueurs ont participé à ce résultat. Ce n’est pas une victoire, mais tout comme, comme l’a bien dit notre numéro 10 au micro de Ligue 1+ après le match.

Une défense infranchissable

La prestation défensive du Racing Club de Lens approche la perfection. Les Rennais ont rarement pu s’approcher de nos buts, tant les barbelés étaient dressés haut. À l’image de Matthieu Udol contrant, en fin de match, une frappe rennaise en bout de course. Alors que l’adversaire était en position idéale, démarqué sur le côté droit. Ses coéquipiers l’ont célébré comme un buteur. Un état d’esprit irréprochable. Un joueur perd le ballon ? Il effectue le repli. Un autre joueur la récupère, des solutions lui sont proposées. Jamais nous n’avons vraiment eu peur, à part peut-être sur le geste acrobatique d’Estéban Lepaul en fin de match. Il fallait au moins ça pour contourner la défense, mais sans oublier le dernier rempart, Robin Risser ! Un arrêt aussi compliqué que décisif.

Deuxième clean sheet consécutif pour Risser
Photo RC Lens

Une animation offensive bien huilée

Le pire dans ce match, ou plutôt le mieux, ce sont les quelques regrets nourris par des grosses occasions Lensoises. Le match de Florian Thauvin… Une qualité technique folle, une maîtrise du ballon à couper le souffle. L’époque de la galette des rois en avance. Un corner distribué sur la tête d’Udol, repoussé par notre ex-gardien, Brice Samba. Un coup franc sur la tête carrée de Guilavogui, suivi, de nouveau, d’un magnifique centre pour le même destinataire, avec la même issue. Et enfin, une Madjer pour son capitaine Adrien Thomasson, qui frappe directement dans les bras du gardien… Le meneur de jeu méritait une passe décisive , mais il repart tout de même avec le trophée d’homme du match ! Ce n’est pas tout : Sangaré frôle le but de l’année avec une tentative lob à cinquante mètres, claqué par Samba. Et sur le corner qui suit, Udol met un coup de casque, de nouveau repoussé. Sur ce match, Lens méritait de ramener les trois points.

Un point de gagné, un état d’esprit à conserver 

D’ailleurs, Habib Beye le reconnaît après le match : « Lens a été supérieur. […] Un point c’est déjà un petit miracle. On aurait dû en prendre trois ce soir. » Les Lensois peuvent être fiers, tant sur le terrain que dans les tribunes ou dans nos canapés. On regarde le football pour ce genre d’émotions, et on supporte ce club pour ce genre de soldats et de démonstrations de solidarité. Ce sera une rencontre qui restera dans l’histoire de cette saison, surtout si ce point ramené de Bretagne devait avoir une importance dans le classement final. On ne peut pas dire que nous ayons laissé échapper deux points, c’est impossible après un tel scénario, une exclusion dès l’entame. On gagne un point, et surtout énormément de confiance et d’orgueil.

Lors d’un mois de septembre semé d’embûches, les Sang et Or ajoutent quatre points à leur total. En essayant de jouer leur chance contre les Champions d’Europe, en s’amusant contre leurs voisins, et en se battant comme des acharnés au Roazhon Park. Performance honorable, et manière très encourageante. Plus que jamais fier d’être Lensois. 

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