Pas de points, pas de buts, des occasions manquées. Certes, le RC Lens n’a pas à rougir de sa défaite (2-0) chez le champion d’Europe en titre. Pour autant, les fondations sont bien là. Voyons donc le verre à moitié plein.

Les fondations sont posées…
Contrairement à l’an passé, les dirigeants lensois ont terminé l’été comme ils l’avaient entamé : alignés. C’est en tout cas ce qui est ressorti du bilan tiré sur le mercato par Jean-Louis Leca pour La Voix du Nord. Le directeur sportif lensois y parle de cohérence, d’équilibre, d’avoir un nombre de joueurs en rapport avec les souhaits exprimés par le coach, mais aussi de la place accorder aux jeunes.
Et ce dernier point est clairement évoqué par Pierre Sage, lors de son interview par le média Pieds Carrés. Il y cite un exemple précis : « À un moment, on a été très proche de signer un profil plus jeune pour le poste de numéro 9. Mais nous avons privilégié un profil expérimenté [Odsonne Édouard] pour des raisons de complémentarité et pour ne pas freiner la progression de Rayan Fofana ». On retrouve cette logique sur d’autres postes. Ainsi Régis Gurtner accompagne-t-il Robin Risser au poste de gardien. Jonathan Gradit encadre Ismaëlo Ganiou. On peut même voir en Florian Thauvin un beau modèle à suivre pour Anthony Bermont.
Tous les postes sont doublés. Mais Pierre Sage explique aussi que plusieurs joueurs peuvent occuper différents rôles selon l’animation choisie. Par exemple, Mathieu Udol peut aussi bien évoluer axe gauche que piston, en l’absence, en l’occurrence, de Deiver Machado. Ce qui permet à Malang Sarr d’occuper tantôt le poste de défenseur axial ou axe gauche, comme à Paris.

… et demandent à être consolidées
La vérité ne pourra venir que du terrain. À ce titre, plusieurs enseignements à tirer de ce match contre le PSG. En conférence de presse d’après-match, Pierre Sage a constaté que son équipe est capable « d’exister dans ce type de matchs-là » et « parvient à se créer des situations de différentes manières. » En effet, Lens a mis en danger les champions d’Europe sur des coups de pieds arrêtés en tout début de rencontre, puis en transition où les Parisiens ont été proches de marquer contre leur camp. Enfin, Lens a aussi créé le déséquilibre à la suite de récupérations hautes.
Malgré tout, le compteur est resté bloqué à zéro côté visiteurs. La faute à des imprécisions techniques, avec comme symbole la dernière touche de balle manquée par Abdallah Sima, à l’heure de jeu, alors qu’il filait au but. Comme face à Lyon lors de la première journée, il a manqué cette justesse dans le dernier geste. D’une prise de risque, éventuellement. Et parfois de réussite, comme l’illustrent les deux « presque CSC » parisiens ou la décision de M. Pignard de ne pas accorder de penalty à Florian Thauvin avant la pause.
Des axes de progressions
Ces soucis de finition qui nous poursuivent depuis des mois ne pourront pas se régler du jour au lendemain. Ce n’est pas le cumul de séances spécifiques devant le but qui viendra seul pallier ces défaillances : rien de tel que la compétition pour progresser ensemble. Dimanche, il s’en est fallu de peu pour que Florian Thauvin soit à l’origine d’un but lensois lors de plusieurs situations dangereuses en première période. Sur celles-ci, l’ancien champion du monde s’est retrouvé en position pour centrer ou jouer le un contre un dans ses zones préférentielles. Les quelques semaines d’entraînements et matchs déjà effectués sous la tunique sang et or lui ont assurément permis de trouver quelques marques.
Le temps sera donc également le meilleur ami d’Odsonne Édouard et Abdallah Sima, afin qu’ils s’accordent avec leurs partenaires, tant dans le rythme que les automatismes. C’est cette expérience commune qui fera grandir l’équipe et lui permettra de concrétiser enfin ses temps forts. Le résultat au Parc est d’une logique implacable, révélateur des deux classes d’écarts entre Paris et Lens. Mais aussi des forces et des faiblesses actuelles d’une équipe de Lens qui vient seulement d’intégrer les trois pointes de son trident offensif.
