Il fallait que cela arrive. La série d’invincibilité à domicile est bel et bien terminée. Pas le temps de gamberger, il est temps de remettre le bleu de chauffe et de se relever pour en commencer une nouvelle. Deuxième match dans notre série de 5 matchs rapprochés, Brest. Deux semaines après notre victoire en coupe de France, la dynamique entre les 2 clubs est maintenant un peu différente. Brest ne perd plus et Lens ne veut pas s’enfoncer dans le doute. L’issue de ce match pourrait décider de l’avenir des 2 clubs. Nous avons voulu en savoir plus sur ce nouveau Brest avec nos collègues de Brest On Air (@BrestOnAir).
Culture Sang et Or : Lens et Brest se retrouvent quelques semaines après leur confrontation en Coupe de France. Que reste-t-il de ce match selon vous ?
Brest On air : Peu de choses finalement, puisque nous sommes dans une configuration totalement différente. Brest pourra, cette fois, se contenter d’un match nul et alignera la meilleure équipe possible. Deux différences majeures par rapport au match de coupe, qui nous aura tout de même prouvé la supériorité intrinsèque de l’effectif lensois. Mais, paradoxalement, le début de ce match de CDF peut servir de base sur les intentions à adopter.
CSO : Brest semble avoir retrouvé une solidité défensive avec 2 buts encaissés lors des 5 dernières rencontres de championnat et semble avoir retrouvé des couleurs depuis l’arrivée d’Eric Roy. Même si cela ne se traduit pas encore clairement au niveau comptable, Brest est-il dans une nouvelle dynamique pour la lutte pour le maintien ?
BOA : Avant de développer, je souhaite insister sur l’importance de Marco Bizot dans les buts. Il est plus en forme que jamais, enchaînant les gros matchs et se montrant capable de faire 10 arrêts dans un match comme de répondre présent sur la seule action concédée.
Je ne suis pas forcément d’accord sur l’absence de dynamique comptable. Brest a pris 6 points en 4 matchs, contre 13 en 17 – soit un rythme de milieu de tableau en lieu et place d’un relégué. Mieux, Eric Roy est encore invaincu, malgré un calendrier pas si simple : Toulouse, qui roule sur tout le bas de tableau de L1, Lille, Lyon chez eux…
Sur le fond, Brest n’a pas changé du tout au tout et reste une équipe besogneuse. Les joueurs ont juste gagné en pragmatisme, en concentration et en confiance. C’est particulièrement vrai pour certains joueurs qui avaient connu un début de saison compliqué, comme Franck Honorat et Christophe Hérelle.
CSO : Brest a connu 5 arrivées pendant ce mercato. Le milieu de terrain Félix Lemarechal (en prêt de l’AS Monaco), l’attaquant Alberth Elis (en prêt des Girondins de Bordeaux, avec option d’achat), le défenseur Bradley Locko (en prêt du Stade de Reims, avec option d’achat) et le défenseur Kenny Lala (arrivé libre, après une expérience à l’Olympiakos) et en toute fin de mercato Loïc Remy (une ancienne connaissance) libre. Quel est selon vous votre « meilleur coup » ?
BOA : L’arrivée de Bradley Locko est celle qui répond à un vrai besoin, Brest n’ayant aucun latéral gauche de métier et se trouvant à bricoler avec deux joueurs sur ce poste. Attendons de voir si Locko se met au niveau de la L1, mais il reste un très bon coup sur le papier.
Kenny Lala arrive pour doubler le poste de Noah Fadiga, dans un profil plus défensif et plus expérimenté. Au regard de notre situation, c’est effectivement ce dont nous avions besoin et ses premiers matchs sont très positifs.
Pour les arrivées offensives, celle d’Alberth Elis est intéressante, grâce à sa polyvalence et ses capacités physiques, mais la contrepartie financière empêche de parler de « bon coup » (5M OA obligatoire si maintien). Félix Lemaréchal apporte un nouveau profil dans un milieu assez dense, à voir s’il arrivera à gratter du temps de jeu. Et pour terminer, Loïc Rémy arrive pour pallier le départ d’Islam Slimani mais ne devrait pas être prêt physiquement avant mars.
CSO : Mais vous avez également perdu Irvin Cardona (vers Augsbourg), Jere Uronen (prêt à Schalke 04) et Islam Slimani (parti en fin de mercato vers Anderlecht). Lequel regrettez-vous le plus ?
BOA : Aucun ! Cardona part avec des bons souvenirs, mais traînait sa peine sur le terrain et n’apportait plus rien depuis un an. Jere Uronen a alterné mauvaises performances et blessures, son départ ne change rien tant il était hors des plans. Islam Slimani part alors qu’il était progressivement cantonné sur le banc. Son passage n’a pas été au niveau des attentes sur le plan sportif, malgré tout son apport mental et son expérience. Son départ est un soulagement pour tous je pense : il était venu pour Der Zakarian, a été (injustement à mon avis) pris en grippe par le public brestois et manquait clairement de confiance ces dernières semaines.
CSO : Peut-on s’attendre à les voir rapidement évoluer avec le SB29 (Ndlr : Elis et Lala ayant joué contre Lyon) ?
BOA : Lala, Locko et Elis, oui. Lemaréchal, j’ai davantage de doutes. Rémy ne devrait pas jouer avant Mars.
CSO : Vous recevez un Lens qui a perdu pour la première fois à Domicile cette saison et qui semble un peu marquer le pas ces derniers temps. Cela vous donne-t-il des idées pour réussir un « gros coup » ?
BOA : Oui et non. Oui parce qu’on voit la baisse de forme lensoise, oui parce qu’on voit le regain de forme brestois. Mais non parce qu’on connait l’écart entre nos équipes et que, finalement, Brest sera très heureux avec un match nul. Alors que nos concurrents directs s’affrontent, un point serait déjà extrêmement précieux et Eric Roy le sait. Je ne pense pas que Brest se montre très ambitieux sur ce match, mais une nouvelle fois besogneux. Après, s’il y a l’opportunité de marquer sur un contre ou deux…
CSO : Un pronostic ?
BOA : Un match nul, 1-1.
SCO : Le mot de la fin ?
BOA : Un bon match à tous, et désolé d’avance pour le nouveau match stratosphérique de Marco Bizot!
Un grand merci une nouvelle fois à Brest On Air (@BrestOnAir) d’avoir, si gentiment, répondu à nos questions !
