CULTURE SANG & OR

L’herbe est parfois plus verte ailleurs

En ce moment avec notre Racing, on ne sait plus s’il faut être satisfait ou inquiet. Ils sont capables de perdre 4-0 à domicile contre Auxerre, puis de gagner 2-1 au Groupama Stadium, avec un des plus beaux buts de la saison de Ligue 1, signé Anass Zaroury.

Photo RC Lens

Sept matchs que Lens alterne entre victoires et défaites. On ne sait plus quoi penser de certains joueurs, à l’image du Marocain qui claque le but lensois de l’année au milieu d’une saison terne, d’un Koyalipou parfois dangereux, autrefois inexistant, d’un Andy Diouf percutant, mais qui ne sait plus quoi faire du ballon à la fin de ses actions, d’un Ryan qui encaisse quatre buts contre Auxerre, mais qui garde sa cage inviolé au Vélodrome et qui résiste aux nombreux assauts lyonnais avec des relances au pied délicieuses.

Ces incompréhensions naissent sûrement d’un paradoxe, celui de nos piètres résultats à domicile contre ceux brillants à l’extérieur : 28 points rapportés en dehors de nos bases contre seulement 20 au stade Bollaert. Mais pourquoi ? Jouer à Lens a été notre atout depuis la remontée, à l’image de notre saison exceptionnelle en 2022-23. Mais pas cette saison.

Une efficacité retrouvée

Une partie de l’explication se trouve sûrement dans le style de jeu adopté par Will Still. Cette victoire contre Lyon s’est dessinée après un long combat défensif, avec un schéma en 5-4-1, où Lens n’a eu le ballon que 30 % du match. Mais cette tactique semble très efficace, comme l’avait prouvé la victoire 1-0 au Vélodrome. En regardant l’effectif, il n’est pas nécessaire d’être spécialiste pour comprendre qu’il manque de profils offensifs. Laisser le ballon à l’adversaire permet donc de créer des espaces et d’en profiter en contre-attaque, avec des profils percutants comme Diouf, malgré ses grosses faiblesses au moment de lâcher le ballon. Ou cela permet également de profiter des coups de pied arrêtés pour assommer l’adversaire. En l’occurrence, sur ce match, Lens a frappé trois fois, et marqué à deux reprises, une fois sur corner et sur une frappe majestueuse.

Un système incompatible avec bollaert ?

Mais imaginez Will Still adopter cette tactique très défensive devant nos 38 000 supporters. Leur réaction pourrait être hostile. Alors il décide de porter le jeu vers l’avant, à défaut de prendre beaucoup de buts, et de perdre beaucoup de matchs. À Lens, comme partout ailleurs, on se déplace pour voir du beau jeu, du spectacle avec des buts. Mais d’un autre prisme, si le système de jeu adopté à l’extérieur est aussi efficace à Bollaert, la réaction des supporters sera indulgente. Un risque à prendre pour Will Still, adepte aussi d’un jeu offensif, mais peut-être contraint de renier ses principes pour obtenir des résultats. La solution n’est pas évidente, si elle existe. Risquer son poste en perdant des matchs sans être dangereux, pour en gagner d’autres contre le cours du jeu ? Ou continuer dans cette optique de proposer du spectacle aux supporters à défaut de perdre beaucoup de matchs ? Faites votre choix. Celui de Will Still semble être le second pour l’instant. 

fin de saison sereine

Ce qui est certain, c’est que le Racing ne peut plus que se battre pour une huitième place. Alors la solution au problème peut attendre le début de saison prochaine, même si le mercato peut encore une fois tout changer. Rien n’assure d’ailleurs que le coach aura envie de poursuivre son bail à Lens.

Photo RC Lens

Il nous reste deux matchs, dont le dernier à Lens contre Monaco. Et beaucoup seraient satisfaits d’empêcher les Monégasques de se qualifier en Ligue des Champions sur un score de 1-0 avec une seule petite frappe lensoise. Depuis notre remontée, cette saison est la seule où nous n’avons rien à jouer à quelques journées de la fin. Alors voyons le verre à moitié plein et supportons notre équipe sans stress intense à chaque action. Notre souffle ne sera plus coupé et nous pourrons chanter à pleins poumons. Profitons avant de quitter nos Sang et Or deux mois, parce que même s’ils nous ont fait souffrir, ils vont nous manquer. 

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