C’est l’heure de la première coupure internationale chez les féminines, l’occasion de faire un premier bilan du parcours du RC Lens Féminin en D2F après un mois de compétition. Après une préparation rude, marquée par de lourdes défaites face à des équipes de D1 Arkema, il restait beaucoup d’interrogations sur la valeur réelle d’un groupe qui avait perdu quelques cadres et qui n’avait été que peu renforcé.
Un Racing puissance 4
RC Lens – CA Paris 14 : 4-0
Le onze : Rousseeu – Proniez, Smaali, Anquez, Simon (Butor, 65′) – Thivillon (Marega, 85′), David (Nacer, 85′), Shepers (73′), Cousin (c) – Traoré, Tchaptchet
Buts : Tchaptchet (44′), Traoré (79′, 90′), Proniez (88′)
C’est face à une équipe promue, le CA Paris 14, que le RC Lens Féminin débutait le championnat. Bien qu’inférieure sur le papier, Sarah M’Barek se méfiait de l’équipe parisienne, s’appuyant sur la réputation du football féminin en région parisienne, plus développé qu’ailleurs. La coach artésienne alignait une équipe sans surprise, à l’exception de la jeune défenseure Noémie Simon, arrivée pendant l’été pour préparer l’avenir, et la titularisation de Justine Rousseeu dans les buts pour pallier l’absence de Marion Mancion.
Les artésiennes se procuraient plusieurs occasions dès le début du match, notamment par Namnata Traoré qui butait une première fois sur la gardienne adverse avant de voir le ballon s’écraser sur le poteau après une tête consécutive à un très bon service de Fany Proniez. Les parisiennes savaient aussi se montrer dangereuses et sur un ballon dans le dos de la défense, il fallait une sortie pleine d’autorité de Justine Rousseeu pour éviter l’ouverture du score. Le Racing continuait malgré tout à aller de l’avant mais, ni Shepers, qui voyait sa frappe contrée in-extremis par une défenseure, ni David, voyant son incursion dans la surface stoppée par la gardienne, ne parvenaient à trouver la faille. Il fallait attendre la fin de la première période pour voir la lumière : bien lancée par sa capitaine Pauline Cousin, Chanel Tchaptchet dribblait la gardienne adverse et s’offrait son premier but en championnat sous ses nouvelles couleurs (1-0, 41′).
Au retour des vestiaires, les filles de Sarah M’Barek éprouvaient quelques difficultés face à l’impact physique parisien et se faisaient à nouveau prendre dans le dos mais la jeune gardienne lensoise avait décidé de ne rien laisser passer. Les espaces laissés par des parisiennes courant après le score finissaient par profiter aux Sang et Or : après une récupération de Tess David plein axe, Tchaptchet servait Traoré qui, après avoir évité la sortie de gardienne, n’avait plus qu’à pousser le cuir au fond (2-0, 79′). Assommé, le CA Paris 14 laissaient filer le match et le RC Lens Féminin allait ajouter deux buts par Proniez, à la finition d’un très bon mouvement collectif (3-0, 88′), et par Traoré, signant ainsi un doublé (4-0, 90′).
Bien qu’acquise sur un score flatteur, la victoire Sang et Or ne soufflait d’aucune contestation et, à la faveur des autres résultats de la première journée, le RC Lens Féminin était alors leader de son groupe.
GPSO 92 Issy – RC Lens : 1-2
Le onze : Rousseeu – Proniez, Smaali, Anquez, Simon – Schepers (Nacer, 71’), David, Cousin (c) – Traoré (Legrand, 61’), Thivillon (Marega, 77’), Tchaptchet.
Buts : Cousin (9′, 45′)
Après un promu, c’était au tour d’un relégué de se dresser sur la route du RC Lens Féminin : le GPSO 92 Issy. Les isséennes sortaient d’une déroute à domicile lors de leur premier match (0-4) et se devaient de réagir, à nouveau chez elles. Côté lensois, c’est le même onze que la semaine précédente qui était aligné.
Les artésiennes, dans leur dynamique de la semaine précédente, dominaient rapidement les débats et ouvraient logiquement le score grâce à leur capitaine Pauline Cousin qui, bien servie par Tchaptchet, lobait astucieusement la gardienne adverse (0-1, 9′), gardant l’habitude d’inscrire de très jolis buts sous le maillot lensois. Les quelques timides réactions adverses étaient bien gérées par l’arrière garde Sang et Or et une Justine Rousseeu attentive. Rien ne semblait pouvoir arriver à cette équipe et ce n’est pas l’exclusion de la jeune Noémie Simon, consécutive à un deuxième carton jaune après la demi-heure, qui allait changer la donne. Pauline Cousin s’offrait même un doublé juste avant la pause, profitant d’une mauvaise relance adverse (0-2, 45′).
Au retour des vestiaires, les franciliennes allaient se montrer logiquement plus incisives mais, comme lors du premier acte, les filles de Sarah M’Barek gardaient leur rigueur et conservaient leurs velléités offensives. Issy finissait tout de même par réduire le score dans le dernier quart d’heure par Adjabi (1-2, 77′). Pas de vent de panique côté lensois et même la volonté de continuer à avancer, au point de frôler le break sur une frappe de Chanel Tchaptchet trouvant le poteau ou Proniez et Smaali qui voyaient leurs tentatives repoussées par la gardienne isséenne. Les adversaires du jour allaient à leur tour être réduites à dix dans les derniers instants.
Le plus dur était de confirmer pour le RC Lens Féminin et, malgré avoir joué en infériorité numérique pendant plus d’une heure, la mission a été accomplie.
RC Lens – RC Strasbourg : 1-0
Le onze : Rousseeu – Proniez, Anquez, Smaali, Marega (Legrand, 76′) – Schepers – Traoré, David, Cousin (c) (Nacer, 67′), Thivillon – Tchaptchet
But : David (86′)
Le RC Lens Féminin recevait sa bête noire : le RC Strasbourg. Les alsaciennes l’avait en effet emporté à deux reprises la saison dernière, à l’aller lors d’un match délocalisé à Avion (0-1) et au retour en Alsace (4-0). Strasbourg était sans doute l’adversaire le plus solide que les filles de Sarah M’Barek allaient affronter en ce début de saison et leur entraîneure jouait la prudence en alignant un 4-1-4-1.
En première période, le premier objectif des lensoises étaient d’empêcher Strasbourg de développer son jeu mais le Racing n’était pas inoffensif pour autant. Tess David manquait de peu le ballon sur un centre de Thivillon et Pauline Cousin voyait sa tentative à l’entrée de la surface fuir le cadre. Les strasbourgeoises se créaient à leur tour une opportunité en contre et la jeune Margot Anquez empêchait l’attaquante adverse de placer sa tête. Malheureusement, la jeune défenseure était fautive en fin de première période et concédait un pénalty : la tireuse alsacienne manquait finalement son tir et envoyait la balle au-dessus de la cage gardée par Justine Rousseeu. Les équipes rentraient aux vestiaires sur ce score nul et vierge.
La deuxième mi-temps allait être plus animée et Strasbourg allait monter d’un cran dans l’engagement, laissant plus d’espace à des lensoises qui ne demandaient que ça. Sur un bon centre de Tchaptchet, boxé par la portière alsacienne, Tess David reprend en première intention mais voit son tir contré par la défense. Voyant le temps défiler et croyant aux chances de son équipe, Sarah M’Barek changeait de système et passait en 5-3-2 avec des pistons. Sur un coup-franc tiré par Smaali, Chanel Tchaptchet voyait sa tête repoussée la gardienne strasbourgeoise. Lens souhaitait clairement forcer la décision et sur un débordement côté droit puis un grand pont, Proniez adressait un très bon centre pour la tête de Tess David qui ne laissait aucune chance à la gardienne alsacienne (1-0, 86′), une belle récompense pour la milieu de terrain après un an passé à l’infirmerie à la suite d’une rupture des ligaments croisés.
Le RC Lens Féminin signait là un troisième succès en autant de matchs et confortait alors sa place de leader du groupe.
RC Lens – Stade Brestois : 4-0
Le onze : Rousseeu – Proniez, Smaali, Anquez, Marega (Simon, 63’) – Schepers (Hadj Safi, 78’), David (Legrand, 78’), Cousin (c) – Traoré, Thivillon (E. Meunier, 70’), Tchaptchet
Buts : Tchaptchet (8’), Traoré (26’, 57’), Meunier (75’)
Pour un deuxième match consécutif à domicile, le RC Lens Féminin affrontait un mal classé, Brest, qui s’était sauvé la saison dernière en passant par les barrages. Il s’agit là du type d’adversaire dont Sarah M’Barek se méfie : son équipe avait perdu beaucoup de points la saison dernière face à des adversaires à sa portée.
L’entraîneure lensoise attendait un match plein de son équipe pour confirmer le très bon début de saison et conserver sa place de leader. Sous une pluie battante, les Sang et Or maîtrisaient leur sujet et se procuraient une première opportunité sur une frappe de Tess David captée par la gardienne bretonne. Dans la foulée, Cousin envoyait une offrande à Chanel Tchaptchet qui devançait la sortie de la gardienne et n’avait plus qu’à marquer (1-0, 8′). Après une première tentative repoussée, Namnata Traoré creusait l’écart d’un lob tout en maîtrise après une récupération basse de Tchaptchet et un nouveau caviar de Cousin (2-0, 26′). Brest tentait bien de réagir mais les quelques ballons dans le dos de la défense n’inquiétaient pas une Justine Rousseeu attentive. Lens était devant à la pause et c’était on ne peut plus logique.
La deuxième période allait être une formalité. Il ne fallait que quelques minutes à Namnata Traoré pour signer un doublé de la tête sur un centre de Proniez (3-0, 57′). Brest ne répondait plus et sur un nouveau service de Pauline Cousin, la jeune Emma Meunier, tout juste entrée en jeu, n’avait plus qu’à pousser le ballon au fond des filets et s’offrait ainsi son premier but en championnat sous le maillot lensois (4-0, 75′).
Le RC Lens Féminin, fort de ce quatrième succès, est aujourd’hui seul leader du groupe A de D2F, profitant de la première défaite de sa poursuivante lilloise face à Metz, qui prend donc la deuxième place.
Des individualités servant le collectif
On l’avait entraperçu la saison dernière et le début de saison ne fait que le confirmer : le RC Lens Féminin tire sa force d’un groupe. Après le départ de quelques cadres et un recrutement limité, on pouvait être inquiet, d’autant plus dans une saison particulière où pas moins de six équipes descendront dans la nouvelle D3F.
Pourtant, les premiers doutes étaient vite levés. Celle qui, après une année d’absence, était considérée comme une recrue par Sarah M’Barek, est la belle surprise de ce début de saison : Tess David avait la lourde tâche de faire oublier Christy Gavory et, dès le premier match face au CA Paris 14 (4-0), l’ancienne milieu de terrain rémoise se montrait à son avantage. Dans un poste d’électron libre au milieu de terrain, elle est aussi bien à la récupération qu’au jeu vers l’avant, rassurée par la présence de Marie Shepers et de Pauline Cousin. Son but face à Strasbourg (1-0) montre sa capacité à se projeter devant et, plus étonnant vu son gabarit, sa détente verticale pourra surprendre plus d’une défenseure.
Celle qui était la taulière lensoise la saison dernière continue de performer : il s’agit de Pauline Cousin bien entendu qui, en plus, porte le brassard cette saison. La milieu de terrain lensoise est à l’origine de la plupart buts inscrits en ce début de saison, aussi bien à la passe qu’à la finition, comme l’illustre son doublé à Issy (1-2) qui offre la victoire à son équipe.
Namnata Traoré semble transfigurée par rapport à la saison dernière où elle pouvait alterner le très bon et le très moyen. L’attaquante lensoise s’entend très bien avec Chanel Tchaptchet, sa nouvelle coéquipière en attaque, tant sur le terrain qu’en dehors. Auteure de quatre buts depuis le début de saison, « Nam » est l’une des leaders du vestiaire et sa bonne humeur communicative, à l’image de ses chicotages d’après-match, sont un atout pour tout le groupe.
C’est peut-être la plus discrète du groupe mais son influence sur le jeu du RC Lens Féminin est indéniable : la jeune Fany Proniez poursuit son ascension et est devenue titulaire indiscutable. Pouvant évoluer des deux côtés la défense et en tant que piston dans un système à trois défenseures axiales, elle brille par sa capacité de débordement et sa qualité de centre, du pain béni pour les attaquantes lensoises.
Dernière joueuse à mettre en avant sur ce début de saison : Justine Rousseeu. La doublure de Marion Mancion assure parfaitement l’intérim et a clairement franchit un pallier. La jeune gardienne lensoise a gagné en confiance et rassure dans ses interventions, au point même de s’interroger sur la suite, quand Marion Mancion aura retrouvé la forme.
On pourrait toutes les citer au final tant chacune a élevé son niveau de jeu. Sarah M’Barek a choisi la continuité et a su intégrer au mieux les nouvelles venues, les résultats le prouvent.
Le RC Lens Féminin est en tête du groupe A de deuxième division féminine après un mois de compétition, une place que peu d’observateurs aurait pu prédire. Il n’y a pas d’euphorie particulière et le discours reste inchangé pour Sarah M’Barek : assurer le maintien au plus vite. L’équipe féminine du RC Lens va avoir une fin de mois d’octobre rude avec des adversaires plus sérieux : Orléans, Nantes et Metz, même si l’équipe nantaise a totalement raté son début de saison. Souhaitons que ce bon début de saison se confirme !