CULTURE SANG & OR

Lens-Lyon : l’amour du risque

Après deux semaines de trêve qui ont paru bien longues, Lens retrouve Lyon à Bollaert-Delelis. L’occasion de se mesurer à une équipe aussi instable que talentueuse. Présentation de l’adversaire du soir avec @SeriousCharly.

Photo OL
Entre espoirs et doutes

Du côté des Lensois, cette première fenêtre internationale est venue clore un début de saison extrêmement positif en championnat, tant au classement qu’en matière de jeu produit. Une entame malheureusement entachée par cette terrible élimination en barrages de la Conférence League. Les premiers doutes se sont d’ailleurs mis à germer lorsque l’on associe cette désillusion à un effectif très (trop ?) fourni pour ne jouer que deux compétitions.

Lyon a démarré la saison avec le statut de meilleure équipe française en 2024. L’an passé, l’incroyable série de la bande à Pierre Sage leur a permis de prendre plus de points (31) que le PSG (30) sur la deuxième partie de championnat. Surtout, ils sont passés d’une position de relégable à celle d’équipe qualifiée pour la C3… aux dépens notamment du RC Lens.

Charly (@SeriousCharly) nous raconte que « c’était une saison très intense. On a tout vécu : la détresse totale, à voir la Ligue 2 se profiler, puis une folie pure avec des matches qui n’avaient aucun sens, jusqu’à cette apothéose avec la 6e place. Au fond, on ne devrait pas être euphorique d’une 6e place car l’OL doit viser plus haut, mais l’an dernier, ça avait presque le goût du titre. » Mais cette joie a été douchée par un mercato difficile à lire et un début de saison décevant. Lyon a été dominé et battu sèchement par Rennes (3-0) puis Monaco (0-2) avant de l’emporter face à Strasbourg (4-3) au terme d’un match agréable mais décousu, à ne pas reproduire.

Des équipes plus proches qu’il n’y paraît ?

Que vaut cet Olympique Lyonnais ? Charly trouve que « cette équipe manque de sérénité : il n’y a pas assez de certitudes et de principes forts. Ça peut venir, mais nous sommes en retard pour le moment. » Au regard des six derniers mois, cela peut paraître surprenant de douter. Une partie de la réponse se trouve sûrement dans la gestion de l’intersaison. Le supporter lyonnais estime que son club a « raté son mercato. Il y a aujourd’hui un groupe trop large. Certains éléments sont en bout de course et ne participeront pas à une dynamique positive. D’autres étaient sur le départ et sont restés par dépit (Maxence Caqueret, Rayan Cherki). J’ai du mal à voir comment cette équipe peut être managée suffisamment bien pour viser plus haut qu’un top 5-6. »

Photo OL

Plus que les résultats, les contenus de ces trois premiers matchs ont été insuffisants. Dès lors, les regards se tournent vers Pierre Sage. Eh oui, la roue tourne vite au football. Cités comme les deux éléments fondateurs de la réussite de l’OL en 2024, le mercato et le coach reviennent sur le devant de la scène pour expliquer le mauvais départ des Gones. Néanmoins, Charly relève un manque de continuité dans le projet de jeu du technicien lyonnais. « C’est le principal reproche qu’on lui fait. L’an dernier, l’OL a capitalisé sur du hourra football, sur un état d’esprit héroïque, mais pas vraiment sur des principes de jeu. » Et ce manque de continuité, de cohérence, était criant lors des deux premiers matchs.

Malgré un mercato très dépensier et une équipe un temps inarrêtable, l’Olympique Lyonnais pourrait s’avérer être un adversaire plus direct qu’on ne le croit pour le RC Lens. En effet, l’objectif top 7 annoncé en présaison du côté de la Gaillette pouvait sembler présomptueux au regard du contexte. Cependant, la qualité des premiers matchs ainsi que celle des joueurs à disposition de Will Still donnent du crédit à cette annonce.

L’OL peut s’appuyer sur des joueurs référencés comme George Mikaudatze, Alexandre Lacazette ou encore Nemanja Matic. Le danger peut venir de partout. Mais l’homme en forme du moment est belge. « Malick Fofana est notre facteur X ». Cet ailier virevoltant, arrivé depuis La Gantoise en janvier, a notamment causé énormément de problèmes à la défense strasbourgeoise lors de la J3. Charly estime aussi que « malgré le renfort de Jordan Veretout, le milieu de terrain est faible. La défense aussi ne respire pas la sérénité ». C’est donc une équipe très inégale et imprévisible qui se présente ce soir sur la pelouse artésienne.

Elle fera connaissance avec des Sang et Or qui, à l’image de la Fonky Family, ont « l’amour du risque ». Will Still prône un jeu direct, avec un pressing intense et de nombreux duels en un contre un. Face à une équipe aussi illisible que douée, cette stratégie peut s’avérer à double tranchant. Le match du dimanche soir promet, normalement, un beau spectacle.

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