Ah, la magie des multiplex… les musiques annonçant les buts, l’attente avant de savoir qui a marqué, des commentateurs sans voix, les célébrations exceptionnelles, les envahissements de terrains, des fins de saisons trépidantes. Mais ce samedi soir, on a eu le droit à un multiplex qui nous a presque rendus indifférents.

Un match à notre image
Trois buts en trente minutes, le titre déjà joué, les places européennes aussi, restait à savoir qui allait en Ligue des Champions. La bataille pour le maintien tenait elle toutes ses promesses de surprise. Pour ce Toulouse-Lens, par contre, pas de musique, pas de scénario exceptionnel, et il faut attendre plus de vingt minutes de jeu pour voir la première image. On a connu mieux. Quand nous connaissons la magie d’un multiplex, difficile de ne pas en parler, mais revenons en au RC Lens !
Même si nous ne sommes plus dans aucune des batailles, comme nos adversaires de ce samedi, le match n’était pas des plus ennuyants. Il était, à vrai dire, à l’image de notre saison. Facundo Medina s’est fait des nouveaux amis. Andy Diouf n’était pas à l’aise avec le ballon. El Aynaoui s’est montré décisif. L’équipe a affiché une certaine combativité comme souvent à l’extérieur, même en encaissant l’ouverture du score, et même avec leur habituelle imprécision offensive : douze tirs pour seulement deux cadrés.
Nous pouvons saluer la persévérance des Sang et Or sur cette fin de saison malgré l’absence d’enjeu. Mais quelles peuvent être les motivations pour garder les joueurs concernés jusqu’à la dernière minute ? Pour commencer, Will Still a déclaré vouloir « respecter l’écusson ». Pour les supporters, suivre une équipe qui joue en traînant des pieds n’est pas la plus agréable des sensations. Au Stadium de Toulouse, nous avons vu une équipe combative malgré beaucoup de défauts, avec suffisamment de caractère pour revenir au score.
Un avenir européen à envisager ?
Quand nous regardons le classement, cette fin de saison n’est peut-être pas totalement dénuée d’enjeu. Théoriquement, la dernière place qualificative pour une Coupe d’Europe est la 7ème place. Cette place est occupée par Lyon avec quatre points d’avance sur Brest et cinq sur Lens. Mais le club rhodanien est au cœur de problèmes financiers, avec une rétrogradation prononcé à titre conservatoire par la DNCG en novembre 2024. En réalité, le club a continué d’investir de manière conséquente en espérant la qualification en Ligue des Champions pour compenser les dépenses.

Mais depuis la semaine dernière et leur défaite face à Lens, tout devient plus compliqué. C’est désormais la Conférence League qui les attend. Participer à cette compétition peut même aggraver les problèmes, au vu des faibles bénéfices et des grosses dépenses engendrées. Seront-ils autorisés à participer ? Voudront-ils participer ? Un désistement serait inédit, mais finir à la 8ème place serait loin d’être une mauvaise idée pour les Sang et Or. Pour cela, il faudra à minima ne pas perdre face à Monaco, pendant que Brest ira à Nice.
finir la saison en beauté
Enfin, un dernier enjeu existe en cette fin de saison. Imiter notre dernier match de la saison 2021-22 où nous avions accroché Monaco au bout du temps additionnel (2-2) grâce à Ignatius Ganago, empêchant ainsi le club du Rocher de participer à la Ligue des Champions. Souvenez-vous de cette mythique photo des Monégasques effondrés sur la pelouse de Bollaert ! Cette saison, Monaco est déjà qualifié, mais une victoire contre l’actuel deuxième du championnat de France, devant nos supporters, peut nous permettre de finir sur une jolie note.
