CULTURE SANG & OR

Lens ne reste pas en rade

Après l’ouverture du score concédée à la 13e minute, un long voyage au bout de l’ennui s’annonçait pour les 600 courageux supporters des Sang et Or venus jusqu’au stade Francis Le Blé. C’était sans compter sur l’envie des Lensois de ravir à Brest la place de premier non-Européen dans cette Ligue 1.

Photo RC Lens
Le rapide réveil lensois

Le match était-il déjà fini après le but rapide des Bretons ? Que nenni ! Les joueurs de Will Still ont vite égalisé par Koyalipou (17e), avant de faire encore mieux. L’attaquant centrafricain inscrivait là le type de but qu’il a marqué une dizaine de fois dans sa carrière. Positionné entre les deux centraux brestois, il a ajusté une tête imparable sur un centre de Zaroury, qui justifiait déjà sa place de titulaire.

Mais celui qui a emballé ce match restera M. Millot, l’arbitre de la rencontre, d’abord en sifflant un penalty pour les Brestois à la 19e minute, avant de réaliser sur les écrans de la VAR que le contact entre Aguilar et Sima était régulier. Les Brestois ne le savaient pas, mais ils venaient de laisser passer leur chance sur cette action. Et Sima, encore lui, ratait un duel face au portier australien (39e).

On a cru que les Artésiens en resteraient là aussi, quand Zaroury butait sur Bizot, lancé vers la surface à la suite d’un coup franc joué en douce (24e), ou que Sotoca tergiversait dans la surface de réparation (30e). Ce fut l’une des dernières actions du capitaine : il sortait quelques minutes plus tard sur blessure au profit du plus tranchant et remuant Agbonifo.

Allô maman bobo ?
Photo RC Lens
Le tournant du match

Et puis en quelques minutes, l’homme au sifflet a fait basculer ce Brest-Lens. À la suite d’un raid de Diouf, comme lui seul en est capable, d’une première frappe contrée qui laissait Bizot aux fraises, il ne restait plus pour Adrien Thomasson qu’à éviter un dernier défenseur brestois s’étant mis en opposition devant les cages. Voyant sa frappe déviée en corner, l’on se mordait les doigts de voir encore une grosse occasion mal exploitée. Mais les Lensois avaient compris pourquoi : à cause d’une main. Le corner ne fut jamais tiré car la VAR rappelait M. Millot. N’Diaye, le défenseur, avait finalement contré la frappe de la hanche… puis du bras. Les images restaient peu claires, et leur interprétation provoquait la fureur du banc et des supporters brestois.

Pour autant, un ralenti a bien montré que le défenseur avait empêché le ballon d’entrer dans les filets en le touchant de la main. Carton rouge et penalty. Dura lex, sed lex pour les Finistériens. Au terme de ce long arrêt de jeu, et dans le temps additionnel de la première période, El Aynaoui convertissait (1-2). Ça paraissait très compromis pour les coéquipiers de Massadio Haïdara.

Une deuxième mi-temps plus terne

D’autant qu’au retour des vestiaires, Koyalipou marquait un but incroyable en enchainant contrôle et lob (50e). Refusé pour hors-jeu. Quelques minutes plus tôt, Agbonifo avait chauffé les gants de Bizot. À onze contre dix, les possessions lensoises étaient plus longues, mais les Brestois restaient dangereux en contre, notamment quand Camara défiait Ryan (57e). Le rythme redescendait au fur et à mesure que les minutes s’égrenaient. On aurait pu être serein. On ne l’est jamais vraiment cette saison. Les Lensois semblaient ne pas vouloir se mettre à l’abri. Ou peut-être ne pouvaient-ils pas. Et progressivement, les Brestois faisaient oublier aux joueurs de Will Still qui était en supériorité numérique.

Saïd en super-sub

Le mental de cette équipe reste un gros point d’interrogation. On pouvait même alors commencer à douter qu’elle tiendrait le coup. Mais son technicien anglo-belge, Will Still, faisait visiblement confiance à son onze, qu’il laissait inchangé jusqu’à la 90e minute et à l’entrée de Wesley Saïd. Sur un corner quelques secondes après son entrée, ce dernier se permettait dans la surface un enchainement contrôle de la poitrine et volée imparable (1-3). Peut-être l’un des plus beaux buts lensois de la saison. Comme un cadeau car, la veille, l’attaquant fêtait ses 30 ans.

M. Millot, plus discret lors de cette seconde période, sifflait bientôt la fin du match. De quoi voir le Racing passer devant Brest au classement. Et les joueurs et les supporters de se demander : et qui sait ? Si jamais ? Après tout, mathématiquement parlant…

Non, en réalité, il semble malheureusement être trop tard pour accrocher l’Europe. Lens, à seulement quatre journées de la fin, cumule six points de retard sur l’équipe qui est juste devant au classement, Strasbourg, avec une différence de but défavorable. Mais pour finir encore une fois premier non-Européen du championnat de Ligue 1, il est toujours temps. L’affront du match contre Reims est lavé. Les joueurs ont rassuré les supporters en marquant trois buts, ce qu’ils n’avaient réussi que deux fois cette saison. On en redemande.

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