Dans un match qui aurait dû être une jolie vitrine pour le football féminin régional, rancœur puérile, esprit de vengeance et violence sur le terrain ont gâché la fête. Le résultat du match importe peu, le grand perdant était le football féminin ce dimanche.
Tout le monde savait au moment du tirage que ce Lens – Roubaix-Wervicq sentait le souffre, mais nous étions loin de nous imaginer que la rencontre tournerait à l’affrontement. L’équipe nordiste compte dans ses rangs de nombreuses anciennes du Racing, elles-mêmes coachées par Samuel Delcroix, ancien adjoint de Sarah M’Barek qui n’est pas parti en bons termes avec la coach artésienne.
Ce genre de retrouvailles, il y en a tous les week-ends sur les terrains, et le jeu se déroule normalement. Il en fut tout autrement sur la pelouse du stade Debeyre.
Sans revenir en détail sur ces événements fâcheux, chacun ayant son explication et sa version des faits, on peut s’interroger sur l’état d’esprit déjà affiché quelques jours plus tôt par Marion Mancion, ancienne gardienne lensoise et désormais « cadre » roubaisienne, s’étalant dans la presse et s’en prenant même à ses anciennes coéquipières.
La qualification en poche, avec un score de 1-2, dans les conditions que l’on connaît, il semblait judicieux de rester dans la retenue. Mais ce petit manège s’est ensuite poursuivi sur les réseaux sociaux avec un entraîneur insistant sur la revanche prise sur l’injustice et des proches de la gardienne insultant Sarah M’Barek.
À l’opposé, côté lensois, on remarquera la volonté de ne pas en rajouter outre mesure, seule la coach ayant réagi à l’issue du match comme à l’accoutumée. Charge désormais aux instances de statuer sur ces événements confus : une bagarre générale, trois expulsions chez les Nordistes, et une valse-hésitation sur l’opportunité de mener ou non la rencontre à son terme.
Si, sur le terrain, Roubaix a obtenu sa qualification, on distingue mal en quoi elle peut être vue comme une victoire. L’image du football féminin, qui doit continuellement démontrer qu’il a sa place et sa légitimité, a été ternie. Au moment où la professionnalisation est un sujet central, il s’agirait pourtant de tirer dans le même sens.