En quelques jours, le Racing aura vu partir, dans des conditions toutes différentes, son entraîneur, son directeur sportif et son directeur général. Y a-t-il toujours un ou plusieurs pilotes dans l’avion ? Probablement. Et on espère surtout qu’ils sont bons pilotes.

Photo CSO
Les cimetières sont pleins de gens irremplaçables, dit-on. Mais Pierre Dréossi, qui n’a pas cette image auprès des supporters, a vite été remplacé après avoir rempli sa mission, abaisser drastiquement la masse salariale. Joseph Oughourlian a estimé ce travail-là achevé. Il a désigné comme successeur celui qui était jusqu’à présent son second, Benjamin Parrot.
Quant à Diego Lopez, ses mercatos n’auront pas pleinement donné satisfaction. Peut-être étaient-ils trop tournés vers la data. Jean-Louis Leca, déjà présent dans les bureaux lensois, le remplace et aura probablement à cœur de recruter dorénavant des joueurs qui correspondront mieux à l’identité lensoise. Ce que Bollaert demande encore et toujours.
Dans quelle direction va le club ?
À travers ces changements, subis ou pas, quels sont les objectifs que semblent poursuivre le président et actionnaire ? Deux lignes semblent ressortir. Resserrer et simplifier l’organigramme en premier lieu. L’articulation des rôles entre Diego Lopez et Jean-Louis Leca aura toujours été difficile à comprendre. Ce sera dorénavant plus simple : le premier étant parti, le second devient le nouveau et seul directeur du secteur sportif. Concernant Benjamin Parrot et Pierre Dréossi, il était également difficile de voir les limites de l’action du directeur général et de son délégué. Ce sera également plus simple maintenant : un seul DG, Benjamin Parrot.
La deuxième ligne qui se dessine est sûrement la volonté de retrouver une identité lensoise. Exit le tandem entre Pierre Dréossi et Diego Lopez, parfois estampillés par les supporters comme Lillois pour le premier, et proche du sulfureux Gérard Lopez, toujours président des Girondins de Bordeaux, pour le second. Ils étaient arrivés l’été dernier et ne seront restés qu’une saison en Artois. Place est faite à un dirigeant ambitieux, ex-journaliste arrivé en 2021 comme directeur de la communication. Et à Jean-Louis Leca qui a quant à lui signé en 2018, comme joueur. L’ancien gardien a souvent montré son attachement au club et à son identité. Est-ce que cela suffira ?
À la recherche du temps perdu
Ce qui a fait le succès du Racing lors de la remontée en Ligue 1, c’était probablement ce carré magique entre Joseph Oughourlian, Arnaud Pouille, Florent Ghisolfi et Franck Haise. Quatuor où chacun avait un rôle strictement défini. Florent Ghisolfi est parti sans qu’on sache le remplacer durablement. Car depuis, les postes de directeur sportif, coordinateur sportif ou de chargé du recrutement auront vu différentes personnes s’y coller, sans grand succès. On peut penser à Grégory Thil, à l’éphémère Mike Mode ou même à Franck Haise, lorsqu’il avait eu, pendant quelques mois, des responsabilités managériales supplémentaires. Diego Lopez, qui était aux manettes côté sportif, n’a pas affiché plus de réussite que ses prédécesseurs.
Depuis le départ de Ghisolfi auront été testé beaucoup d’hommes, avec à chaque fois de nouveaux intitulés de postes et donc de constantes réorganisations, pour retrouver cette recette miracle avec laquelle semble être parti le natif d’Aubagne. Et qu’il a d’ailleurs perdue lui-même du côté de l’AS Rome, où son action est décriée.

Photo CSO
Trouver un entraîneur
Joseph Oughourlian et Benjamin Parrot ont-ils dès lors enfin trouvé en la personne de Jean-Louis Leca quelqu’un qui soit capable de tenir ce poste ? Nous l’espérons. Il ne manque probablement pas de volonté et connaît probablement mieux que quiconque le Racing. Mais il ne dispose d’aucune expérience préalable similaire. L’ancien portier de Bastia aura déjà pour première tâche de trouver un entraîneur. Le nom du coach dira déjà voir s’il a la capacité de convaincre un technicien réputé, ou du moins d’en trouver un qui suscite autant de confiance que Will Still il y a un an.
Les paris quant à l’identité de cet entraîneur sont lancés. Divers noms sont sortis dans la presse et sur les réseaux sociaux. Difficile de voir qui tient la corde. Une chose est certaine : les supporters veulent connaitre son identité au plus vite. Le mercato va bientôt commencer et, même si des choses ont pu être anticipées, installer un coach paraît une condition nécessaire pour convaincre des joueurs de venir à Lens. Ce sera ensuite au quatuor installé aux commandes du Racing version 2025-2026, avec Joseph Oughourlian, Benjamin Parrot, Jean-Louis Leca et un quatrième homme, de faire oublier rapidement les partants.
